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Une région mi-figue, mi-raisin
La fête de la figue à Beni Maouche
Publié dans Liberté le 19 - 09 - 2005

Région rurale par excellence, la commune de Beni Maouche, située en zone montagneuse, est essentiellement à vocation agricole. Trouna, chef-lieu de commune et de daïra, est un modeste bourg qui aligne ses commerces les uns après les autres tout au long de sa rue principale. Il n'y a pas grand-chose à faire ici. Pour survivre, il faut vendre ses bras en France ou les utiliser à soigner les figuiers. Plus qu'une industrie. C'est une identité.
Nous sommes ici pour la fête de la figue. Une sympathique petite foire campagnarde qui tient sa cinquième édition.
Saddek Berabez, un jeune fellah de 24 ans qui tient un stand d'exposition, s'occupe d'une figueraie familiale de plus de 200 arbres. Chez les Berabez, on produit, outre les figues, des olives, de l'huile, des poires, des amandes et du raisin. On produit également du blé et de l'orge et la famille possède un moulin pour la transformation des céréales. On fabrique également des tapis appelés “takhelkhalt” et des burnous finement tissés. Excusez du peu. En matière d'autosuffisance, avouez qu'il est plutôt difficile de trouver mieux. Ils offrent l'exemple type d'une famille de paysans accrochés à leurs terres comme on n'en voit plus depuis que l'industrie industrialisante de Boumediène a désintégré la paysannerie algérienne partie en ville à la recherche d'un maigre salaire et d'une retraite pour les vieux jours.
Saddek est visiblement fier de ses produits. La figue fraîche ne se vend pas. Par contre, séchée, elle est très demandée. 500 DA le kilo pour le premier choix et 300 pour le second. La figue est cueillie quand elle est mûre au point de perdre la rigidité de son pédoncule. Elle est ensuite exposée sur des claies au soleil pendant un jour ou deux avant d'être triée et emballée dans des barquettes selon sa qualité et son calibre. Kaci Saâdane, autre paysan des Ath Imaouche, a la particularité de transformer les figues en produits dérivés tout à fait remarquables. Son jus de figue est une véritable révélation. Prenez des figues bien fraîches, enlevez soigneusement la peau, malaxez à l'aide d'un mixer, ajoutez de l'eau et du sucre et vous avez un nectar très fruité et revigorant. Saâdane aligne des bocaux de confitures, de gelées, de sirops et des monceaux de gâteaux, tous faits à base de figues fraîches ou sèches. Le must est de les macérer dans de l'huile d'olive pour les prendre en petit-déjeuner le matin à jeûn. La figue est donnée à voir dans tous ses états. La seule chose que l'on ne fabrique pas ici à base de ce fruit providentiel est une liqueur ou un alcool quelconques. Question de culture. Séchée, la figue contient 75% de sucre et des minéraux comme le potassium, le magnésium et le calcium. Son pouvoir nutritif est égal à celui du pain, disent les scientifiques. Pendant des siècles, les Kabyles se sont nourris d'huile d'olive et de figues sèches. Un régime spartiate mais consistant et qui accompagnait le paysan à ses champs, le pèlerin à la Mecque et le soldat en campagne.
Ouali, technicien à l'Entv, lui, expose plusieurs sortes d'huiles dont une dite médecinale et âgée de 20 ans. Produit noble, l'huile d'olive est à la Kabylie ce que le whisky est en Ecosse. Une seule gorgée de cette panacée est censée vous guérir de tous les maux de la terre. Ouali expose également une huile dite naturelle ou brute car elle n'est pas passée par la presse. Un médicament vendu à près de 300 DA le litre. La visite des stands d'exposition est également une plongée dans la pharmacopée traditionnelle. Sekkour Mouhand Amokrane expose des grains d'ortie supposés guérir le rhumatisme et la sciatique. Il nous livre, en passant, un remède miracle contre ce dernier mal. Cueillez des tiges d'orties, “azougdheff”, écrabouillez les délicatement avec un pilon et appliquez en cataplasme sur la région malade. Très douloureux mais efficace, paraît-il. La caroube est également à l'honneur. On peut s'en servir comme complément alimentaire pour le bétail mais on en fait aussi du chocolat, et de ses grains qui se vendent une véritable fortune le kilo, on fabrique du vernis à ongles. Jadis, avec du caroube moulu et de la semoule de blé grillé et pillé, on faisait une farine sucrée et odorante appelée “thizemmith”. Un plat du pauvre qui ne demandait que quelques gouttes d'huile d'olive et quelques figues sèches pour nourrir son homme.
Des produits de bonne et même de très bonne qualité, ce n'est pas ce qui manque ici. Exemple, le miel d'Aguemoune. Récolté à partir du 15 juillet, il est presque noir car les abeilles ont butiné par monts et par vaux toutes sortes de fleurs. Omar se plaint d'une mauvaise année à cause d'un hiver rigoureux qui a causé pas mal de dégâts. Ce commerçant par définition et apiculteur par vocation arrive, toutefois, à mettre un peu de beurre dans ses épinards en s'occupant d'une trentaine de ruches. À 700 DA le quart de litre, le produit peine également à trouver des débouchés vers le consommateur. Pourtant, c'est du 100% bio. Un remède par rapport au sirop de sucre qui nous vient d'Espagne ou de Floride. Zahir, lui, est un tout jeune fellah qui marche sur la trace de ses aînés. Parmi les fruits et les légumes qu'il expose, on remarque une magnifique tomate dite “tmourth”. D'un calibre respectable, sa robe est rose et elle est aussi juteuse que parfumée. C'est une variété locale qui gagnerait à se faire connaître.
Regroupés dans la salle des fêtes de la mairie, les fellahs de la région écoutent studieusement des techniciens de l'agriculture venus leur expliquer les nouvelles techniques de séchage et les prévenir des retombées de l'accord d'association de l'Algérie avec l'Union européenne. Vaste programme. Le produit agricole de la région, même de très bonne qualité, peine à trouver des débouchés sur le marché. “Aujourd'hui, l'enjeu est de créer une association puis de se regrouper dans une coopérative agricole”, nous dit M. Ouali, le président de l'association pour le développement agricole et rural qui nous reçoit en son bureau. “L'idéal serait de labelliser le produit, en l'occurrence la figue sèche des Ath Imaouche, de monter une unité de conditionnement pour assurer la commercialisation ici ou et au-delà des mers”, poursuit notre homme. L'initiative est louable mais elle vient un peu en retard. Vendue à un prix très abordable, la figue sèche de Turquie a déjà envahi les étals des commerçants.
D. A.


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