Très attendue, la 23e réunion du Comité ministériel mixte de suivi de l'accord Opep et non-Opep (JMMC) se tiendra aujourd'hui par visioconférence. Composé de sept pays membres de l'Opep (Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Koweït, Nigeria et Venezuela) et de deux pays non-membres de l'Opep (Russie et Kazakhstan), le Comité va examiner la situation des marchés pétroliers et voir comment faire face à la tension actuelle qui y prévaut. Aujourd'hui, les marchés reçoivent plus de pétrole qu'ils n'en ont besoin, alors que la demande reste faible. En effet, selon des estimations établies par l'agence américaine Bloomberg, les marchés ont besoin "d'environ 600 000 à 2,2 millions de barils par jour de moins et ce, jusqu'à fin 2021, pour équilibrer l'offre et la demande de brut". Ainsi, et face à des marchés qui regorgent de pétrole et à une demande au fond du puits, l'Opep et ses alliés sont appelés à revoir à la baisse leurs prévisions. Il y a quelques mois, rappelle l'agence américaine, l'Opep était optimiste quant à l'évolution des marchés, soulignant que "la demande mondiale de pétrole allait augmenter de 860 000 barils par jour sur la période d'avril à juin dernier". Effectivement, la demande avait repris à la faveur du déconfinement dans plusieurs pays. Mais l'euphorie n'a été que de courte durée, puisque la demande s'est repliée sous l'effet de la crise sanitaire, avec une pandémie de coronavirus qui se répand comme une traînée de poudre, notamment aux Etats-Unis et en Europe, où les chiffres sur les contaminations font froid dans le dos. Les marchés sont ainsi dans le brouillard et, par conséquent, les cours de l'or noir dégringolent. Ils ont reculé vendredi 16 octobre, sous le poids des doutes sur la demande, alors que le rythme de la pandémie de Covid-19 continue de s'accélérer. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a fini à 42,93 dollars à Londres, en baisse de 0,53% ou 23 cents par rapport à la clôture de jeudi. Pour lutter contre la pandémie, certains pays ont élaboré des mesures plus contraignantes comme l'instauration d'un couvre-feu nocturne en France. Cela entrave la consommation de carburants (les gens utilisent moins leurs véhicules) et ne rassure pas les marchés, en exerçant davantage de pressions sur la demande de pétrole qui risque de baisser encore. Le tableau reste, pour ainsi dire, sombre du côté de la demande. Face à cette situation, le secrétaire général de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), Mohammed Barkindo, a appelé, jeudi dernier, les membres de l'Organisation, lors de la conférence Energy Intelligence Forum, "à être réalistes, car la reprise de la demande ne se fait pas au même rythme que ce que nous avions prévu plus tôt dans l'année". "C'est pourquoi, la demande reste anémique", a-t-il ajouté.