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À un stade très peu avancé
Oran s'efforce d'être prête pour les jeux méditerranéens de 2022
Publié dans Liberté le 07 - 10 - 2021

Même le temple oranais par excellence Ahmed-Zabana – anciennement Henri Fouques-Duparc du temps de son inauguration sous l'occupation française puis stade du 19-Juin au lendemain du putsch qui avait éjecté Ahmed Benbella du pouvoir au moment où Pelé et Garrincha y gambadaient – n'avait pas connu autant d'agitation au moment de sa sortie de terre.
Alors qu'il n'a même pas été baptisé, le nouveau stade d'Oran a ainsi vu débarquer en cours de semaine le Premier ministre, ministre des finances, Aïmène Benabderrahmane, accompagné des membres de son gouvernement, les ministres des Travaux publics, Kamel Nasri, des Transports, Aïssa Bekkaï, de la Jeunesse et des Sports, Abderrazak Sebgag, et de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi. Egalement présent, le wali d'Oran, Saïd Saayoud, avait, pour sa part, profité de la présence des caméras quelques jours auparavant pour hausser le ton et menacer carrément l'entreprise chinoise de résilier le contrat liant les deux parties au cas où l'énorme retard accusé dans la réalisation du complexe olympique ne serait pas rattrapé à la faveur d'un passage au rythme de rotation 3x8.
Auparavant, le 1er septembre dernier pour être plus précis, ce même stade avait vu le sélectionneur national Djamel Belmadi le citer comme mauvais exemple lorsqu'il martèlera "ne pas vouloir jouer dans une enceinte où on fait des barbecues", allusion faite au fameux scandale du même nom qui avait éclaté au lendemain de la tenue du match Algérie A'-Liberia (5-1) sur cette même pelouse. Lancé en 2009 par l'entreprise chinoise Metallurgical China Construction (MCC) dans le cadre du plan de soutien à la croissance économique, initié par le défunt président de la République Abdelaziz Bouteflika, la réalisation de ce complexe olympique déchaîne, en fait, les passions et défraye la chronique au point de devenir une destination obligatoire à tout nouveau wali, DJS ou même ministre en visite à Oran. Tout un tintamarre médiatico-politique autour d'une (simple) enceinte sportive – il est vrai au coût de 10,5 milliards de dinars –, dont dépend, cela dit, le maintien des Jeux méditerranéens à Oran, l'image de la (nouvelle) Algérie étant sacrément en jeu. Mais si d'ici au 31 décembre 2021, date butoir fixée par l'Etat algérien, tout porte à croire que le stade sera livré puisqu'il est (déjà) prêt à hauteur de 96%, on ne peut dire de même des chances du centre aquatique et de la salle omnisports qui ne sont achevés qu'à seulement 47% !
La faute à l'énorme retard accusé, aussi bien dans les délais de réalisation que dans l'application du plan de rattrapage, lequel devait être actionné voilà plus de deux semaines avec une main-d'œuvre composée de 200 ouvriers à plein temps avec un système de rotation en 3x8.
"Cela était prévu, oui. Mais lorsque le wali s'était rendu sur place, il n'a trouvé qu'une quarantaine d'ouvriers. Un chiffre a été avancé pour justifier cet état de fait : 141 employés auraient été touchés par la Covid-19 et étaient donc en congé de maladie obligatoire. Les ouvriers appliquaient même le protocole sanitaire chinois qui voudrait que même après avoir été contrôlé négatif, un employé qui se rétablit à peine de la Covid doit observer un repos supplémentaire d'une semaine. Or, le protocole algérien prévoit un retour à la normale, et donc au boulot, dès l'annonce du contrôle négatif. Un médecin de la direction de la santé de la wilaya d'Oran a même été désigné pour être celui qui aura à charge d'appliquer le protocole sanitaire algérien et non pas le staff médical de la société chargée des travaux. De fait, des 141 ouvriers atteints de coronavirus, ceux qui seront testés négatifs doivent obligatoirement rejoindre leur poste", expliquera, à ce propos, une source autorisée, tout en précisant que la société MCC n'était finalement pas si mal payée, mais plutôt le contraire, par rapport aux taux d'avancement des travaux.
"Concernant la première tranche, la société chinoise a déjà encaissé 6,2 milliards de dinars sur les 10,5 que représente le montant total du contrat. Quant à la deuxième partie de l'engagement, celle ayant trait à la salle omnisports et au centre aquatique, 11,6 milliards de dinars ont déjà été encaissés par MCC sur la somme globale de 16 milliards de dinars. Mais alors qu'elle est dans l'attente de percevoir quelque 25 milliards de centimes, objet de litige entre les deux parties, la société chinoise a malheureusement bloqué le matériel destiné au centre aquatique et à la salle omnisports", soulignera, chiffres à l'appui, une source interne, comme pour accabler la même MCC.
