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“J'essaye de faire des choses que personne d'autre ne fait”
Cédric Klapisch à Liberté
Publié dans Liberté le 15 - 09 - 2005

Après le franc succès de “L'Auberge espagnole” en 2002, une comédie qui retrace les péripéties de jeunes étudiants européens en colocation à Barcelone, Cédric Klapisch retrouve son acteur fétiche, Romain Duris, et signe une suite : "Les poupées russes".
Le réalisateur était de passage à Alger pour accompagner la sortie, hier, du film en Algérie.
Liberté : Trois années après le succès retentissant de L'Auberge espagnole vous récidivez avec Les poupées russes. Est-ce ce succès qui vous a poussé à envisager une suite ?
Cédric Klapisch : Ce n'est pas à cause du succès, mais, par contre, si le film n'avait pas marché, je n'aurais pas fait de suite. C'est lié mais ce n'est pas à cause de cela. En fait, je n'ai jamais eu autant de plaisir à faire un film que quand j'ai fait L'Auberge espagnole. Un plaisir qui venait beaucoup des acteurs et aussi de ce que j'avais mis en place. Parce que je crois que j'avais fait ce que peu de gens ont déjà fait : travailler avec des gens qui viennent de différents pays d'Europe était extrêmement enthousiasmant. La vraie raison de la suite est l'espoir de retrouver le plaisir que j'ai eu pendant le tournage de L'Auberge espagnole. Bien entendu, je ne voulais pas faire cela n'importe comment. J'ai donc mis longtemps à écrire une histoire qui puisse convenir et qui parle de ces gens-là cinq ans plus tard.
C'est un “classique” du cinéma ; généralement les “suites” sont moins bien accueillies. Ceci n'a-t-il pas suscité des appréhensions chez vous ?
Je n'appelle presque plus cela une suite. Parce que c'est très différent des suites américaines, comme les Batman ou les Spiderman, où il y a une vraie politique commerciale à travers laquelle on essaye d'utiliser une recette qui a marché. Ma démarche se rapproche plus des films de certains réalisateurs comme Kieslowski qui a fait (la trilogie, ndlr) Bleu, Blanc, Rouge, où il y a une recherche de cohérence d'un film à l'autre. Cela s'inscrit beaucoup plus dans cette lignée que dans celle de Jet-set ou de La vérité si je mens. C'est pour cela d'ailleurs que je parlais de François Truffaut quand je faisais le film parce que c'est le premier qui a pris un personnage, Antoine, avec l'acteur Jean-Pierre Léaud, et qu'il a suivi à 18 ans, à 20 ans, à 30 ans et à 40 ans. C'est plus dans l'idée de suivre un personnage qui va vieillir que le fait de faire une suite pour le plaisir de la faire.
Votre Jean-Pierre Léaud à vous est Romain Duris. Pouvez-vous nous parler du tandem Klapisch/Duris ? Comment fonctionne-t-il ?
Cela fait partie des choses inexplicables. C'est juste que cela marche bien. C'est comme l'amitié ou l'amour. C'est difficile de donner une définition. Quand il y a une bonne relation entre un réalisateur et un acteur — cela peut être Scorsese et De Niro, Fellini et Mastroianni —, ce n'est pas forcément parce qu'on se ressemble. On ne se ressemble pas du tout moi et Duris. Mais dans ce qui est de vivre le cinéma, il n'y a aucun autre acteur qui a la compréhension de ce que je demande. Que ce soit dans la comédie ou dans les choses tristes, il comprend exactement ce que je veux, et il se trouve aussi que c'est un acteur extraordinaire.
