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La colère du Sud
les habitants de la région souffrent d'un profond mal de développement
Publié dans Liberté le 17 - 06 - 2020

Après une journée d'émeutes caractérisées par de violents affrontements entre les gardes-frontières et de nombreux jeunes de Tin Zaouatine, les autorités locales n'ont pas tardé à réagir en promettant des concessions aux manifestants.
Sur ordre des hautes autorités du pays, le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, accompagné du président de l'APW et d'un représentant de la 6e Région militaire, s'est rendu, hier matin à Tin Zaouatine, pour rencontrer les jeunes et les notables de cette région de l'extrême Sud. Prônant l'apaisement, et dans le but d'éviter l'éventuelle reprise des émeutes, les autorités locales auraient décidé de prendre en charge les revendications qui ont été à l'origine des émeutes ayant secoué cette ville frontalière.
Pour la population locale, l'urgence est de s'assoir autour d'une table pour débattre des véritables problèmes qui minent Tin Zaouatine, mais surtout des revendications sociales devant être au centre des préoccupations du wali et du chef de daïra, mais aussi des élus qui ont toujours été aux abonnés absents. Le calme est certes revenu dans la région, mais la colère des habitants, profondément consternés par le décès du jeune blessé par balles, est à son paroxysme.
Et ce n'est pas l'information faisant état des origines non algériennes de la personne tuée qui va altérer leur détermination à dénoncer les incidents qui ont sérieusement bouleversé Tin Zaouatine. "On ne peut plus se taire face à ces exactions répétitives et se laisser traiter comme de vulgaires contrebandiers.
Les autorités doivent comprendre que nous sommes des Algériens à part entière et que nous nous sommes soulevés pour réclamer nos droits les plus légitimes", clame un élu de l'APW de Tamanrasset, en brossant un tableau peu reluisant sur les conditions de vie de la population locale et des nomades qui se trouvent livrés aux "démons" du désert.
"Faux rapports"
Ces déclarations reprises en boucle sur les réseaux sociaux, donnent ainsi un petit aperçu sur les souffrances qui meublent le quotidien des Touaregs dont on ne se rappelle l'existence que pendant la période des élections. "Nos élus doivent jeter l'éponge et remettre leur lettre de démission en signe de reconnaissance de leur échec dans la gestion des affaires de notre commune.
Les exactions enregistrées à Tin Zaouatine, tout comme à In Guezzam, témoignent une fois de plus de la défaillance de notre assemblée élue et de ceux qui se disent représentants du Grand Sud. Il faut crier haro sur ces élus locaux et ces députés qui ne se rappellent de nous qu'à l'approche des élections pour nous promettre monts et merveilles avant de s'éclipser durant tout leur mandat", peste un activiste de la région.
Ce constat est malheureusement partagé par de nombreux citoyens qui en ont gros sur le cœur au vu de la nature des problèmes liés aux agissements malséants des uns et aux comportements indécents des autres. "On est contraint de faire profil bas à chaque fois afin d'éviter d'éventuels débordements en mesure de porter atteinte à la stabilité de cette région hypersensible sur le plan sécuritaire, eu égard aux soubresauts qui secouent certaines villes mitoyennes relevant du territoire malien.
Mais, la situation risque de devenir incontrôlable avec ces abus qui ont dépassé le seuil de tolérance", tonne notre interlocuteur, en exigeant des autorités compétentes d'engager une commission d'enquête en mesure de faire toute la lumière sur les incidents déjà dénoncés par la population locale, afin d'en finir avec la tradition des "faux rapports" ou encore des "renseignements en trompe-l'œil".
Revenant au véritable motif de ces affrontements qui ont fait un mort et plusieurs blessés, notre source a tenu à rappeler que de nombreux jeunes de cette localité frontalière ont battu le pavé, mercredi dernier, afin d'exprimer leur mécontentement au projet relatif à la pose de grillage et de fil barbelé le long de l'oued traversant la région. Pour des raisons de sécurité, des talus renforcés de "concertina" ont été construits tout au long de la berge nord de l'oued, à plusieurs kilomètres de la frontière algérienne avec le Mali.
Toutefois, cette clôture qui s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de sécurité mise en place au niveau des frontières dans le but de lutter contre le terrorisme et le trafic des contrebandiers, a été vivement contestée par les habitants qui demandent de repousser les talus jusqu'à l'autre rive de l'oued, sinon jusqu'à la frontière, pour pouvoir profiter de l'eau puisée des puits forés à ses bords et permettre surtout aux éleveurs d'abreuver leur bétail et aux familles d'y pique-niquer.
Après avoir saisi vainement les autorités locales, les jeunes en colère, qui ont procédé récemment à la fermeture du siège de la daïra, ont tenté de se frayer un chemin en enlevant une partie du grillage au péril de leur vie.Les tirs de sommation provenant des gardes-frontières ne les
ont même pas dissuadés d'abandonner.
"Ras-le-bol"
"Sincèrement, on en a ras-le-bol de l'attitude des autorités qui refusent de nous écouter. Le problème de ces talus qui renvoient l'image des pays terrassés par la guerre coloniale risque de prendre d'autres dimensions", a-t-on averti, en préconisant la construction d'une autre clôture en bonne et due forme loin de l'oued et non pas la mise en place de fil barbelé qui constitue un danger pour les enfants ou pour quiconque essayant de traverser pour se rendre sur l'autre rive.
Dans un communiqué attribué, hier mardi, aux notables de Tin Zaouatine, on a exigé de repousser les treillis à croisillons jusqu'au tracé frontalier avec Tin Zaouatine malienne et la possibilité d'ouvrir des issues humanitaires. Les notables ont également exigé de les associer à la prise de décisions et aux différentes commissions traitant des affaires.
Ils ont appelé les autorités civiles et militaires à plus de persévérance et d'obstination dans la prise en charge des revendications formulées et le traitement des problèmes dans lesquels se morfond la population locale.
Au terme de la rencontre avec le wali de Tamanrasset, il a été convenu d'enlever les onces et de construire des remparts en dur dans toute la zone urbaine. À la sortie de la ville, il a été décidé d'ouvrir des passages aux éleveurs pour l'abreuvement et faire paître leur bétail.
À l'issue de cette réunion, le premier magistrat de la wilaya a saisi la balle au bond pour annoncer la décision portant lancement de la zone de libre-échange dans la région avant la fin de l'année en cours. La zone en question sera dotée de la logistique permettant d'insuffler une nouvelle dynamique de développement dans cette région, à même de booster l'économie favorisant l'ouverture au marché africain.

RABAH KARECHE


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