Le tribunal d'Oran a jugé, ce lundi 22 février 2021, six hirakistes pour non-respect du protocole sanitaire lors d'une tentative de manifestation contre l'augmentation des féminicides que des citoyens voulaient tenir au lendemain du meurtre sordide du meurtre sordide de Chaïma Sadou. Le procureur de la République a requis contre Amel Seddiki, Farida Bouchenaf, Fatma Boufenik et le reste des accusés l'application de la loi. De leur côté, les avocats de la défense, tous membres du comité de défense du Hirak, ont plaidé la relaxe pour la simple raison que les accusés n'ont pas été arrêtés "au même endroit et au même moment pour l'on puisse brandir l'accusation de non-respect du protocole sanitaire", a expliqué Me Omar Boussag, affirmant qu'ils ont été interpellés en raison de leur état de hirakistes connus dans le mouvement populaire oranais. Le jeudi 8 octobre 2020, des militants pour les droits humains, des figures de la lutte pour les droits de la femme et des journalistes en mission ont été interpellés au square Port-Saïd (front de mer) et conduits dans plusieurs commissariats de la wilaya où ils ont été retenus et interrogés pendant quelques heures. Leur tort : avoir voulu tenir un sit-in de protestation contre l'augmentation inquiétante des féminicides — 38 femmes avaient été tuées entre le début de l'année et le 8 octobre 2020 — et la banalisation des violences faites aux femmes. Les protestataires voulaient également exiger la justice pour les victimes, le droit de vérité sur les assassinats et la protection des femmes et des filles victimes de violences. Le rassemblement a été empêché par les forces de police et 15 personnes ont été interpellées avant d'être relâchées quelques heures plus tard. Seules six personnes ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Le verdict est attendu pour la semaine prochaine.