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"Le pays est dans une impasse"
Youcef Aouchiche, premier secrétaire du FFS
Publié dans Liberté le 14 - 02 - 2021

Premier secrétaire du FFS depuis juillet 2020, Youcef Aouchiche revient sur l'ouverture de l'enquête — suite aux révélations du jeune Walid Nekkiche — dont il estime qu'elle doit aboutir à des sanctions exemplaires sur l'initiative d'une convention nationale lancée par son parti.
Liberté : L'affaire Walid Nekkiche a suscité une vague d'indignation chez nombre d'Algériens. Mais, paradoxalement, la classe politique s'est montrée plutôt prudente. Qu'en pense le FFS ?
Youcef Aouchiche : Rien ne peut justifier la torture. Cela appelle une condamnation unanime. Le parquet vient d'ordonner une enquête. Il faut qu'elle aille jusqu'au bout et qu'elle aboutisse à des sanctions exemplaires contre les auteurs, à quelque niveau de responsabilité qu'ils se trouvent, de cet acte contraire à la dignité humaine.
Cela étant dit, nous nous inscrivons en faux contre les tentatives d'instrumentalisation de cette affaire Nekkiche visant à provoquer des ingérences étrangères ou pour entraîner le pays dans des voies
séditieuses.
Le FFS constate que "rien n'a changé "depuis l'avènement du Hirak et que la situation s'est aggravée. Pourquoi, selon vous, le régime refuse-t-il le changement ?
Au FFS, nous n'avons jamais joué les Cassandre. Nous exprimons nos inquiétudes face à une situation qui, et c'est là un constat unanime, se dégrade dangereusement. Le pays est aujourd'hui dans une impasse politique en raison de l'incapacité du pouvoir à saisir les profondes dynamiques qui traversent le pays, portées par une jeunesse qui a fait preuve depuis le 22 février d'une extraordinaire maturité politique.
Le changement est aujourd'hui inéluctable. L'agenda du régime imposé unilatéralement ne répond nullement aux exigences populaires. Le rejet massif du référendum sur la révision constitutionnelle en est la spectaculaire illustration qui aurait dû conduire le pouvoir à réviser une démarche ­­— nous l'avions averti — vouée à l'échec.
Il y a chez ceux qui détiennent les leviers de décisions une propension à sous-estimer la détermination des Algériens à ne plus être spectateurs de leur destin. Le pouvoir, dont la base sociale s'érode proportionnellement à la diminution de la rente pétrolière, doit finir par comprendre que l'obstination à vouloir imposer des réaménagements purement superficiels ne feront qu'aggraver la crise politique et fragiliser notre pays.
Vous comptez aussi parmi les voix qui appellent à des mesures d'apaisement et à la levée des entraves à l'exercice politique, mais en vain jusque-là...
Le système n'arrive pas à surmonter ses contradictions internes. Peut-être que le pouvoir s'imagine qu'une ouverture politique risque de conduire le pays au désordre et faire le jeu des extrémismes de tout bord. C'est une grave erreur d'appréciation des réalités nationales. C'est même l'inverse qui y conduit.
En bloquant toute expression politique libre et constructive, il fait la part belle aux partisans du chaos, de ceux qui sont inscrits dans des agendas extérieurs et encourage les forces centrifuges. Nous sommes convaincus que la société algérienne a atteint un tel niveau de conscience qui l'immunise contre toutes les formes d'intégrisme et toutes les velléités d'instrumentalisation au profit d'officines étrangères.
Force est d'admettre aujourd'hui que le verrouillage politique et médiatique favorise les partisans de la confrontation et décourage les voix de la raison et de la sagesse, porteuses d'une solution politique.
Ce refus est-il lié, selon vous, à sa nature, à l'"atomisation" de la société et de la classe politique ou plutôt à des pressions extérieures ?
Le FFS est un parti responsable. Nous avons toujours évité que la société soit entraînée dans des voies aventurières et violentes. Le changement que nous préconisons est un changement radical, mais consensuel, et en aucune manière brutal.
Nous avons conscience qu'il faut un processus politique graduel et ordonné qui n'exposera pas notre pays à la déstabilisation et qui préservera à la fois l'Etat national et une souveraineté nationale chèrement acquise par les lourds sacrifices consentis durant la lutte de Libération nationale.
Vous dites que le "dialogue" n'est plus un choix, mais une "urgence". Le pouvoir est-il disposé, selon vous, à dialoguer ?
Le dialogue s'impose dans ce contexte comme une exigence incontournable. Tôt ou tard, le pouvoir finira par y adhérer. Le plus tôt serait le mieux. Notre pays est confronté à des défis géopolitiques et économiques d'une importance vitale, et il n'existe d'autre voie que celle de construire un vrai consensus national pour les relever.
Les années qui viennent seront très dures pour les Algériens. Le système actuel, sclérosé et finissant, sera incapable de répondre à l a demande politique, économique et sociale des Algériennes et des Algériens.
Il est urgent de libérer les espaces politiques pour laisser se renforcer et se construire de vraies médiations démocratiques. Le pire scénario — et l'immobilisme actuel nous y conduit tout droit — est de nous retrouver devant une situation que nul ne pourra gérer. Le changement devient incontestablement une question d'intérêt national.
Vous préconisez l'idée d'une "convention nationale". Comment avance-t-elle et a-t-elle des chances d'aboutir compte tenu du contexte mais également de l'expérience de la reconstruction du consensus ?
Nous avons entrepris des consultations avec les partis politiques, ainsi qu'avec des personnalités politiques et des représentants de la société civile pour agir ensemble en vue de dégeler le climat actuel et permettre l'amorce d'un vrai dialogue inclusif. Le contexte actuel d'une exceptionnelle gravité impose à tous de surmonter la méfiance et les intérêts proprement partisans pour se hisser à la hauteur des grands enjeux de l'heure. Nous devons aujourd'hui plus que jamais dépasser les contingences du moment pour nous inscrire dans une perspective historique.
Nous sommes optimistes quant à l'issue positive de ces rencontres car nous avons décelé chez nos interlocuteurs non seulement les mêmes inquiétudes face aux risques d'enlisement, mais également une volonté d'agir pour trouver une issue politique, patriotique et démocratique à la crise. Et peu importe le cadre, ce qui compte en définitive, c'est le contenu à donner à une démarche qui fera bouger le statu quo.
Certains indices présagent d'une reconfiguration de la scène politique. Comment le FFS se prépare-t-il à affronter ces nouveaux défis ?
Le mouvement populaire du 22 février, de par son ampleur, provoquera fatalement, je dirais mécaniquement, un profond renouvellement politique. On a souvent décrié les partis d'opposition par populisme et radicalisme infantile. Mais il est insensé de croire un instant qu'une démocratie se construit sans de véritables organisations démocratiques. Au FFS, nous nous efforçons de nous ouvrir sur la jeunesse et les catégories sociales porteuses de renouveau pour le pays.
Notre capital historique et notre expérience politique, nous les mettons au service de la société. Nous avons toujours milité pour la réhabilitation du politique et de la politique et pour l'émergence d'une vraie classe politique en mesure de traduire les aspirations légitimes du peuple algérien. La "reconfiguration de la scène politique", thème récurrent dans la littérature politique nationale, sera la conséquence de la démocratisation du pays, et non des manœuvres obscures conçues dans quelques officines secrètes du système. Les vieilles méthodes de la police politique ne sont plus opérantes dans l'Algérie du 22 février.

Propos recueillis par : KARIM KEBIR


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