Les prix du pétrole sont de nouveau à la baisse, après avoir connu une correction mineure ascendante, liée à l'euphorie suscitée par l'accord signé, jeudi dernier, par l'Opep+ après une série de négociations très serrées. Hier, à Londres, le Brent, ou brut de la mer du Nord, pour livraison en février, perdait 0,41% par rapport à la clôture de lundi, pour s'établir à 48,59 dollars. À New York, le baril américain de WTI (West Texas Intermédiate) pour le mois de janvier lâchait, lui, 0,42% à 45,57 dollars. Ces niveaux de prix sont cependant assez élevés pour 2020, le Brent ne restant pas si loin de la barre symbolique des 50 dollars le baril qu'il a frôlée vendredi dernier, à 49,92 dollars, une première depuis le 6 mars dernier. Ainsi, le marché a réagi par une hausse des cours de l'or noir face à la décision de rouvrir les vannes prise par l'Opep et ses alliés. Mais l'incidence de cette mesure n'a, cependant, été que de courte durée. L'Opep+ a vu ses efforts visant à contenir la volatilité des cours échouer dans une large mesure. Il faut dire que pendant près d'une année, l'Opep et ses partenaires, la fédération de Russie en tête, ont fait preuve de beaucoup de cohérence et ont réussi à aplanir certaines difficultés liées à l'accord suscité. Il est vrai qu'à un moment donné, Moscou n'a pas montré d'enthousiasme, ou très peu, pour une reconduction de l'accord, souhaitant produire plus de brut. La Russie, un allié de poids de l'Opep, demeure, toutefois, fidèle à ses grandes orientations quant à cette coopération avec l'organisation pétrolière. Elle assure garder un état d'esprit positif pour ce qui se rapporte à l'application de l'accord en question, soulignant le besoin de raffermir cette coopération. L'Arabie saoudite, autre poids lourd de l'industrie pétrolière, se dit favorable à la remontée des cours dans des proportions raisonnables sur un marché déprimé par une crise sanitaire sans précédent. Ce dont les experts sont sûrs, c'est que le royaume ne peut se contenter aujourd'hui d'un baril autour de 50 dollars. En fait, ce seuil, la plupart des producteurs ne peuvent s'en accommoder. En réalité, les pays les mieux et les moins bien lotis sont logés à la même enseigne ; la plupart des producteurs ne peuvent se permettre d'avoir des prix du pétrole sous 100 dollars pour des raisons budgétaires et de politique intérieure. Les monarchies du Golfe, l'Arabie saoudite en tête, tout en évitant de mettre les économies occidentales, leurs principaux clients, sous pression, font en sorte que les choses changent sur les marchés pétroliers et que les cours du brut augmentent.