Les sites concernés s'étendent jusqu'aux limites avec la wilaya de Skikda où les mêmes traces de fouilles ont été repérées. Regorgeant de sites archéologiques restés à l'état d'abandon, la commune de Ghebala fait face à un pillage en règle de cette richesse qui reste à protéger et à préserver. C'est ce que note le P/APC, qui tire la sonnette d'alarme sur cette situation qui dure depuis longtemps et qui prend, selon lui, plus d'ampleur. "On demande l'intervention des services compétents pour procéder au classement et à la protection de ces sites", clame le P/APC. S'il reconnaît que l'instance communale qu'il préside ignore la valeur réelle de ces sites, il n'en reste pas moins, selon lui, qu'il est temps d'effecteur un réel et véritable inventaire de ce qui se cache sous le sol d'une région connue pour sa richesse archéologique. Notre interlocuteur recense six sites qui sont les plus connus et les plus touchés par ce pillage, qui ne s'arrête pas, selon ses propos. "Cela pourrait être le fait de réseaux organisés qui connaissent leur valeur, car nous avons retrouvé des traces de fouilles où même des engins auraient été utilisés pour creuser le sol, c'est notamment le cas dans des localités isolées à la frontière avec la wilaya de Mila", soutient ce responsable. Et ce n'est pas tout, puisque les sites concernés s'étendent jusqu'aux limites avec la wilaya de Skikda où les mêmes traces de fouilles ont été repérées. Le maire de Ghebala énumère les sites d'El-Kalaïne, Bouhamad, Laksar, Essafsaf, Mechnouaa et El-Kelâa, qui se retrouvent éparpillés aux quatre coins de cette commune qui semble cacher tout un trésor archéologique qui reste à explorer. "On ne sait pas de quelle époque datent ces sites, mais une ville archéologique pourrait être enfouie sous le sol de la région", insiste-t-il. C'est la rasion pour laquelle notre interlocuteur maintient ses propos et insiste sur l'intervention des services concernés pour au moins mettre un terme aux opérations de pillage des pièces archéologiques. "Dans ces opérations, on recourt même à des moyens performants, utilisés dans ces fouilles, c'est sans contexte le fait de réseaux qui connaissent ce circuit", insiste le même responsable. Il convient cependant de souligner que cette région sud-est de la wilaya de Jijel est connue pour la valeur archéologique de son sous-sol. L'un des sites de cette zone est connu sous le nom de Tsillil et relève de la commune voisine Settara. S'il n'a fait l'objet d'aucune mesure de protection ou de classement, ce site est connu pour sa valeur archéologique. Il se trouve d'ailleurs en contrebas du CW40 menant vers la région concernée par les fouilles clandestines. Une association locale a œuvré par le passé pour son classement et sa protection, ne serait-ce que par la mise en place d'un périmètre de protection de son espace, avait-on espéré, mais rien n'a été fait depuis. L'abandon de ces richesses archéologiques autour desquelles se tissent tant d'histoires soulève moult interrogations dans la région et ouvre la voie à leur pillage. C'est du moins ce qui se relaye au sein de la population locale avant que le P/APC de Ghebala n'intervienne pour évoquer cet état de fait en insistant qu'il y a quelque part quelque chose qui se cache dans la région. "On veut connaître la nature de ces sites et s'il n'y a rien dessous, tant mieux, on clôt ce dossier", lâche t-il.