Encore que, en raison de l'éternelle complication liée à la sous-traitance, le problème est un peu plus complexe. Car, si c'est à elles qu'incombent la charge de la réalisation de plusieurs parties du projet, ces sociétés sous-traitantes attendent, pour leur part, toujours de voir leurs contrats avec les Chinois être honorés et toucher, ainsi, le fruit de leur dur labeur. Mis au courant de cette bizarrerie, le wali d'Oran a d'ailleurs interféré à ce sujet en sommant ces sous-traitants de finir le job, se déclarant "garant pour leur verser leur argent jusqu'au dernier centime". Toujours à ce propos, c'est une société italienne qui a... sous-traité la pose du bassin et les travaux d'étanchéité, qui est attendue à la mi-octobre pour entamer sa part du boulot !
Autre sujet de polémiques, le gazon du stade auquel on n'a pas encore trouvé, en parallèle, de solution idoine continue de hanter les nuits des responsables. La faute à une méconnaissance flagrante du domaine et à une tentative simpliste d'implant sans tenir compte de l'entourage environnant.
Insectes, eau inappropriée et chiens errants
Pourtant, un chimiste à la réputation bien établie, a démontré à la faveur d'une étude microbiologique que c'était, en partie, en raison des insectes de l'extérieur que le gazon s'était détérioré. "Ceux qui ont à charge ce projet citent toujours en exemple le stade Santiago-Bernabeu pour nous vendre l'idée que c'est le même type de pelouse, mais il n'existe aucun bidonville ou décharge publique à côté du temple madrilène ! Tout est une question d'environnement sain ou malsain ! Et il faut avouer que le stade de Bird El-Djir ne se trouve pas dans la meilleure des zones pour que soit exigé un gazon digne des enceintes européennes ! La vérité est là. S'il y avait des espaces verts tout autour et que l'entretien incluait les pesticides et les engrais, on aurait vu autre chose", leur a-t-il un jour lancé, crument, sans pour autant que son avis ne soit pris réellement en considération.
Aussi, la qualité de l'eau servie par la Seor n'est-elle pas exempte de tout reproche. "Il fallait analyser cette eau, car les besoins d'une pelouse ne sont pas forcément ceux d'un établissement bancaire ! Il fallait une fiche technique avec tous les détails, y compris le PH avant d'entamer l'arrosage. Or, cette fiche technique n'existait pas !", regrette le même spécialiste en chimie. Conscient de cela, le wali a alors proposé d'installer une petite unité de traitement d'eau sur place si cela devenait inévitable, d'autant plus qu'elle ne coûterait pas plus de 50 millions de centimes.
Outre les insectes et l'eau, il a été découvert récemment une autre cause de la détérioration de la pelouse : les chiens errants, qui entrent au stade comme bon leur semble, l'accès ne leur étant pas difficile. Une vérité qui assommera presque le premier magistrat de la wilaya qui n'a pas vraiment compris un tel "truc" alors que les services de la mairie ou de la fourrière canine pouvaient facilement s'en charger.
Administrativement, il est, du reste, attendu beaucoup de l'ancienne légende du hand-ball, Abdelaziz Derouaz, installé lundi dernier par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane comme nouveau commissaire des JM-2022. Arrivé sur un terrain miné, dans un circuit quasi fermé où tout marche au gré des hobbies et de la franche camaraderie, l'ancien MJS aura à gérer pas moins de douze comités dont Salim Ilès, le directeur général des Jeux, avait sciemment choisi la composante.
Leur incompatibilité d'humeurs n'étant qu'un secret de polichinelle, reste maintenant à savoir comment vont coopérer Derouaz et Ilès. D'autant plus qu'il apparaît désormais clair que ce poste de commissaire a été créé pour Derouaz afin de ne pas avoir à limoger Ilès. Tout comme il est clair que ce même poste de commissaire des JM enlève presque à l'ancien nageur toutes les prérogatives puisque ce sera désormais l'ancien MJS qui occupera le haut de la scène.
Un scénario a même été évoqué en coulisses afin de désamorcer cette éventuelle bombe à retardement : "Noureddine Boukhatem maire de la ville depuis plus de deux décennies passerait alors DG en remplacement de Salim Ilès, ce qui constituerait pour lui une sortie par la grande porte, au moment où Tayeb Mehiaoui, l'actuel président du MCO bifurquerait alors vers l'APC pour y siéger en tant que nouveau premier responsable", prévoit une source généralement très au fait de tout ce qui se trame en haut-lieu à Oran.
En attendant de trouver la meilleure (et la plus efficace) formule, il a été constaté que la salle de Gdyel, qui devait abriter 6 disciplines dont le judo, le karaté et l'haltérophilie, serait dans l'incapacité de le faire en raison d'un (autre) énorme retard dans sa rénovation. Un plan B, à savoir, se tourner vers le Méridien hôtel, a alors été proposé, sous réserve du OK de l'instance internationale qui chapeaute les JM.
La (seule) bonne nouvelle de la semaine est, enfin, arrivée du village méditerranéen qui serait fin prêt pour accueillir les délégations. C'est ce qu'affirme, du moins, les échos parvenus aux oreilles d'Abdelaziz Derouaz qui a même pu en constater une chambre-modèle. En attendant, bien évidemment, d'être livré. Tout comme le stade et son complexe, sortis de terre depuis 12 ans sans pour autant voir le jour.

Rachid BELARBI


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