Les professionnels de la santé de plusieurs structures sanitaires de la wilaya de Béjaïa ont observé, hier, un débrayage de trois heures — de 9h à 12h —, à l'appel du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). À travers ce mouvement de protestation cyclique, ils espèrent faire entendre leurs revendications socioprofessionnelles aux responsables du secteur de la santé. Parmi les doléances des travailleurs protestataires, on cite la prime spéciale Covid-19 octroyée aux personnels de la santé par décret présidentiel, dont la troisième tranche tarde à être versée. "Après le paiement des deux premières tranches de cette prime dans les délais, force est de constater, de surcroît au moment d'une seconde vague virale infernale durant l'automne, la fuite en avant de nos responsables à honorer la troisième tranche", déplore le président de la Fédération Santé du Snapap à Béjaïa, Nadir Touati. Avant de rappeler que son organisation syndicale "a déjà signifié le rejet de cette attribution de par sa disparité entre les différents corps, du fait que le risque est le même pour tout le monde (le virus ne faisant jamais la distinction de corps ou de grade)". Dans sa dernière déclaration transmise à notre rédaction, la Fédération de wilaya du secteur de la santé publique affiliée au Snapap dénonce le "diktat" de certains contrôleurs financiers et autres responsables du secteur des finances "qui devaient, néanmoins, réserver une certaine souplesse à faciliter les procédures de paiement des primes et rappels destinés aux fonctionnaires de la santé". Les rédacteurs dudit document ont tenu, en outre, à dénoncer "l'insécurité qui règne dans nos structures de santé et les agressions sur nos employés devenues monnaie courante". "Il est de notre devoir de dénoncer tous genres de harcèlement et de dépassement subis par certains de nos travailleurs comme nous affichons notre totale solidarité avec nos camarades syndicalistes poursuivis en justice ces derniers jours", ont-ils souligné. Par ailleurs, la Fédération Santé du Snapap à Béjaïa réitère son appel aux autorités sanitaires de "revoir les statuts particuliers, le statut de la fonction publique et, précisément, les salaires des personnels, tous corps confondus". Selon M. Touati, son organisation syndicale a décidé de recourir à ce débrayage cyclique après l'expiration de l'ultimatum donné à la Direction de la santé et de la population (DSP) de Béjaïa pour le règlement du problème du paiement de la prime Covid-19 et autres rappels. Notre interlocuteur a estimé, hier, le taux de suivi du mot d'ordre lancé par son syndicat à l'échelle de toute la wilaya de Béjaïa à 70%. "Toutefois, nous avons tenu à assurer le service minimum, notamment aux services des urgences, conformément à la réglementation en vigueur", a-t-il soutenu.
