Les commerçants de boissons alcoolisées de la wilaya de Béjaïa, toutes branches commerciales confondues, maintiennent la pression de rue sur le wali pour arracher l'autorisation de réouverture de leurs commerces, fermés depuis mars dernier pour cause de crise sanitaire. En effet, avant-hier, ils ont observé un autre rassemblement devant le siège de la wilaya de Béjaïa. C'est la sixième manifestation organisée par cette corporation devant le siège de cette institution pour exiger du wali l'autorisation de reprendre leurs activités commerciales, à l'instar des autres commerces. À rappeler que le 3 septembre dernier, ils avaient procédé à la fermeture de deux axes routiers, les RN9 et 26, à la circulation durant toute la journée avant de les libérer après une promesse d'être reçus par le wali le lendemain de leur protestation. Finalement, c'est le SG de la wilaya qui a reçu leurs délégués comme toujours. Ce jeudi, ils ont décidé de réinvestir la voie publique comme pour dire qu'ils ne lâcheront pas prise jusqu'à "l'obtention de l'autorisation de reprendre leurs activités". Les commerçants protestataires, comme toujours, n'ont pas manqué de nous faire part des conséquences "néfastes" qu'ils continuent de subir par le maintien de la décision de fermeture de leurs activités commerciales et la prolifération de la vente parallèle de boissons alcoolisées dans la région. "J'ai cessé de verser les salaires de mes 4 employés depuis 3 mois.J'ai continué de payer leur assurance sociale seulement", nous a déclaré le gérant d'un bar à Sidi-Aïch. Tous ces commerçants se déclarent être dans la même situation que ce tenancier d'un bar à Sidi-Aïch. Pendant plus de deux heures de rassemblement, aucun répondant émanant de la wilaya. "Le wali est en visite sur le terrain et le SG de wilaya est absent", dira M. Djamal Aït Meziane, leur délégué, à ses confrères manifestants. C'est le président de l'Apw, Haddadou Mehenni, qui les a reçus. "Le président de l'Apw nous a affirmé qu'il s'est entretenu avec le wali sur notre situation. Ce dernier lui a déclaré qu'il a eu un entretien en visioconférence avec le ministre de l'Intérieur, et qu'au courant de cette semaine, il aura sa réponse", rapporte M. Aït Meziane, l'un des quatre délégués reçus par le P/Apw, à ses confrères protestataires. Peu convaincus de cette réponse, ils ont décidé de revenir sur les lieux mardi prochain pour un autre rassemblement. D'ici à là, les protestataires se sont entendus pour sensibiliser les commerçants exerçant dans d'autres créneaux pour solliciter leur solidarité. "Il faut sensibiliser tous les commerçants, individuellement et via l'UGCAA, à se solidariser avec nous par une grève générale d'une demi-journée durant nos prochaines actions de rue", a proposé l'un des manifestants. L'idée est partagée à l'unanimité, et le rendez-vous est donné pour mardi prochain. "Outre le manque à gagner, les charges familiales et patronales sont très lourdes. Rester sept mois sans activité n'est pas une mince affaire, ce qui nous a mis dans une situation catastrophique, en revanche l'Etat n'a rien fait pour nous apporter un soutien financier afin de mettre fin à notre calvaire", notent-ils dans leur correspondance adressée la veille de leur rassemblement au médiateur de la République de la wilaya de Béjaïa avant de lui signaler toutes les actions de rue qu'ils ont menées. En vain. "Plusieurs actions de rue ont été initiées pour attirer l'attention de l'administration. D'où des rencontres avec les représentants de la wilaya de Béjaïa (inspecteur général, chef de cabinet, secrétaire général), mais malheureusement, ces derniers ne nous font que des promesses", tiennent-ils à souligner dans leur requête.