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"METTRE L'ECOLE À L'ABRI DES LUTTES IDEOLOGIQUES"
MEZIANE MERIANE, COORDINATEUR DU SNAPEST
Publié dans Liberté le 11 - 05 - 2021

Une énième grève révélatrice d'une inextricable crise dans laquelle est enfermée l'école. Meziane Meriane, coordinateur du syndicat national du Snapest, nous livre les raisons d'une colère permanente du corps enseignant et les préconisations pouvant aider au commencement du règlement d'une crise durable.
Liberté : Vous êtes en grève depuis deux jours. Comment jugez-vous la mobilisation ?
Meziane Meriane : Officiellement, on a décrété une grève de trois jours pour les 9, 10 et 11 mai, mais il faut signaler au passage que plusieurs wilayas se sont mobilisées et ont investi la protesta bien avant le débrayage décidé par l'intersyndicale. La mobilisation est, d'ailleurs, très importante, du fait que les wilayas qui n'étaient pas en grève ont fini par rejoindre la contestation.
Comment peut-on expliquer que le secteur de l'éducation nationale soit en proie en permanence à la contestation ?
Le secteur de l'éducation, par le nombre d'élèves et celui des fonctionnaires qui le composent, représente, en termes de population, plus de 10 millions. Et c'est loin d'etre un chiffre banal. Ce chiffre dépasse même la population de certains pays. Il va de soi que si les problèmes ne sont pas pris en charge au moment opportun, ils finissent par s'accumuler au point de devenir insolubles ou du moins deviennent compliqués à résoudre. Il ne faut pas perdre de vue non plus le choix des responsables en charge de la gestion du secteur qui n'est pas basée sur les compétences. Il faut signaler, par ailleurs, que la liberté d'appartenance et l'activité syndicales constituent la pierre angulaire de l'exercice concret du droit syndical. Or, chez nous, cette notion n'est que théorique étant donné que le fonctionnaire placé en situation de subordination juridique ne bénéficie pas de garantie contre les discriminations de l'administration. Le recours à l'arsenal juridique et les ponctions sur les salaires des fonctionnaires lors des protestations réduisent, sensiblement, l'activité syndicale. Raison pour laquelle, la base privilégie, parfois, les mouvements spontanés sans attendre la décision des structures syndicales. Le constat est là, le syndicat unique a montré ses limites. La classe ouvrière algérienne a été la première à payer le prix d'un syndicat bureaucratisé. Pour dépasser la crise sociale, il est vital pour notre pays de disposer d'interlocuteurs représentatifs du monde du travail pour établir le nécessaire dialogue social.
Certains observateurs soutiennent que la famille enseignante se focalise sur les questions socioprofessionnelles au détriment du volet pédagogique. Un commentaire ?
Nous serons toujours exigeants et demanderons aux pouvoirs publics d'assurer un niveau de vie décent et digne pour tous les fonctionnaires de l'éducation. Nous serons toujours au côté de tous les corps de l'éducation, et tous les ouvrières et ouvriers pour la défense et l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles ainsi que leur statut. Les syndicalistes que nous sommes ont un rôle moteur à jouer pour faire aboutir les dossiers, et d'une façon générale, les droits des enseignants tout en développant un esprit critique. Et nous sommes conscients que notre pensée doit se discipliner et on doit se préserver la liberté d'agir en réservant la marge de ses possibilités et de ses réalités. Lors des différentes réunions sur la pédagogie, nous avons démontré notre disponibilité et nous avons apporté notre contribution notamment lors des rencontres individuelles avec le ministre de tutelle. Moi-même, j'ai eu un échange à ce propos avec le ministre de l'Education et j'ai évoqué l'enseignement des mathématiques, la surcharge pédagogique des élèves du primaire et la suppression de l'enseignement technique. En début de l'année scolaire, nous avons formulé des propositions purement pédagogiques pour dépasser la crise engendrée par le Covid-19. Mais peine perdue, personne ne nous écoute.
Mais l'école, en tant qu'enjeu sociétal, est insuffisamment évoquée...
Nous en sommes conscients. L'école est une institution qui détermine le chemin que suit un état ; soit l'école le propulse vers le progrès soit vers des lendemains incertains ou vers l'obscurantisme. Il est clair que personne ne voudrait confier ses enfants à une école qui n'accomplit pas correctement son rôle. En ce sens, nous avons toujours demandé à ce qu'on mette fin au bricolage, et qu'on tranche définitivement le projet de société pour mettre l'école algérienne à l'abri des luttes idéologiques.
Selon vous, les questions idéologiques ne prennent-elles pas en otage l'école algérienne ?
Le fait que le projet de société n'est pas tranché, le fait que les programmes scolaires sont les résultats des compromis entre différentes idéologies, l'école sera toujours un lieu de luttes idéologiques où les politiciens viendront solder leurs comptes politique et doctrinal sur l'apprentissage de l'enfant. En ce début de siècle, une école créatrice de renaissance est plus que jamais le meilleur investissement pour l'avenir (dixit Gerhard Shroder). On a toujours suggéré de prendre soin de nos programmes scolaires. Que l'on y enseigne la neutralité du savoir qui s'exerce à l'objectivité et à la rigueur des disciplines scientifiques, et non des idéologies du parti pris qui forment l'esprit obtus et mènent au chaos. Dans différentes rencontres, on a toujours demandé de combattre tous les risques d'aliénation, toutes ces forces d'incohérence et d'erreurs qui sollicitent et parfois emportent notre jeunesse, par la mise en place d'un programme fidèle et cohérent assigné à nos objectifs. Pour mettre notre école à l'abri, on doit s'engager dans le dur et long combat qui repersonnalise notre société, l'affranchit de l'assistanat, de la résignation, du fanatisme et du fatalisme.
Quelle est, à votre avis, la meilleure formule pour dépasser les conflits permanents au sein du secteur ?
Pour dépasser les conflits, on doit voir les syndicats de l'éducation comme des partenaires sociaux à part entière, encourager le dialogue social, joindre lors des différentes négociations des responsables qui ont la prérogative de décider. Il faut penser, aussi, à décentraliser le ministère de l'éducation avec la création du secrétariat d'état à l'enseignement secondaire étant donné qu'il est la porte d'accès à l'université et le rattacher, ainsi, à l'enseignement supérieur.

Réalisé par : NABILA SAIDOUN


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