L'activiste du mouvement non agréé "Ma frat" (littéralement, ce n'est pas fini) M'hamed Boukhari a été interpellé puis relâché, mardi, par la police de la wilaya de Tamanrasset. Conduit manu militari au bureau de la lutte contre la cybercriminalité de la PJ, "il a été auditionné de 10h30 jusqu'à minuit sur des publications hostiles au système en place qu'il avait partagées sur sa page facebook", a-t-on appris, hier, mercredi, de ses proches. Joint par téléphone, M'hamed, considéré comme une figure emblématique de la révolution du sourire à Tamanrasset, dit avoir été interrogé sur "le Hirak et des publications dénonçant le régime en place, ainsi que sur l'élection présidentielle du 12 décembre 2019". Dans la même journée, on lui a notifié deux jugements par contumace le condamnant à un an de prison ferme et à des amendes de 5 000 et 1 800 DA, pour "incitation à attroupement non armé", "obstruction de la voie publique" et "atteinte à corps constitués". Pour rappel, M. Boukhari a déjà été emprisonné en octobre 2019. Il a été arrêté à l'issue d'une action de protestation contre le projet de loi sur les hydrocarbures qui a eu lieu devant le siège de l'APC de Tamanrasset. Condamné à une année de prison par la première instance avant de réduire la peine à seulement trois mois d'emprisonnement suite au procès en appel introduit auprès de la cour de Tamanrasset, il a été libéré, ainsi que deux autres codétenus et activistes du mouvement "Ma frat", en l'occurrence Dahman Zenani et Yacine Benmensour, en janvier 2020.