Cela fait maintenant plus de dix années que la production primaire et les volumes d'hydrocarbures exportés connaissent un mouvement à la baisse. La production d'hydrocarbures en Algérie poursuit sa tendance baissière. Selon les derniers chiffres livrés par l'Office national des statistiques (ONS), la branche des hydrocarbures a reculé de 3,3% au 1er trimestre de l'année en cours par rapport à la même période de l'année dernière. Ce repli de la production s'explique, essentiellement, par une baisse de 3,9% de la branche "pétrole brut et gaz naturel" et une chute de 11,9% de celle de "liquéfaction du gaz naturel". Dans son ensemble, le secteur de l'énergie a observé une baisse de 1,2% durant la période indiquée. La même tendance a été enregistrée durant les années 2018 et 2019. Il faut dire que cela fait maintenant plus de dix années que la production primaire et les volumes d'hydrocarbures exportés connaissent un mouvement à la baisse, sans que le groupe Sonatrach parvienne à l'endiguer. La baisse de la production s'est traduite par le recul des quantités d'hydrocarbures exportées ; une conséquence que font ressortir régulièrement les dernières notes de conjoncture de la Banque d'Algérie. De nombreux experts attribuent cette baisse régulière depuis 2008 à une combinaison de plusieurs facteurs tels que le vieillissement des gisements, l'absence presque complète de grandes découvertes commercialement exploitables au cours des dernières années et le retard dans la mise en exploitation des nouveaux gisements. La situation est alarmante quand on sait que 60% des réserves initiales d'hydrocarbures du pays étaient épuisées et que ce taux devra atteindre 83% à l'horizon 2030. Mais pas que cela. Les problèmes de gouvernance de la compagnie pétrolière nationale n'ont pas été pour améliorer la situation. La valse de P-DG qu'a connue Sonatrach durant la décennie passée a posé un problème majeur de gouvernance et a mis à mal la confiance des investisseurs. Chaque P-DG arrivant met en place sa feuille de route vite remise en cause par son successeur. Par ailleurs, le déclin de la production primaire est symptomatique d'un déficit criant en investissements étrangers. Un déficit en partie imputable à la loi sur les hydrocarbures de 2005, très démotivante pour les compagnies pétrolières internationales. En effet, seuls 20% des appels d'offres lancés dans ce domaine ont trouvé preneur depuis 2008. Certes, les pouvoirs publics ont procédé à la révision de la loi régissant le secteur, mais il reste que les effets de ce nouveau cadre législatif ne se feront sentir qu'après 4 ou 5 années, selon les experts. En attendant, la situation ne semble pas s'arranger puisque, crise sanitaire oblige, Sonatrach a annoncé une réduction de 50% de son plan d'investissement et de ses dépenses. Le budget de l'Etat, à l'instar de ceux d'autres pays pétroliers, repose en bonne partie sur les recettes générées par les hydrocarbures. Le poids de Sonatrach dans l'activité économique du pays ne peut plus s'accommoder du manque de suivi et de l'approximation dans la gestion d'un secteur aussi stratégique.