La délégation ministérielle s'est rendue dans plusieurs projets au chef-lieu de wilaya, à l'occasion d'une visite de travail effectuée lundi et mardi, en empruntant des itinéraires "nettoyés" la veille de la visite afin d'éviter au ministre le spectacle des montagnes d'ordures sous lesquelles croule toute la ville depuis des mois. La wilaya Tamanrasset a bénéficié d'un quota supplémentaire de 1000 logements ruraux et d'un ambitieux programme d'aménagement en mesure de répondre aux "besoins signalés" en matière d'électricité, d'assainissement et d'AEP. C'est ce qu'a déclaré le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Kamel Nasri, en marge de la visite qui l'a conduit, lundi 15 et mardi 16 février, dans la wilaya de Tamanrasset. Aux villages de Tit et d'Outoul, situés respectivement à 40 et 20 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, le ministre a visité le projet des 50 logements dont les travaux sont achevés à 100%, et procédé à la pose de la première pierre d'un autre projet portant réalisation de 25 logements de type LPL. De prime abord, il a insisté sur le respect des normes de réalisation en prenant en considération les spécificités géographiques et architecturales de cette région saharienne. Comme il fallait s'y attendre, le ministre a été "apostrophé" par des habitants qui se disent "exclus" de la dernière liste des logements non encore attribués, en raison des "dépassements" constatés par la commission de recours et de la détermination du wali à rétablir les postulants lésés dans leur droit à un toit décent. La construction des logements de fonction devant profiter aux personnels de l'éducation, visiblement épuisés par les navettes quotidiennes, a également été réclamée à M. Nasri qui a promis d'étudier cette problématique. Interrogé sur la propagation du béton illicite et des constructions prosaïques qui défigurent l'image de la capitale du tourisme saharien, le ministre a préféré botter en touche à défaut de solutions concrètes à ce qui s'apparente à une véritable métastase urbaine qui n'est pas sans conséquence sur le développement local. L'hôte de l'Ahaggar a toutefois reconnu l'ampleur qu'a connue ce phénomène à Tamanrasset. "Je connaissais cette wilaya avant, et je vois clairement ce qu'elle est devenue aujourd'hui. Les constructions illicites et les extensions anarchiques sont inacceptables. On a programmé plusieurs opérations d'aménagement relatives aux réseaux divers, et les constructions à vocation d'habitat ne doivent s'ériger qu'après l'achèvement de ces opérations. Les besoins en logement ne justifient aucunement cette anarchie", a-t-il répondu. Pour ce qui est des lots qui attendent leur viabilisation depuis 1994, dont une bonne partie des 350 lotissements publics situés à la cité Tihagouine dans la ville de Tamanrasset, le ministre a éludé la question, en signifiant que l'objet de cette visite se limite à l'inspection de quelques projets d'équipements publics et des logements qui seront très prochainement attribués à l'occasion de la journée nationale du chahid. Sauf que ces logements à attribuer sont lézardés par de profondes fissures avant même leur occupation, a-t-on constaté de visu. À la question sur la possibilité de programmer d'autres formules de logements (LPP et Aadl) dans la commune de Tamanrasset qui cumule à elle seule plus de 14 000 demandes de logement, M. Nasri répond : "Je ne reconnais pas ce chiffre, puisque la demande doit obéir à certains paramètres et critères pour déterminer le nombre réel des postulants ainsi que le type de logement à demander." Il faut surtout noter que la délégation ministérielle s'est rendue dans plusieurs projets au chef-lieu de wilaya, en empruntant des itinéraires "nettoyés" la veille de la visite, afin d'éviter au ministre le spectacle des montagnes d'ordures sous lesquelles croule toute la ville depuis des mois.