Dix-huit associations et collectifs de la diaspora en France, investis dans la lutte pour le changement politique en Algérie, ont organisé, hier à Paris, une manifestation pour demander la libération des détenus d'opinion. Compte tenu de la situation sanitaire et des impératifs de distanciation sociale, les initiateurs ont opté pour une manifestation à vélo qui a rassemblé des dizaines de compatriotes. Les participants ont pris rendez-vous dès 11h sur la place de la République, où avaient lieu, jusqu'à mars dernier, les rassemblements hebdomadaires de soutien au hirak. La procession s'est ensuite dirigée vers la place de la Nation ou un sit-in a été organisé devant le siège du consulat général d'Algérie en France. Les manifestants se sont rendus plus tard dans l'après-midi au parc de Vincennes, dans le XIIe arrondissement. La plupart sont venus avec les le drapeau national et l'emblème amazigh qu'ils ont accrochés à leurs vélos. Des slogans hostiles au système ont par ailleurs été scandés tout au long du parcours. "L'Algérie vit un moment très sombre : se cachant derrière la façade civile, le pouvoir tente de normaliser la vie publique en usant de ses vieilles méthodes liberticides. Il continue aussi à museler les espaces d'expression et à étouffer toute voix dissidente en s'appuyant sur une justice complice", ont dénoncé les organisateurs dans un communiqué. En arrivant devant le consulat, les manifestants se sont heurtés à la présence d'un cordon de CRS. La mobilisation de la police ne les a, toutefois, pas empêchés de se faire entendre. "À bas la répression", "Libérez les détenus", "Algérie libre et démocratique" ont notamment scandé les participants au rassemblement. "Nous avons initié cette action pour montrer à nos compatriotes en Algérie qu'ils ne sont pas seuls et que nous sommes toujours engagés et mobilisés avec eux pour le changement", nous a confié un militant du collectif Dzayer 2.0. D'autres manifestations devront être organisées dans les prochaines semaines. Dimanche dernier, quelques militants de la diaspora pour le changement démocratique dans notre pays se sont retrouvés, symboliquement, à la place de la République pour protester contre la poursuite des arrestations politiques en Algérie.
