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Mohia ou l'engagement par le théâtre
Il nous a quittés le 7 décembre 2004
Publié dans Liberté le 07 - 12 - 2020

Se rappeler au souvenir de Muhend u Yehya, de son vrai nom Abdellah Mohia, et de son immense œuvre en ce jour anniversaire de sa disparition, c'est restituer la dimension qui est la sienne à ce flamboyant artiste qui aura marqué de son empreinte la scène culturelle berbériste. Précurseur du théâtre engagé d'expression berbère, l'enfant natif d'Aït Erbah en Haute Kabylie a "kabylisé" des chefs-d'œuvre universels, en adaptant d'illustres auteurs. Parmi ces adaptations qui ont enrichi le porte-folio du dramaturge, on peut citer La Jarre de Pirandello, Tartuffe de Molière, Ubu roi de Jarry,
En attendant Godot de Beckett, La Décision de Brecht et Les Emigrés de Mrozeck. Ayant brassé presque tous les modes littéraires et artistiques, l'œuvre pléthorique de Muhend u Yehya a irrigué le combat identitaire d'une jeunesse en quête de sauvegarde de sa culture millénaire encore ostracisée. Dans le panorama "mohien", deux pièces théâtrales mettent en exergue les tribulations du monde d'aujourd'hui. Tacbaylit et Sinistri se déclinent comme des chefs-d'œuvre emblématiques. Tacbaylit est une adaptation de La Jarre du prix Nobel italien Pirandello. Sinistri est une comédie satirique du théâtre médiéval, adaptée de La farce de maître Pathelin, une œuvre d'un auteur anonyme au XVIe siècle. Elle renseigne sur la cupidité de l'homme et dénonce un monde fait de fausseté. Une affaire banale atterrit au tribunal.
Au banc des accusés, Positoir, un berger simple d'esprit, poursuivi par son patron Sifuni, drapier de son état. Pour se défendre, l'inculpé recourt aux services de l'avocat Sinistri, toujours près de ses sous. En attente d'être payé pour lui avoir vendu des anses de tissus, Sifuni est tombé des nues en voyant Sinistri présent à l'audience. Pourtant, il l'a laissé mourant la veille à la maison. Pour tromper le drapier venu récupérer son argent, l'avocat a joué la comédie du mourant avec la complicité de sa femme Lalla Mjilat, faussement éplorée. Ces deux textes d'une haute facture littéraire ont été joués sur scène par la troupe universitaire Imsebriden durant les années 1980 quand l'université de Tizi Ouzou était un véritable bouillon de culture.
Aujourd'hui, les milieux universitaires sont orphelins du théâtre de Mohia, dont l'œuvre risque de passer par pertes et profits. Il est loin le temps où ses cassettes enregistrées avec un magnétophone déglingué s'échangeaient sous le manteau. Pourtant, Mohia ne se faisait aucune illusion. Une anecdote : sur son lit d'hôpital à Paris, Mohia ironisait devant certains copains qui lui rendaient visite : "Ewwtet kan a les Brobros, assmi ar emmtegh, ad txedmem tameghra" (Ah, les Berbères, le jour de ma mort, vous allez faire la fête).


Yahia Arkat


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