En général, vous préférez réaliser des films à partir de vos propres scénarios…
En vieillissant, je m'aperçois que ce qui est intéressant dans le cinéma n'est pas forcément de parler de soi mais de pouvoir le faire avec soi-même. Être personnel, c'est cela qui est intéressant. Les gens que j'aime, comme Fellini ou Almodovar, je les aime parce que quand on regarde leurs films, on regarde un documentaire sur eux. Quand on regarde Almodovar, on regarde ce que personne d'autre ne peut faire. Pour moi, ce qui est intéressant, c'est d'essayer de faire des choses que personne d'autre ne peut faire.
Dans vos films, vous évoquez souvent la jeunesse, les jeunes. Cela vous fascine ?
La jeunesse est un moment intéressant parce que la vie est à venir. À cette période, il y a des choix à faire. C'est ce carrefour qui est intéressant pour moi. Dans L'Auberge espagnole, c'est un moment où on doit choisir aussi. Dans Les poupées russes, les personnages ont trente ans et Xavier doit choisir la femme avec qui il va vivre et de quelle façon il compte vivre. À partir du moment où on est sur des rails et où la vie devient plus quotidienne et plus identique tous les jours, c'est moins dynamique et moins cinématographique pour moi. Je m'intéresse à la jeunesse parce que c'est un moment dynamique et le cinéma est lié au mouvement aussi.
Une partie de la presse en France vous reproche une certaine légèreté…
Dans l'esprit français, on a une sorte de problème avec l'idée du sérieux. C'est qu'on aime bien être sérieux et que toute idée légère, comique, ludique est toujours mal vue. Les intellectuels français n'aimaient pas Louis de Funès, n'aimaient pas Jacques Tati, n'aimaient pas tout ce qui était populaire. Mais, finalement, ce qui reste de la culture française, ce sont des gens comme Râbelais et Molière qui étaient critiqués dans leur temps, parce qu'on les trouvait trop légers. Pour moi, il n'y a pas de séparation entre ce qui est drôle et ce qui est triste. Ce qui est beau chez Molière ou chez Shakespeare c'est le fait qu'ils étaient drôles et intelligents. Il n'y a pas de frontière entre l'intelligence, la gravité et la drôlerie. Il est vrai, par ailleurs, qu'en ce moment il y a une tendance, que ce soit à la télévision ou dans le cinéma comique, à fabriquer du drôle stupide. Tendance à laquelle je ne m'associe pas. Pour ma part, je suis dans une position très délicate en France. Je ne suis ni dans le clan des intellectuels très sérieux ni dans celui des comiques. Je suis au milieu et j'y suis très bien.
Dans L'Auberge espagnole, en 2002, vous avez été l'un des premiers réalisateurs au monde à utiliser la caméra HD. Quelles possibilités vous offre cette technologie de pointe ?
Il y a cette nouvelle caméra, la HD cam, qui permet de faire du cinéma numérique mais à la qualité du 35 mm. Cela apporte une liberté au niveau de la façon de tourner et permet de faire des trucages sans que ce soit du cinéma à effets spéciaux, comme en font les Américains. Cela apporte aussi une liberté pour les acteurs et le réalisateur qui fait que la façon de filmer change. Pour moi, c'est un peu comme au moment de la nouvelle vague où une avancée technologique a engendré une avancée esthétique.
Envisagez-vous un troisième opus consacré aux péripéties de Xavier ?
Autant après L'Auberge espagnole quand on me posait la question je disais non, autant maintenant je pense que oui. Du fait de relation que j'ai avec Romain Duris cela m'intéresserait de faire encore vivre ce personnage. Mais, par contre, ce serait dans 5 ou 10 ans. Cela n'a de l'intérêt que si le personnage est plus vieux.
Une idée sur le cinéma algérien ?
J'ai vu un court métrage algérien cette année, Cousines de Lyes Salem, que j'ai adoré. Il a eu d'ailleurs le césar du court métrage en France. J'avoue que c'est la seule chose algérienne que j'ai vue depuis longtemps. J'ignore s'il existe aujourd'hui une cinématographie en Algérie mais, en tout cas, ce réalisateur-là promet beaucoup.
D. B.


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