Des milliers de soldats de la Garde nationale ont été déployés depuis samedi pour assurer la sécurité lors de cette cérémonie d'investiture à laquelle le président sortant Donald Trump refuse de participer, criant toujours à la fraude au scrutin présidentiel du 3 novembre 2020. Les Etats-Unis retiennent leur souffle et suivent de près la situation entourant la cérémonie d'investiture du président démocrate Joe Biden, craignant l'éclatement de nouvelles violences, après les incidents meurtriers du 6 janvier dans le Capitole et qui avaient fait cinq morts et plus d'une cinquantaine de blessés. Convaincus que la victoire de leur président a été volée, les partisans de Trump comptent manifester demain, malgré le renforcement des mesures de sécurité à Washington, où plus de 25 000 membres de la Garde nationale ont été déployés durant ces derniers jours. Outre le déploiement des forces de l'ordre, des accès routiers ont carrément été bloqués par des barbelés et des véhicules militaires blindés à certains endroits. Les réservations dans les hôtels de la capitale ou via les plateformes internet d'hébergement touristiques ont été suspendues, craignant un nouveau déferlement des partisans ultraradicaux du président sortant, dont certains ont promis des manifestations dans la plupart des Etats, où la sécurité a également été renforcée ces derniers jours. Selon les médias américains, Washington ressemble à une véritable forteresse, signe d'un haut risque de violences de la part des partisans de Trump et des réseaux complotistes de la secte Qanon, tous bannis des réseaux sociaux et des plateformes d'hébergement des sites internet. Certains des militants trumpistes sont armés et ont ouvertement appelé à liquider physiquement le vice-président Mike Pence pour avoir avalisé les résultats de la présidentielle, en certifiant la victoire de Joe Biden. Même s'il a refusé de cautionner la démarche des élus républicains qui ont lancé une deuxième procédure de destitution contre Trump en moins d'un an, Mike Pence compte participer à l'investiture de Joe Biden demain, ce qui lui vaut de nouvelles attaques des partisans les plus acharnés du président sortant et ce qu'on peut qualifier d'appels au meurtre. Par ailleurs, les agences américaines chargées de faire respecter la loi contrôlent les membres de la Garde nationale pour s'assurer qu'ils ne présenteront aucun risque le jour de la cérémonie d'investiture du président Joe Biden, a déclaré dimanche le général Daniel Hokanson. "En coordination avec le Secret Service et le FBI, tous les militaires qui sont arrivés ont été passés au crible", a répondu le général Hokanson, interrogé par la chaîne de télévision CBS News. Dans une lettre récente aux troupes américaines, les chefs d'états-majors ont affirmé que les émeutes du 6 janvier étaient "incompatibles avec l'Etat de droit" et ont demandé aux soldats d'"incarner les valeurs et les idéaux de la nation". Les autorités judicaires américaines pensent que les militants pro-Trump qui ont envahi le Capitole, où se trouve la Chambre des représentants (Parlement) et le Congrès (sénat), ont bénéficié de complicités internes et de la passivité de certains agents de sécurité. Après cet assaut contre le Capitole, il est apparu en effet que certains manifestants avaient des liens – passés ou actuels – avec l'armée. Les enquêtes sur ces incidents sont toujours en cours et plus de 200 personnes ont été interpellées jusque-là et déférées à la justice.
