Chef d'entreprise et membre du bureau exécutif de l'Anexal, S. Aït Igrine a plaidé pour "une réconciliation économique" entre l'Etat et le secteur informel qui, selon lui, "représente 60 à 65% du tissu économique" et qui recèle des "capacités énormes d'exportation". Booster les PME/PMI algériennes à l'exportation et à adopter l'activité export dans leur stratégie de développement a constitué le principal objectif du séminaire organisé par la faculté des sciences économiques, commerciales et des sciences de gestion de l'université M'hamed-Bougara de Boumerdès, durant deux jours, mardi 6 avril et hier. Ayant participé à cette rencontre, le président de l'association Algérie Conseil Export, Smaïl Lalmas, a soutenu : "L'exportation hors hydrocarbures ne dépasse pas les 6% du chiffre global, qui représente 2 milliards de dollars d'exportations." "Sur ce montant, 60% représentent les dérivés de pétrole. Ce genre de rencontre permet de sensibiliser les managers à penser export et de recenser les problèmes des entreprises exportatrices. Il s'agit d'un nouveau modèle économique qu'il faudrait développer, au moment où la production pétrolière a nettement baissé, en passant de 1 million de barils/jour à 300 000 barils/jour", a-t-il ajouté. Pour asseoir cette stratégie et passer à ce modèle, M. Lalmas a préconisé de définir et d'identifier, en premier, l'offre exportable qui doit être diversifiée, avant d'aller à la recherche des marchés et des besoins et, enfin, voir comment exporter. Selon cet économiste, il est impératif d'instaurer un climat et des passerelles de confiance qui pourront réguler l'économie algérienne et absorber l'économie informelle, encourager l'investissement, attirer les IDE et mobiliser les capitaux de la diaspora qui est prête à investir à condition que le climat d'affaires change. Membre de du bureau de l'exécutif de l'Anexal et gérant de l'Eurl Frigo Car Algérie qui exporte depuis 2014 son produit vers la Tunisie, S. Aït Igrine a indiqué que sa participation à cette rencontre est motivée par son souci de partager le capital expérience de son entreprise dans le domaine et des opérateurs afin de les encourager à exporter. Etant également un vis-à-vis de l'Etat en matière de négociation, il a indiqué que les revendications soumises aux pouvoirs publics s'articulent autour de la restitution de la devise à hauteur de 100% à l'exportateur, de libérer les transferts pour les services et la mise en service de la ligne maritime Alger-Nouakchott pour soulager les opérateurs et réduire les couts faramineux des transports. Par ailleurs, M. Aït Igrine a estimé que "l'Etat doit engager une réconciliation économique avec le secteur informel, qui représente 60 à 65% du tissu économique". Selon lui, les agents économiques activant dans l'informel "ont des capacités énormes d'exportation" à condition de leur donner des "garanties". Il a cité à titre d'exemple des fabricants chinois qui travaillent exclusivement pour des opérateurs algériens domiciliés à El-Eulma, dans la wilaya de Sétif.