L'année 2021 est en passe de battre tous les records d'émigration vers le sud de l'Europe. Des centaines d'Algériens, à bord d'embarcations de fortune, ont été interceptés en Espagne ces derniers jours. Selon des sources médiatiques espagnoles, en l'espace de trois jours, du 30 juin au 2 juillet, au moins 400 harraga algériens ont été interceptés dans la seule région d'Almeria, au sud de l'Espagne. Mais leur nombre est probablement plus élevé. "Quand nous sommes confrontés à un flot d'entrées inattendues, nous n'avons pas assez d'agents et nous ne pouvons pas contrôler toutes les côtes de la province d'Almeria avec les effectifs actuels", ont indiqué des sources policières au journal espagnol La Gaceta. Conséquence : devant l'importance des flux de migrants venus essentiellement d'Algérie et le manque de moyens, les services de sécurité espagnols ont dû lâcher du lest. Ils ont ainsi laissé filer des dizaines de migrants qui sont parvenus à entrer sur le territoire ibérique. D'autres migrants, arrêtés, ont été soit livrés à la Croix-Rouge espagnole, soit mis dans des centres d'isolement. Hier, dans la matinée, la Garde civile de San José avait déplacé à Almería Capital "3 embarcations avec un total de 14 hommes algériens", a écrit Francisco Jose Clemente Martin, lanceur d'alerte pour le Centre international pour l'identification des migrants disparus (CIPIMD). L'homme a également signalé le sauvetage, par la Garde civile espagnole dans les îles Baléares, de 2 embarcations de 32 personnes, dont deux femmes. "Ils sont tous en bonne santé", a-t-il commenté, précisant que tous les migrants étaient "de nationalité algérienne". Vendredi, 10 Algériens ont été "sauvés" dans la région de Carthagène, ajoute la même source. Dans la même journée, deux autres embarcations, totalisant 35 Algériens, ont été récupérées à Almeria, ajoute le lanceur d'alerte. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les autorités espagnoles ont réussi à "sauver" près d'une centaine de clandestins, sur envion 200 aperçus en mer. Ils étaient majoritairement Algériens. Le record a été battu, dans la nuit du 1er juillet, lorsque les autorités espagnoles ont intercepté plus de 250 Algériens, parmi lesquels, il y avait des femmes et des enfants. Parmi les personnes arrêtées, beaucoup sont mises en quarantaine dans des centres de rétention. Ainsi, jeudi, 35 Algériens, testés positifs au Covid, ont été placés dans un centre d'isolement par la Garde civile espagnole. À ce rythme, le nombre des Algériens qui tentent de rallier les côtes espagnoles va exploser. Il dépassera largement les chiffres connus jusque-là. C'est le cas de ceux donnés récemment par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés qui estimait, en mai dernier, que le nombre d'Algériens qui ont rallié les côtes méridionales de l'Europe dépassait 10 000 jusqu'à fin avril. Ce ne sont que des statistiques puisque beaucoup de ces harraga réussissent à déjouer la vigilance des autorités espagnoles et italiennes. Beaucoup périssent en mer. D'autres encore sont arrêtés par les gardes-côtes algériens avant d'entrer dans les eaux territoriales des pays du sud de l'Europe.
