Avec 21 000 soldats de la Garde nationale bientôt déployés et des quartiers entiers barricadés, Washington est sous haute surveillance face aux menaces de nouvelles manifestations des partisans de Donald Trump d'ici à la cérémonie d'investiture de Joe Biden, le 20 janvier. "Nous sommes inquiets sur les risques de violences lors des nombreuses manifestations prévues dans les prochains jours à Washington et devant les bâtiments gouvernementaux dans les Etats" qui pourraient attirer des manifestants armés, a déclaré jeudi le directeur du FBI, Christopher Wray, après les violences qui ont perturbé la séance de certification des résultats de la présidentielle américaine le 6 janvier, en envahissant le Capitole. Lors d'un point de situation avec le vice-président sortant, Mike Pence, M. Wray a évoqué "un nombre important de discussions inquiétantes sur internet", au sujet des appels à manifester le 20 janvier à Washington, où la ville est quadrillée par un important dispositif sécuritaire, dont les mesures seront renforcées davantage dès aujourd'hui. "Actuellement, nous surveillons des appels à des manifestations armées et à des actions d'ici à l'investiture", dont il faut évaluer lesquelles sont des menaces sérieuses, a affirmé Mike Pence, qui a refusé d'appeler Donald Trump à démissionner de son poste, à la demande des démocrates qui ont mis en accusation pour la deuxième fois en un an le chef d'Etat sortant pour "incitation à l'insurrection", estimant qu'il y a eu fraudes au scrutin présidentiel du 3 novembre 2020. La police et l'armée ont été assaillies de critiques pour leur manque de préparation lors de la manifestation des partisans du président sortant le 6 janvier. Plusieurs centaines d'entre eux avaient envahi le Capitole, semant le chaos au sein du temple de la démocratie américaine. Au moins cinq personnes sont mortes lors de ces violences, qui risquent de se répéter encore une fois. Les dix élus républicains ayant voté en faveur de cette inculpation historique bénéficient d'une protection rapprochée. "Des collègues se déplacent désormais avec des escortes armées", a expliqué jeudi sur MSNBC l'un d'eux, Peter Meijer. "Nous pensons que des gens pourraient tenter de nous tuer." Selon un récent rapport interne du FBI, cité par les médias américains, un "groupe armé identifié" se prépare à "prendre d'assaut" des bâtiments gouvernementaux dans les 50 Etats américains et dans la capitale dans les jours prochains et jusqu'à l'investiture du président démocrate. Le FBI évoque notamment la mouvance d'extrême droite Boogaloo, qui prône la guerre civile pour renverser le gouvernement, et cite des menaces crédibles dans les Etats du Michigan et du Minnesota. Plusieurs Etats ont pris des mesures de précaution en mobilisant des forces de l'ordre supplémentaires pour protéger le siège de leur gouvernement. À Washington, la capitale fédérale, 21 000 soldats de la Garde nationale, soit plus de militaires qu'en Irak et en Afghanistan combinés, seront mobilisés pour l'investiture, a indiqué jeudi le général Daniel Hokanson, chef du bureau de la Garde nationale au Pentagone. La mission des réservistes est limitée à un soutien logistique à la police, et ils ne seront autorisés qu'"en dernier recours" à procéder eux-mêmes à des interpellations, selon le ministère de la Défense. L. M./Agences