Les hirakistes jugés la semaine dernière à Oran pour non-respect du protocole sanitaire lors de la tentative de manifestation contre l'augmentation des féminicides en octobre ont finalement été condamnés à 6 000 DA avec sursis. Ce qui signifie que Farida Bouchenaf, Amel Seddiki, Fatma Boufenik et le reste des six accusés ne sont pas contraints de s'acquitter de l'amende à moins d'une récidive. Lors du procès qui s'est tenu le 22 février au tribunal d'Oran, le procureur de la République avait requis l'application de la loi, alors que les avocats du collectif du Hirak avaient plaidé la relaxe en mettant en avant la nullité des procédures ou encore le fait que les accusés "qui portaient la bavette" n'avaient pas été interpellés "au même moment et au même endroit" pour être accusés de non-respect du protocole sanitaire. Pour rappel, le 8 octobre 2020, des militants pour les droits humains, des figures de la lutte pour les droits de la femme et des journalistes missionnées pour couvrir un sit-in de protestation contre l'augmentation des féminicides (38 femmes tuées entre le début de l'année et le 8 octobre 2020), ont été arrêtés avant même la tenue du sit-in et conduits dans plusieurs commissariats où ils ont été retenus et interrogés pendant quelques heures. Les manifestants voulaient également interpeller la justice sur le droit de vérité sur les assassinats et exiger la protection des femmes et des filles victimes de violences. La plupart des 15 personnes interpellées ont été relâchées, mais six ont fait l'objet des poursuites judiciaires.