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"Mes vérités..."
Louisa hanoune dit tout sur la fameuse rencontre de dar diaf et le 5e mandat
Publié dans Liberté le 20 - 09 - 2020

Près de 9 mois après sa sortie de prison, Louisa Hanoune livre à "Radio M" sa version des faits sur la fameuse rencontre avec Saïd Bouteflika et le général Toufik qui lui a valu le tribunal militaire...
Plus d'une année et demie après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, dont le pouvoir été emporté par une vague de protestation populaire sans précédent, les langues commencent à se délier. De la période qui a précédé l'annonce du 5e mandat, de la révolte populaire et surtout des derniers jours de règne des Bouteflika en passant par la prise en main de la situation par le défunt général Ahmed Gaïd Salah, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, se livre à des révélations fracassantes.
Au micro de notre confrère El-Kadi Ihsane, qui l'interrogeait, vendredi, sur Radio M, Louisa Hanoune est revenue, pour la première fois, sur la fameuse rencontre (elle refuse de parler de réunion) du 27 mars 2019 où elle avait rencontré, à Djenane El-Mithak Saïd Bouteflika et le général Toufik.
C'est entre autres à cause de cette entrevue qu'elle a passé neuf mois de détention à la prison de Blida. Avant d'entrer dans les détails de la discussion entre elle et Saïd Bouteflika, alors conseiller d'Abdelaziz Bouteflika, mais qui apparaissait comme le véritable détenteur du pouvoir, Louisa Hanoune est revenue sur le contexte.
Elle révèle que contrairement au scénario présenté aux Algériens par le pouvoir, Abdelaziz Bouteflika avait annoncé sa démission, d'abord à Ahmed Gaïd Salah, le 23 mars, donc un mois après le début de la contestation. "Ils se sont même dit adieu", précise-t-elle. L'annonce officielle allait intervenir quelques jours plus tard.
Mais le chef de l'armée a décidé d'opérer "un coup de force". Il part, le 25 mars, à Ouargla, où il presse le chef de l'Etat d'appliquer l'article 102, donc de démissionner. Pour contrecarrer cette annonce, Saïd Bouteflika tente de trouver une issue. Il appelle même Hanoune pour une concertation. "Il fallait tenter par tous les moyens d'empêcher qu'il y ait une dérive.
Je voyais bien que l'entourage et la famille était aux abois, alors que le chef d'état-major avait annoncé la couleur", se rappelle la secrétaire générale du Parti des travailleurs qui avait dénoncé, à l'époque, les agissements du général de corps d'armée qui, révèle-t-elle encore, était à l'origine du 5e mandat.
Avant l'arrivée de Louisa Hanoune sur le lieu de la rencontre, Saïd Bouteflika, se sachant sur le départ, avait rencontré d'autres responsables, dont le général Toufik. Elle indique que la rencontre n'a pas duré très longtemps. "En réalité on n'était pas sur la même longueur d'onde, dès le départ.
Si moi je militais pour une Assemblée constituante, Saïd et Toufik cherchaient une personnalité pour assurer une transition de six mois, le temps de préparer de vraies élections. Plusieurs noms ont été avancés, avant qu'ils ne s'accordent sur celui de Liamine Zeroual", raconte-t-elle.
Si elle précise que Liamine Zeroual "fait partie du système", elle admet également que l'ancien président de la République "était respecté des militaires et du peuple". Il aurait accepté de "jouer un rôle", mais il se serait rétracté à la dernière minute, révèle encore Louisa Hanoune, qui cite le témoignage du général Toufik devant le tribunal militaire.
"Toufik a affirmé devant les juges militaires, et à l'intérieur du tribunal militaire qu'il avait pris attache avec Zeroual pour lui proposer le rôle d'assumer la transition, et l'ex-président a répondu : ‘Pourquoi pas'", raconte la femme politique qui poursuit "mais le lendemain, à son arrivée à Alger, Zeroual a changé d'attitude en disant qu'il était malade".
"Jusqu'à novembre, il n'y avait pas de 5e mandat"
Interrogée sur ces rencontres avec des dirigeants rejetés par la population, Louisa Hanoune se défend. Elle rappelle qu'étant à la tête d'un parti politique, il était de son devoir de "parler à ceux qui ont la décision". Elle rappelle qu'elle avait ainsi défendu des entreprises publiques alors que les oligarques voulaient les acheter et avoir pris la défense de travailleurs non payés en prenant contact avec les dirigeants.
Elle dit avoir gardé contact avec Abdelaziz Bouteflika et son entourage par "tactique" mais qu'elle n'a "aucune leçon à recevoir" elle qui a fait de la prison en 1983 avant d'être "kidnappée par la sécurité militaire" lors des événements d'Octobre 1988. Dans ses révélations, Louisa Hanoune a remonté le temps. Jusqu'aux mois qui ont précédé la fameuse annonce du 5e mandat.
Citant Saïd Bouteflika et sa sœur Z'hor, elle assure que jusqu'au mois de "novembre inclus" de 2018, l'option du 5e mandat était exclue. "Jusqu'au mois de novembre 2018, le frère affirmait qu'un nouveau mandat était impossible, estimant que le quatrième mandat a été ingérable", insiste-t-elle. Z'hor Bouteflika confirmait, elle aussi qu'"on a hâte que ce mandat se termine pour qu'il se repose. Il n'y aura pas de 5e mandat".
La secrétaire générale du PT indique même qu'à cette période, des noms de possibles candidats du système circulaient. Mais "les choses ont changé à la mi-janvier 2019", estime l'ancienne syndicaliste, une des icônes de la gauche algérienne. Comment ? L'oratrice, qui n'a rien perdu de sa verve, soupçonne que cela soit le fait de "l'intervention d'autres acteurs politiques et économiques qui vont peser pour maintenir le statu quo et peser pour un autre mandat".
"J'ai dit au frère du président qu'il allait faire sortir son frère par le trou de la serrure", témoigne Mme Hanoune qui fait savoir que Saïd Bouteflika avait justifié ce choix par l'incapacité du pouvoir "à trouver un successeur". "Non, l'Algérie n'est pas stérile", aurait-elle répliqué.
Sur sa lancée, Louisa Hanoune confirme ce que beaucoup d'Algériens, et la classe politique en particulier, soupçonnaient : c'est Saïd Bouteflika qui gérait, du moins la présidence de la République, tout au long du 4e mandat. "(...) jusqu'en 2013, il me semblait qu'Abdelaziz Bouteflika avait récupéré le pouvoir. Mais vu son état de santé, je pense que l'équilibre a basculé", a-t-elle répondu quant à la réalité du pouvoir.
Elle révèle même s'en être remise à Saïd Bouteflika sur des dossiers économiques et particuliers lorsque le Premier ministre ou les ministres ne répondaient pas. "Je m'adressais à la Présidence et c'est lui qui répondait et réglait les problèmes (...), il disait s'en remettre à son frère, mais, cela, je ne peux le vérifier", se défend-elle.
Toujours sous le coup d'une peine de prison avec sursis malgré un appel introduit auprès de la Cour suprême — elle dit vouloir être acquittée parce qu'elle n'a rien à se reprocher — la secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a pas l'intention de se taire.
Elle estime que "le système n'a pas changé". Preuve en est que le pouvoir réprime toujours. "Je ne me sens pas libre", a-t-elle indiqué tout en rappelant que la prison fait partie des risques pour les militants. Ce régime "est fini. Il faut qu'il parte", a-t-elle tranché !

Ali BOUKHLEF


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