Les sit-in de deux jours (dimanche et lundi) observés par les travailleurs, tous corps confondus, relevant du secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, ont pris fin sur un air de désolation extrême face au silence de la tutelle qui n'en a soufflé mot. "Notre mouvement de protestation a mobilisé 85% des effectifs de la formation professionnelle adhérents à notre union sans que cela fasse réagir d'aucune manière notre tutelle. C'est inadmissible et plutôt méprisant envers un personnel dévoué à ses missions", a déploré Omar Boureghda, président de l'Union nationale des travailleurs de la formation professionnelle affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Celui-ci, visiblement ragaillardi par tant de mobilisation, menace même de radicaliser la protesta : "Dans les tout prochains jours, nous tiendrons un conseil national pour une très large consultation. Il n'est pas du tout exclu que la prochaine étape soit la grève." L'Union nationale des travailleurs de la formation professionnelle, qui exige "l'amélioration des conditions socioprofessionnelles", nous a confié, hier, que "c'est le ras-le-bol général chez des travailleurs qui ne comprennent pas pour quelles raisons, le secteur de la formation professionnelle est quelque peu marginalisé". Il explique : "Notre secteur a beaucoup évolué, mais cela ne se ressent pas, car les conditions de travail demeurent contraignantes et surtout, nous sommes très loin de bénéficier du même traitement que le secteur de l'éducation. Nous ne demandons pas la copie conforme, mais une plus grande considération." Et de poursuivre : "Nous ne sommes pas un secteur qui récupère les élèves qui ont échoué dans leur cursus dans l'éducation comme on aime à le penser. Je préfère parler d'élèves qui choisissent d'autres orientations que des études universitaires avec des diplômes qualifiants. Nous sommes d'ailleurs les mieux placés pour pourvoir le secteur économique avec les profils souhaités." Et pour jouer ce rôle important, les travailleurs de l'éducation réclament un statut particulier plaçant cette revendication au plus haut rang des priorités. Boureghda réclame, aussi, "la levée des entraves dans l'exercice syndical, les promotions automatiques (tous les dix ans), des vacances comme celles accordées aux travailleurs de l'éducation, le droit aux promotions pour ceux qui ont obtenu leur diplôme au cours de leur carrière professionnelle, sans oublier les contractuels et ceux des corps communs". Depuis le début des sit-in, le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels se mure dans un silence inexplicable. Hoyem Benfreha, en charge de ce département, s'est pourtant exprimée, via un communiqué rendu public vendredi dernier, en soulignant "ses efforts constants pour consacrer la culture du dialogue sérieux et constructif avec les partenaires sociaux, à travers ses nombreuses rencontres avec les enseignants et l'ensemble des personnels du secteur".