Une information judiciaire aurait même été ouverte et des membres de l'Assemblée auditionnés dans cette nouvelle affaire, dans laquelle est également cité un directeur d'une entreprise privée spécialisée dans l'import-export. Les arrestations opérées en 2019 pour falsification de cartes nationales n'ont vraisemblablement pas servi de leçon à certains employés et responsables élus à l'APC de Tamanrasset, qui continuent de délivrer des documents officiels à des personnes "douteuses". Les dernières investigations ont fait état, en effet, de délivrance par l'APC en question de "faux certificats de possession" et de permis de construire de "complaisance". Une information judiciaire aurait même été ouverte et des membres de l'Assemblée auditionnés dans cette nouvelle affaire, dans laquelle est également cité un directeur d'une entreprise privée spécialisée dans l'import-export. Tout a commencé en novembre dernier lorsque l'épouse du propriétaire des locaux loués par l'entreprise mise en cause avait décidé de venir s'installer à Tamanrasset, où elle compte réaliser un projet de camping touristique sur son terrain non encore bâti. À sa grande surprise, elle n'a pas pu accéder à sa propre demeure, les serrures étant changées par le locataire qui s'est arrogé le droit de réaliser des extensions aux locaux loués à l'insu du propriétaire. Le plus grave dans cette affaire, c'est que ce même locataire s'est proclamé propriétaire du bien immobilier qui s'étend sur plus de 3 600 m2. "Profitant de la maladie de mon mari qui se trouve actuellement à Annaba pour des soins, le locataire a réussi à se faire délivrer un certificat de possession sous forme de déclaration sur l'honneur cosignée par deux témoins et l'APC de Tamanrasset. Grâce à ce document, il a pu donc avoir un permis de construire que l'administration communale lui a indûment délivré. Il a même osé vider notre logement pour l'occuper", tempête Akila Dekha, la dame par qui le scandale a éclaté. Et de préciser que le contrat de location conclu avec le mis en cause a été signé le 23 avril 2020 pour une durée de 12 mois. "Notre absence lui a laissé libre champ de faire ce qu'il a fait pour nous déposséder de ce bien qui nous appartient depuis 1999", ajoute encore Mme Dekha, en faisant part de nombreuses plaintes et requêtes adressées à qui de droit pour l'ouverture d'une enquête sur cette affaire et sur l'activité réelle de l'entreprise accusée. Un dossier épais contenant des documents falsifiés nous a ainsi été remis par la plaignante, qui dit avoir saisi le ministère de la Justice et le procureur général de la wilaya de Tamanrasset pour faire aboutir sa requête et, du coup, récupérer le bien "spolié". De l'APC où elle s'est rendue pour avoir des explications sur les documents "falsifiés", elle a pu obtenir l'annulation du certificat de possession et du permis de construire délivrés au nom du locataire, soit deux pièces maîtresses permettant d'éclabousser davantage cette administration publique. L'élu signataire des documents annulés a justifié cette "volte-face" par la charge du travail et le volume important des documents paraphés quotidiennement. "Il nous arrive de signer des documents glissés sous les parapheurs sans prendre la peine de les vérifier. Dans le cas de cette dame (Akila Dhekha, ndlr), ce sont les témoins cités dans le certificat de possession qu'il faut poursuivre en justice et non pas l'APC", a-t-il soutenu. L'élu en question a été entendu, mardi 26 janvier, par la police de Tamanrasset dans le cadre de l'enquête ouverte à cet effet.