À Tine Zaouatine, la situation reste toujours tendue, selon Boudjemaâ Balaou, membre de l'APW de Tamanrasset. Le vent de protestation qui souffle depuis une semaine sur la région de Tine Zaouatine remonte vers le chef-lieu de wilaya de Tamanrasset où l'on enregistre depuis mardi dernier des manifestations pacifiques de citoyens qui se sont élevés contre "les exactions dénoncées à Tine Zaouatine et les tirs à balles réelles faisant un mort et une dizaine de blessés parmi les habitants de cette localité frontalière". Hier encore, un rassemblement de nombreux jeunes a eu lieu devant le siège de la wilaya en signe de solidarité avec les familles des victimes, mais surtout pour exiger des autorités compétentes d'engager une enquête pour faire toute la lumière sur les causes des derniers affrontements qui ont secoué Tine Zaouatine. Ce rassemblement, précise-t-on d'emblée, est motivé par l'oppression dont seraient victimes les concitoyens de Tine Zaouatine. En réponse aux allégations faisant part des origines non algériennes de la première victime filmée par des badauds et des amateurs de vidéo, un protestataire a tenu à faire savoir que "le jeune tué est un Algérien de pure souche que nous connaissons depuis sa plus tendre enfance". Notre interlocuteur indique l'arrivée à l'établissement public hospitalier de Tamanrasset de deux ambulances en provenance de Tine Zaouatine transportant nombre de manifestants blessés. "La première ambulance transportait trois blessés, dont l'un a reçu une balle au bras et une autre à la hanche. La deuxième ambulance transportait deux autres blessés et la dépouille mortelle d'un manifestant." Selon les manifestants, les blessés ont été admis au service des urgences dès leur arrivée à l'hôpital de Tamanrasset. Mais ils ont vite été transférés vers le bloc militaire où ils ont été placés en observation médicale. D'une source hospitalière, nous avons appris que le nombre de blessés admis à l'hôpital de Tamanrasset s'élève à 4, dont 2 sont toujours en réanimation. Les deux autres ont quitté l'hôpital après avoir reçu les soins nécessaires. Notre source déplore un décès. Notons que plusieurs citoyens ayant compati à cette tragédie ont pris attache avec les familles des victimes pour s'enquérir de l'évolution de leur état de santé. "À notre grande surprise, elles (les familles, ndlr) nous ont fait part de la pression qu'elles subissent pour éviter de faire des déclarations contestant la version officielle des faits. L'enquête doit se dérouler dans la transparence totale pour que jaillisse la vérité et permettre ainsi aux autorités compétentes de juger les responsables de cet incident qui a failli mettre à feu et à sang toute une région", a-t-on conclu. À Tine Zaouatine, la situation reste toujours tendue, selon Boudjemaâ Balaou, membre de l'APW de Tamanrasset qui se trouve sur place. Dépêché en pompier, il dit que certains jeunes et notables, ne croyant plus aux paroles creuses et aux promesses sans lendemain des autorités locales, campent sur leurs positions et exigent du concret. "On essaye de leur faire entendre raison pour éviter d'autres dérapages", a-t-il corroboré.