Le tribunal de Béjaïa a tranché hier. La grève qui perdure depuis près de quatre semaines est déclarée illégale. Le conseil syndical a été désavoué. C'est la fin de la grève au port de Béjaïa qui a duré trois semaines. C'est ce qui a été annoncé dans un communiqué signé conjointement par le président-directeur général de l'Entreprise portuaire de Béjaïa, M. Kasmi Halim, le secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA, M. Hamlaoui Abdelaziz, et M. Hamissi, le SG du conseil syndical de l'entreprise. Mais elle n'est pas sans conséquences sur l'équilibre financier de l'entreprise. Le manque à gagner de l'EPB, depuis le début du mouvement social, est de quelque 700 000 millions de dinars alors que les surestaries avoisinent les 1,2 million de dollars, a indiqué M. Kasmi. Plus encore, cette reprise du travail intervient quelques heures après que le juge a déclaré le mouvement de grève des dockers illégal dans le procès de fond relatif à la légalité ou non de la grève, observée depuis le 20 juillet dernier à l'appel des membres du conseil syndical. Une rencontre de conciliation est intervenue dans la foulée entre la direction générale, le partenaire social de l'EPB et l'Union de wilaya UGTA, au cours de laquelle il a été décidé "la reprise sans délai du travail, la levée des sanctions administratives et juridiques découlant de ce mouvement de grève, le rappel des primes variables qui seront compensées sur les mêmes éléments à hauteur du montant rappelé, la régularisation du nombre de journées non travaillées par des jours de récupération cumulés par les travailleurs, d'asseoir un dialogue constructif et serein entre la DG et le partenaire social, de procéder à la confirmation graduelle du personnel contractuel selon le planning établi conjointement et l'avance de 30 000 dinars, attribuée au personnel, sera remboursable au plus tard le 31 décembre prochain." Joint au téléphone quelques heures avant le début de la rencontre de conciliation, le président-directeur général de l'Entreprise portuaire de Béjaïa, M. Kasmi Halim, a indiqué que "le juge a déclaré la grève illégale. On aura une copie du jugement dès demain." Le verdict intervient quatre jours après que son confrère s'est déclaré incompétent quant à la légalité ou non de la grève et décidé d'examiner le dossier dans le fond. C'est un coup dur pour les membres du conseil syndical mais aussi pour le secrétaire général de l'Union de wilaya UGTA de Béjaïa, qui avait estimé, le 5 août dernier, que la décision de la justice était favorable aux travailleurs. "Ils ont obtenu gain de cause du fait que le juge (n'ait) pas déclaré la grève illégale ou prononcé de condamnations à l'encontre des syndicalistes poursuivis. Le fait que le juge se soit donné un peu de temps pour examiner l'affaire dans le fond est plutôt positif." Nous avons essayé de joindre au téléphone M. Hamlaoui, le SG de l'Union de wilaya, afin de connaître sa position aussi bien sur le verdict de la justice que sur la reprise du travail, mais celui-ci n'a pas répondu à notre appel. M. Ouyougoute