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Les économistes suggèrent un mode d'emploi
Exportations hors hydrocarbures
Publié dans Liberté le 24 - 09 - 2020

Il est impératif d'accorder plus de flexibilité aux entreprises exportatrices à travers des mesures d'incitation fiscale, financière, administrative...
Le ministre du Commerce, Kamel Rezig, fait sien l'ambitieux objectif fixé par le président de la République d'atteindre un montant de 5 milliards de dollars d'exportations hors hydrocarbures (EHH) en 2021.
S'exprimant sur une chaîne privée, le premier responsable du département du Commerce estime que cette mission gouvernementale s'avère possible et réalisable étant donné que toutes les conditions requises sont disponibles.
Ce n'est pas l'avis des chefs d'entreprise et des économistes qui demeurent sceptiques quant à la concrétisation d'une telle perspective. Le ministre compte pour cela sur l'apport des opérateurs économiques nationaux.
Or, force est de constater que la situation difficile dans laquelle se débattent actuellement les entreprises algériennes, tant publiques que privées, en raison de la crise économique engendrée par la chute drastique des revenus pétroliers du pays et les méfaits de la pandémie de Covid-19, ne plaide pas pour la contribution des PME à la réalisation de l'objectif fixé.
"On doit évoquer aussi les entraves liées à l'environnement économique qui signifie clairement qu'il sera difficile de réaliser des produits diversifiés exportables, connaissant les difficultés qui existent lorsqu'il s'agit d'approche des marchés étrangers", souligne Brahim Guendouzi, professeur d'économie à l'université de Tizi Ouzou.
Il est urgent, ajoute-t-il, de revoir le dispositif d'accompagnement des actes d'exportation afin de rendre plus aisés les différents maillons qui caractérisent le processus de vente vers l'étranger, particulièrement l'acheminement physique des produits jusqu'à la clientèle finale dans différents pays. L'universitaire met en avant la contrainte de l'absence d'agences bancaires à l'extérieur pour sécuriser les paiements.
Une question qu'il juge sensible, nécessitant une solution rapide de la part de la Banque d'Algérie. "Il en est de même pour le contrôle des changes dont les exportateurs attendent un allègement en leur faveur, notamment pour ce qui concerne les délais de rapatriement des devises par rapport au taux de rétrocession accordé sur les recettes en devises évalué actuellement à 50%", précise Brahim Guendouzi.
Cela dit, la couverture du risque de change trouve sa solution dans les récents textes de la Banque d'Algérie. Il suffit d'accélérer la mise en application par les banques commerciales en faveur des opérateurs économiques. L'autre soutien financier indirect dont doit bénéficier la PME exportatrice a trait au fonds spécial de promotion des exportations (FSPE) appelé à être renforcé.
Il cible en particulier ce qui se rapporte à la prise en charge partielle des frais d'acheminement des produits, de leur adaptation aux exigences de la clientèle, des efforts de prospection que doivent mener les exportateurs à l'étranger... Il est également impératif d'accorder plus de flexibilité aux entreprises exportatrices dans les opérations de dédouanement tant à l'export que par rapport aux réapprovisionnements de l'étranger.
"La célérité dans les transits aux ports et aéroports est une nécessité absolue. Les circuits verts seront de mise dans ce cas", affirme l'expert. Parmi les mesures incitatives afin d'encourager l'acte d'exporter, il cite les allègements fiscaux qui profiteront aux opérateurs. L'on doit par ailleurs, exiger une adhésion dans des organisations professionnelles qui encadrent les différentes filières de production.
Accompagner les PME exportatrices
C'est à cette condition que la PME pourra mieux garantir le respect des normes et faire ressortir son professionnalisme lorsqu'il s'agit de s'aventurer sur des marchés étrangers. Pour toutes ces destinations méconnues ou face à des clients douteux ou non sûrs, les entreprises exportatrices doivent profiter des services de leur conseiller à l'export, en l'occurrence l'organisme assureur des risques politique et commercial à l'exportation qui est la Cagex.
"Le réflexe de s'assurer doit être dans ce cas considéré comme un acte de gestion rationnel et non comme une charge financière, eu égard à la police d'assurance à payer", relève l'économiste.
En définitive, les différents organismes publics liés à l'exportation tels que la Safex, Algex, Cagex, ainsi que les banques et les services douaniers, se doivent de coordonner leurs efforts autour des exportations hors hydrocarbures pour en faire une action stratégique.
Idem pour les entreprises et les organisations professionnelles qui sont appelées également à aller dans le même sens pour développer des synergies afin de retrouver un niveau de compétitivité et une performance indispensables sur les marchés extérieurs où la concurrence est rude.
Interrogé à propos de cette ambition présidentielle, l'autre économiste, Smaïl Lalmas, précise que ce genre de chiffres à l'export ont été de tout temps avancés par les différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce secteur. "Dans les conditions actuelles, l'on peut accorder un délai de 10 ans à l'Exécutif mais il n'atteindra jamais un tel montant des EHH", déclare catégorique Smaïl Lalmas.
Il en veut pour preuve le modèle économique algérien fondé sur la rente pétrolière. "L'économie nationale peut être résumée en une seule phrase : exporter du pétrole et importer des bananes et des kiwis à consommer", schématise l'expert. Ainsi, toutes les institutions, les administrations, les banques, les douanes... ont été formatées pour la mise en œuvre de ce modèle économique rentier.
"Depuis plus de 60 ans, nous n'avons rien exporté en dehors des hydrocarbures ; il serait alors difficile pour ne pas dire impossible de le faire en une année !", remarque le consultant en économie et en finances. Pour annoncer une telle valeur des EHH, on est censé, au préalable, explique-t-il, d'identifier l'offre exportable.
Mais à ce jour, on ne sait pas encore quoi exporter. Les produits exportables ne sont en outre ni diversifiés ni aux normes. Les marchés de destination ne sont pas identifiés avec en sus, l'inexistence de zones de libre-échange avec les pays africains ainsi que l'absence de l'Algérie au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Outre la création d'un climat des affaires attractif, M. Lalmas juge utile de définir une politique logistique et de transport pour pouvoir acheminer les produits à exporter. Il insiste, lui aussi, sur les mesures incitatives et autres facilitations à accorder aux entreprises afin qu'elles puissent réussir leur acte d'exporter.

Badreddine KHRIS


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