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"IL FAUT REMETTRE EN SELLE LES CENTRES INTERMEDIAIRES DE SANTEMENTALE"
FATIMA-ZOHRA SEBAÂ-DELLADJ, PROFESSEUR EN PSYCHOLOGIE À L'UNIVERSITE ORAN 2
Publié dans Liberté le 31 - 07 - 2021

" Nous sommes assez conscients des incidences négatives de cette pandémie sur notre vie individuelle, sociale, professionnelle pour ne pas se prendre en charge, tant à l'échelle de l'individu qu'à l'échelle sociale."
Liberté : Nous traversons des moments difficiles à cause du variant Delta : peur des contaminations, perte de proches, impuissance face au virus. Dans quel état psychologique les Algériens sont-ils aujourd'hui ?
Fatima-Zohra Sebaâ-Delladj : À vrai dire et à l'instar du reste du monde, les Algériens sont grandement touchés par cette situation sanitaire dont on ne voit pas une issue favorable, notamment avec l'apparition des variants Delta et autres. Cela peut prendre des années avant que les répercussions sur le plan de la santé mentale ne soient vraiment connues et analysées. À titre d'exemple, aux Etats-Unis, on en est encore à analyser et à soigner les retombées chez certains soldats des guerres (Vietnam, Irak, etc.).
La propagation du virus implique non seulement une montée de l'inquiétude face à l'infection, mais aussi face à la mise en place de mesures restrictives sur le plan social, mesures portant atteinte à la dimension essentielle du bien-être de l'individu. Mais l'Algérien en a vu d'autres, année du typhus, années sanglantes du terrorisme..., et il est de notre devoir à tous, société civile et gouvernement, de comprendre, d'analyser et donc de prévoir l'impact négatif de cette pandémie pour pouvoir la prendre en charge de manière optimum et limiter les dégâts.
Les contaminations se multiplient et les décès aussi. Comment aider les malades et les familles en deuil à surmonter la douleur et le traumatisme ?
Il y a différents moyens pour assister et apporter un soutien aux familles directement touchées, mais qui ne le sont pas avec la même intensité.
Pour ceux qui en font la demande ou qui manifestement en ont besoin, prévoir des cellules d'écoute et d'orientation dans toutes les structures de soins, mais aussi dans les maisons de jeunes et auprès du mouvement associatif. Consacrer, par exemple, un lieu de recueillement (en respectant les gestes barrières) pour que les familles puissent, une dernière fois, dire au revoir à leur parent décédé à l'hôpital.
Nous voyons également, et cela est une très bonne initiative, des citoyens s'organiser pour transporter des individus malades pour se confiner avant 20h, pour se procurer du matériel médical ou des bouteilles d'oxygène, etc. Cela peut, chez de nombreuses personnes, constituer un excellent dérivatif à l'angoisse, au stress et à l'isolement. Une catégorie sociale est vraiment à prendre en charge en ce moment, ce sont les enfants.
Si l'individu est angoissé, stressé et parfois dépressif, que ressent l'enfant de son entourage (fils, fille, frère, sœur...) ? Lui parlons-nous de la situation ? Répondons-nous à ces questions ? Comment ne pas lui transmettre cet état de déprime et de stress permanent ? Donnez la parole à tous ceux qui en expriment le besoin. Faites-les dessiner, c'est un excellent test projectif où l'enfant va projeter sur le papier ses émotions et faites-les parler autour des dessins réalisés... Cela occupera favorablement les parents, les grands-parents, s'ils sont présents, et les enfants.
Depuis près d'une année et demie, nous vivons au rythme de la pandémie : confinement, restrictions, privation de libertés... Quelles peuvent être, selon vous, les retombées sur la santé mentale ?
Après presque deux ans depuis l'apparition de la pandémie et quelques études réalisées, existe-t-il des mécanismes mis en place pour la prise en charge des familles fortement atteintes ? Nous savons, et de nombreuses études le montrent, que certains fléaux et dysfonctionnements psycho-sociaux, tels que l'exercice de la violence, la toxicomanie, l'alcoolisme, la criminalité, sont en nette progression. Quelles mesures sont prises en amont ? Comment continuer à suivre les cas déjà inscrits dans des circuits de prise en charge, alors que l'urgence est à la gestion de la crise sanitaire ?
Nous devons, à mon avis, remettre en selle et redonner de l'efficacité aux CISM (Centres intermédiaires de santé mentale) et aux CIST (Centres d'intervention et de suivi du toxicomane). Vivre au rythme de la pandémie nécessite tout de même un semblant de cohérence et de logique dans les prises de décision, surtout concernant celles qui touchent à la liberté de mouvement de l'individu. Cela nécessite aussi une justice sociale et une application stricte de la loi.
Doit-on craindre un "scénario catastrophe" en termes de santé mentale en Algérie ?
Je suis de nature optimiste. Je ne pense pas à un "scénario catastrophe", mais nous sommes assez conscients des incidences négatives de cette pandémie sur notre vie individuelle, sociale, professionnelle pour ne pas se prendre en charge, tant à l'échelle de l'individu (s'informer correctement, s'occuper intelligemment et en ayant du plaisir, respecter les consignes sanitaires et les faire respecter par nos proches), qu'à l'échelle sociale (s'entraider, s'organiser, avoir le sens du bien commun et de l'intérêt public).
L'humanité en a vu d'autres par le passé et elle a réussi à s'en sortir. Certes, les cartes seront rebattues, les pouvoirs vacilleront ou changeront de main, mais l'avenir ne sera que ce que nous en ferons, nous, êtres humains, chacun à son niveau.

Propos recueillis par : S. OULD ALI


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