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Un système dans le système
Bouteflika
Publié dans Liberté le 20 - 09 - 2021

Depuis son retour au pouvoir, Abdelaziz Bouteflika a réussi à bâtir son propre système fait d'un mélange de bonapartisme et de despotisme oriental.
Un système dans le système. Durant son règne, Abdelaziz Bouteflika s'est employé avec énergie à bâtir son propre pouvoir à l'intérieur d'un système dont la culture réduit le poids des hommes à l'insignifiance. Refusant de s'accommoder avec cette conception de gouvernance, celui qui fut le bras droit de Boumediene jurait de briser cette implacable règle.
Dès son accession à la magistrature suprême en 1999, l'ancien ministre des Affaires étrangères venu de l'époque de la guerre froide s'est lancé dans une "croisade" contre les "faiseurs de présidents". Les militaires qu'on appelait communément les "généraux décideurs". "Je ne veux pas être un trois quarts de président", menaçait-il au lendemain de son intronisation.
Partout où il passait, il faisait de ses interventions de tribune pour brocarder ceux-là mêmes qui l'ont porté au palais d'El-Mouradia. Surfant sur le peu de popularité dont jouissaient les officiers à cette période, le nouveau président a vite déployé ses talents de tribun pour mener une guerre psychologique aux puissants décideurs. Forcée au silence, la grande muette est comme tétanisée.
Habile et incontrôlable, le nouveau président prend des libertés et à coups de "gueule" répétées s'émancipe. Larbi Belkhir, dont le rôle était central dans le retour de Bouteflika au pouvoir, constate les dégâts et, petit à petit, se rend compte que son "homme" lui échappe. C'était déjà trop tard. Bouteflika a jeté les fondements de son propre système en commençant à placer ses hommes de confiance à des endroits stratégiques.
Sans perdre de temps, le locataire d'El-Mouradia a fixé les limites aux militaires, éliminé les hommes qui lui ont été "imposés" et, dans le même temps, élargi sa sphère d'influence. Cette tâche qui va occuper l'essentiel de son premier mandat présidentiel jusqu'à le détourner de ses engagements pris devant les Algériens.
Au lieu de s'appliquer pleinement dans la construction dont le pays avait grandement besoin, le successeur de Zeroual s'est pleinement consacré à mener la bataille pouvant lui permettre de s'emparer des leviers du pouvoir. Probablement, de peur d'être renversé. Vraisemblablement par revanche contre une armée qui lui avait barré la route du pouvoir vingt ans auparavant.
Sans doute, les deux à la fois. Certainement pour faire place à un système dont il sera la colonne vertébrale. L'alpha et l'oméga. La pierre angulaire sans laquelle l'édifice ne saurait tenir. Par petites touches et grands coups, le système Bouteflika prenait forme. Et dans un jeu d'alliances interne et externe mêlant des intérêts stratégiques, souvent contradictoires, que seul lui savait manipuler, il parvient à s'installer confortablement au sommet de la pyramide. Evitant l'erreur de subir le pouvoir, l'homme a réussi à l'exercer pleinement, lui donnant son propre rythme. Il est le maître des horloges.
Culture féodale
Remodelant profondément les mœurs du sérail, Abdelaziz Bouteflika fixe ses propres règles. Ses inclinaisons monarchiques feront apparaître sur la scène politique l'abus de soumission d'une courtisanerie venue des temps féodaux. "El Fakhama" (Excellence) est érigé en signe d'allégeance. Les moins zélés essuient les humiliations du chef. Certains "égarés" étaient obligés de faire acte de repentance et publiquement. Pendant que ces nouvelles mœurs propres au despotisme oriental occupaient les travées de la République, les institutions de l'Etat s'affaissaient avant de s'effacer.
En introduisant dans le cercle décisionnel de nouveaux acteurs issus des réseaux confrériques aux influences considérables, le monarque républicain casse une autre règle d'or dans le fonctionnement de la haute administration du pays. Le ticket d'entrée n'est plus la méritocratie. Mais l'allégeance aux relents parfois régionalistes. Président, Bouteflika ne supportait pas un fonctionnement institutionnel de l'Etat. Il a instauré une relation verticale avec "son peuple", sans intermédiation. La conséquence a été l'affaiblissement dangereux des partis politiques, des syndicats, des patrons, de la société civile et des médias.
Tous les contre-pouvoirs intras ou extras sont démolis. Soit, ils sont à sa botte, sinon réduits au silence, soit condamnés à la disparition. La fragile démocratie obtenue au terme de luttes et de sacrifices s'est trouvée complètement vidée de sa substance, et dans laquelle les élections tenaient lieu de faux décors. Tel fut sommairement la nature du système politique bâti par Bouteflika durant son règne. Un système faussement solide qui ne tenait que grâce à la puissance de son artisan.
Faisant désormais partie de l'histoire, ce parcours politique, qui a considérablement ramolli le pays, doit servir de leçon aux décideurs d'aujourd'hui et de demain. Seule une véritable démocratie portée par une libre et dynamique citoyenne peut construire une Algérie de progrès et de modernité.

Hassane OUALI


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