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Tamda Ouguelmim, Le bassin asséché
Le Djurdjura abrite le lac le plus haut d'Afrique
Publié dans Liberté le 26 - 07 - 2020

Si le regain d'intérêt pour ce site féérique, longtemps abandonné à cause de l'insécurité, va grandissant, les conséquences écologiques sont, elles aussi, de plus en plus lourdes.
Aux abords de Taburt L'naïceur, de Tinzar, de Tikjda et de Tala Guilef et de bien d'autres endroits encore, le lac Ouguelmim ou Tamda Ouguelmim compte, sans doute, parmi les sites les plus fascinants de la chaîne du Djurdjura. Avec des visiteurs qui y affluent des quatre coins du pays, ce lac naturel, perché à 1 745 mètres d'altitude, est même devenu une des destinations les plus prisées des amoureux de la nature, des paysages à couper le souffle et de la randonnée pédestre en haute montagne. Si toutefois le regain d'intérêt pour ce site féérique, longtemps abandonné à cause de l'insécurité, va grandissant, les conséquences écologiques sont, elles aussi, de plus en plus lourdes.
Les décharges sauvages ont, en effet, atteint les plus hautes cimes montagneuses de l'antique Montus Feratus. Les visiteurs qui les prennent quotidiennement d'assaut n'hésitent pas, pour la plupart d'entre eux, à abandonner leurs détritus sur place, une fois leurs randonnées ou leurs pique-niques achevés. Ce qui n'a pas laissé insensibles les associations locales qui ne cessent de multiplier les actions de sensibilisation et surtout le nettoyage de ces lieux qui n'ont rien à envier aux montagnes suisses. Pas plus tard que vendredi dernier, l'association Trait d'union d'Ath Bouadou a pris la louable initiative de mener une grande opération de nettoyage tout autour de cette merveille naturelle qu'est le lac Ouguelmim.











En effet, près d'une cinquantaine d'"éboueurs" de la nature ont pris part à cette grande opération. "Notre association a été créée en 2011. Ce n'est pas la première fois que nous menons une telle action. Pour celle de ce vendredi, c'est beaucoup plus une sensibilisation des personnes qui visitent ce site merveilleux. D'ailleurs, je saisis cette occasion pour exhorter tous les randonneurs à ne pas salir les lieux. A la fin de leur pique-nique, ils devront prendre leurs déchets légers", explique Abdennour Nanèche, membre de l'association Trait d'union. "C'est la première fois que je participe à une telle sortie. Vraiment, je suis émerveillé.
Notre région cache des trésors mais personne ne se soucie de leur situation. Je suis prêt à revenir autant de fois qu'il le faudra parce que ce site n'existe nulle part ailleurs", déclare un bénévole venu de Tizi Ouzou pour prendre part à cette opération. Au total, dit-il, plus d'une cinquantaine de sacs-poubelles ont été ramassés et acheminés sur le dos jusqu'à Ath Bouadou avant de les transporter vers le centre d'enfouissement technique des ordures ménagères de Boghni. Avant l'action de ce vendredi, l'association éco-environnement "Ithri" du village Ath Mendès, dans la région de Boghni, avait déjà ratissé une large zone de ce massif montagneux pour le débarrasser des détritus qui commençaient à lui donner un visage des plus hideux. "Je suis né au pied du Djurdjura. Je ne peux, donc, admettre que notre environnement soit souillé.
Outre les campagnes de nettoyage que j'initie avec mes amis même en cette période de pandémie, je tente à chaque fois de vulgariser ces actions par des directs et sur les réseaux sociaux en vue de valoriser tous les sites majestueux du Djurdjura. Cependant, ce qui me fait mal, ce sont surtout les atteintes commises à l'encontre du lac Ouguelmim (Tamda Ouguelmim). Presque chaque semaine, j'y ramasse des dizaines de sacs de déchets laissés par les randonneurs aux abords de ce fantastique site naturel. De grâce, laissez les lieux propres !", déplore Abdelkader Hamzaoui, le président de ladite association courroucé par les comportements irresponsables de certains visiteurs. "Depuis la reprise de nos randonnées au milieu des années 2000, il ne s'est peut-être pas passé une fois sans que nous ramassions sur le chemin du retour des dizaines de sacs-poubelles de déchets et de détritus de tout genre.
Vraiment, je n'arrive pas à comprendre qu'en dépit de la pandémie de coronavirus, il y a de plus en plus d'ordures de toute nature dans cette belle montagne et surtout du côté du lac Ouguelmim", regrette Abdelkader Hamzaoui. Cet infatigable défenseur de l'environnement et de l'écosystème dit ne chercher aucune notoriété si ce n'est la sauvegarde de ces trésors dont la propreté et l'entretien relèvent de la responsabilité de tout un chacun. "La nature est la propriété de tout le monde. Si le Djurdjura est pollué, c'est la mort lente de la faune et de la flore. D'ailleurs, nos forêts sont décimées par les feux et les espèces animales endémiques du Parc national du Djurdjura (PND) disparaissent les unes après les autres. Dans quelques années, le singe magot ne fera plus partie du PND", dit-il, tirant, ainsi, la sonnette d'alarme quant à la nécessité de la préservation de ces sites de montagne comme le lac Ouguelmim qui, à juste titre, ne cesse de faire rêver.








