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L'urgence d'une loi
Prise en charge des mères célibataires
Publié dans Liberté le 05 - 10 - 2005

Ni le code de la famille ni la loi sanitaire ne font mention du drame de ces femmes et de leurs enfants.
Des coupables et des cibles. Tel est le statut des mères célibataires dans la société algérienne. Elles sont des sybarites, leurs enfants des bâtards. Un jour, deux femmes enceintes, dont une sur le point d'accoucher, se présentent au CHU Mustapha. Humiliées et rouées de coups, elles sont refoulées de la maternité. Dans les années 90, à l'hôpital de Bab El-Oued, un chef de service publiait une note interdisant à ses collaborateurs de garder au-delà d'une semaine des parturientes sans certificat de mariage. À l'APC de cette localité, des préposés à l'état civil ont refusé d'enregistrer des bébés nés sous X car leur présence dans les fichiers pouvait porter atteinte à la bonne réputation de la mairie. “Nous avons pu convaincre les intégristes de notre quartier que ce n'était pas un péché, mais pas certains de nos collaborateurs”, confesse le professeur J. Belkhodja.
Gynécologue à la retraite, elle a accompagné les femmes célibataires sur leur chemin de croix depuis l'indépendance. La variable statistique est l'unique changement intervenu dans leur destinée.
Leur nombre augmente incommensurablement dans l'indifférence des pouvoirs publics, la division du corps médical et la sentence immuable de la société. Combien sont-elles aujourd'hui ? Quel destin a-t-il été réservé à leur progéniture ? Face à l'hypocrisie ambiante, des militantes acharnées pour les droits des femmes tentent de briser l'omerta. Citant une étude faite récemment sur Oran, le Dr Belkhodja révèle que 500 abandons d'enfants y ont été répertoriés en deux ans. 268 nourrissons ont été trouvés sur la voie publique. Officiellement, le nombre d'abandons est évalué à 3 000 enfants par an. Or, sages- femmes, assistantes sociales représentantes du mouvement associatif féminin savent que ce chiffre est loin de correspondre à la réalité. C'est en tout cas l'aveu exprimé par certaines d'entre elles conviées, hier, à une journée d'étude sur cette affligeante problématique au siège de la fondation allemande Friedrich Ebert. L'initiative de ce débat important revient au Centre d'écoute juridique et psychologique (CEJP) de SOS Femmes en détresse. Forgée par une longue expérience acquise au contact des mères célibataires, les militantes de SOS ont exposé les fruits de leur travail.
L'occasion était également pour elles de tirer une nouvelle sonnette d'alarme. Continuer à ignorer le drame des filles mères est un crime, du moins à l'égard de leur progéniture. En 1986, 99 bébés sur 115 décédaient alors qu'ils n'avaient pas encore atteint six mois. “Soit ils mourraient, soit ils développaient des troubles psychologiques, comme l'autisme ou les psychoses”, assure le Dr Belkhodja. La menace de mort plane aussi sur la tête des mères.
Celles qui atterrissent au centre d'accueil de SOS femmes en détresse vivent dans la peur des représailles. “Nous avons enregistré beaucoup de cas d'agressions”, confie Sabrina Ouared chef de projet au CEJP. Les violences sont le fait du voisinage ou de la famille. Pour survivre, les victimes sont alors contraintes à la fuite.
Actuellement, le centre d'hébergement de SOS abrite 30 mères célibataires pour une capacité d'accueil de 60 places. Le refuge étant en pleine rénovation, il n'est pas encore totalement opérationnel. C'est par oui dire, sur réquisition judiciaire, grâce à l'orientation de centres de santé ou suite à un appel au centre d'écoute que les futures mamans trouvent le chemin de leur refuge chez SOS. Une esquisse statistique dévoile quelques données sociologiques. Elle fait ressortir que 83,7% des locatrices viennent du centre du pays, 62% ont entre 16 et 25 ans, 67% ont un niveau de scolarité moyen et 89% sont sans emploi. L'objectif immédiat des psychologues du centre est de les déculpabiliser et les préparer à l'acceptation de la naissance. La réinsertion des “réfugiées” figure également dans le programme des psys. Cependant, en l'absence de textes qui les protègent et les réhabilitent, la démarche semble aléatoire. “Le retrait d'un extrait d'acte de naissance demande l'intervention de la justice ou de l'assistance sociale”, souligne Melle Ouared. Sans patronyme, les enfants deviennent des parias.
Des écoles refusent de les scolariser. Ils sont interdits de certaines activités car n'ayant pas d'autorisation paternelle. Le drame des enfants nés de viols terroristes relève quant à lui d'un tabou plus résistant.
À ce jour, aucun texte juridique n'est élaboré pour les mettre à l'abri ainsi que leurs mères. “Il faut qu'il y ait une volonté politique de prise en charge des mères célibataires sur lesquelles nous mettons tous les maux de la société”, exige Nadia Aït Zaï, juriste. Selon elle, l'amendement de la loi de 1984 a négligé leur sort. “Le code est toujours dans l'esprit du droit musulman ou il n'y a pas de relations sexuelles hors mariage”, explique Mme Aït Zaï. Se limitant à une générosité toute pécuniaire, le ministère de la solidarité avait fixé une allocation pour les mères célibataires. Mais cela semble une parole en l'air.
SAMIA LOKMANE


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