Les résidents du quartier communément appelé Lagraphe (Abdelmoumen), situé dans le centre-ville de Bordj Bou-Arréridj, n'arrêtent pas de se plaindre de la dégradation avancée de la dalle qui couvre l'oued qui traverse la ville. Chaque jour, ils organisent un sit-in pour rappeler aux responsables leur ras-le-bol. L'oued en question, transformé en route depuis des années, est devenu une réelle source d'inquiétude pour les habitants et les automobilistes qui doivent au quotidien faire face aux nids-de-poule, crevasses, fissures. La colère est d'autant plus compréhensible que les nombreuses plaintes restent à ce jour lettre morte, et pourtant les représentants du quartier assurent avoir porté la doléance devant les responsables locaux, qui selon eux ne prennent pas la mesure de l'urgence. "Des fissures commencent à apparaître sur la dalle, elles s'aggraveront irrémédiablement avec les averses de l'hiver, ce qui portera un coup fatal à cette route, sans oublier le risque encouru par les usagers", soulignent les riverains, indisposés par ce problème. "La situation perdure depuis des années. Il n'est plus question d'attendre. Tous les responsables de la commune ayant siégé à l'APC ont promis de régler le problème, mais rien de concret n'a été fait", s'insurgent-ils. En effet, ces derniers temps, l'état de la dalle s'est détérioré et plusieurs véhicules, surtout les camions, se sont retrouvés coincés sur place, et ont subi des dommages à cause de l'affaissement de la dalle. "Le danger est présent pour les usagers de cette route. Ils risquent de tomber ou de perdre leur véhicule", insistent nos interlocuteurs, ajoutant que pour les riverains les dangers sont multiples. "Les rats, les insectes, les odeurs, les maladies et le risque d'inondations sont une menace pour nous", énumèrent-ils. "L'oued a été couvert, il y a plus d'une quarantaine d'années et il n'a jamais subi de réfection ni une opération de curage", ajoutent les riverains qui se souviennent des inondations meurtrières de la nuit du 23 au 24 septembre 1994 qui ont causé en l'espace de quelques heures 17 morts et 1000 sinistrés, dont 370 commerçants ruinés . Les pertes ont été évaluées à 25 milliards de centimes. "Cette fois-ci, s'il y aura une crue, il faudra compter d'énormes pertes sur tous les plans", mettent en garde les riverains.