Les "éboueurs de la nature" entrent en action
Pour arriver à ce site merveilleux, il y a lieu de prendre plusieurs itinéraires soit en empruntant le chemin sinueux d'Ath Ergane, soit à partir de Taburt L'naïceur ou encore à partir d'Ibadissen du côté d'Ath Bouadou. Les moins téméraires passent par Tikjda pour parcourir quelques kilomètres avant d'arriver au lac Ouguelmim, situé en plein massif montagneux du Djurdjura. On dit que c'est le plus haut lac d'Afrique. Pour "grimper", notamment une première fois, jusqu'à Tamda Ouguelmim, on doit être accompagné d'un guide. Mais, parfois, ce sont les personnes nées dans ce versant du majestueux Djurdjura, mieux rodées aux randonnées pédestres qui s'adonnent au plaisir de faire découvrir ce joyau naturel aux visiteurs. "Faire une randonnée en pleine montagne exige des forces, de l'attention et de la prudence. Il faudra aussi forcer la cadence.
Ce n'est pas du tout une course. Avec de la patience et de la dextérité, on y arrive", conseille Dda Ahmed, un habitué de la montagne. Puis, il raconte : "Durant ma tendre enfance, j'ai parcouru une bonne partie du Djurdjura. Même pieds nus, nous savions comment éviter les écorchures et les petits bobos. Le berger est toujours ingénieux. Il sait comment s'adapter à chaque situation." À chaque randonnée qu'il dirige, Dda Ahmed donne un cours magistral sur son parcours de prédilection. "C'est un chemin sinueux et dangereux mais comme je le connais parfaitement je ne risque aucune culbute.
C'est pourquoi, je recommande de la prudence à mes amis randonneurs", dit-il au passage. Il conseille toujours aux grimpeurs de boire beaucoup d'eau et de "s'abreuver" surtout dans les sources qu'il nomme et sur lesquelles il raconte à chaque fois une anecdote ou un souvenir d'enfance quand il faisait paître ses chèvres et ses moutons dans les maquis sauvages de la montagne. De son côté, Abdelkader Hamzaoui, évoque ses aventures de jeunesse dans ce site. "Je n'oublierai pas les moments exceptionnels de détente et les tournois de football que nous organisions au bord du lac. Dame Nature a même prévu un stade en gazon naturel. Des jeunes venaient même d'Alger. Nous passions des nuits entières à y bivouaquer. Durant la décennie noire, j'avais une immense nostalgie de ces années d'or. Dieu merci, nous avons reconquis notre environnement. C'est pourquoi je ne cesserai d'insister sur sa protection", ne cesse-t-il de répéter.








Des sites pour les randonnées et les bivouacs
C'est un lac avec une eau limpide, étincelante et cristalline où se reflètent les beaux rayons du soleil. Il s'appelle Tamda Ouguelmim. Il enveloppe une superficie de trois hectares. Il est situé à 1 745 mètres d'altitude. C'est le plus haut lac d'Afrique. Ce plan d'eau est plus proche de Haïzer (Bouira) que d'Ath Bouadou et des autres villages riverains du Djurdjura. Le décor est fantastique avec la vaste prairie qui l'entoure de tous les côtés, les pasteurs y laissent leurs bêtes (vaches, taureaux, veaux) durant presque la moitié de l'année.
Du mois d'avril jusqu'à octobre, ces troupeaux arrivent sur les lieux. Ils évoluent à leur guise. Les bergers ne viennent que rarement leur rendre visite. C'est la transhumance du bétail quand l'herbe commence à manquer dans les prairies des villages environnants. Ce qui est aussi remarquable, c'est ce terrain en gazon naturel qui sert non seulement aux familles pour se reposer, mais aussi pour contempler les beaux décors qu'offrent les pics montagneux enneigés en ce mois de juillet et où des groupes de singes s'amusent et poussent des cris à chaque fois qu'ils sentent une présence humaine dans leur milieu naturel.
Les randonneurs se permettent aussi des moments de repos et goûtent aux caprices de cette nature où la température même en été et en pleine canicule ne dépasse pas les 15°. "Au début des années 80 et jusqu'au milieu des années 90, nous dressions nos campements au bord du lac et nous y passions tout l'été. Ce n'est qu'à la rentrée scolaire, que nous pliions nos bagages pour quitter les lieux avec beaucoup d'amertume. Pendant la journée, il faisait moins chaud qu'ailleurs même si la température atteignait les 40 degrés dans les villes de Boghni, de Tizi Ouzou et ailleurs. À Tamda Ouguelmim, elle ne dépassait pas les 25 degrés, et la nuit, elle baissait jusqu'à cinq degrés, voire moins. Il nous fallait des couvertures. C'était la belle époque", raconte un ancien scout de la ville de Boghni.
Si ce don du ciel est une merveille, il est regrettable que les services concernés ne fassent rien pour désenclaver cette montagne au moyen de pistes et de parcours faciles aux randonneurs et aux amoureux de la nature. La promotion de tous les sites paradisiaques du Djurdjura est indispensable pour lancer le tourisme de montagne qui demeure une ressource intarissable et un atout considérable pour le développement local.


Réalisé par : O. Ghilès


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