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"Il n'y a pas de base de données sur les maladies chroniques"
Pr ABDEL-HALIM BERRETIMA
Publié dans Liberté le 25 - 10 - 2021

Abdel-Halim Berretima est professeur de sociologie à la faculté des sciences humaines et sociales de l'université Abderrahmane-Mira, à Béjaïa. Diplômé de l'Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, il est l'auteur de plusieurs travaux sur la méthodologie, la sociologie de l'immigration, la sociologie du risque et la sociologie de la ville. Il dirige le laboratoire Lassu "Société, Santé, Urbanité" de l'université de Béjaïa. Il est membre associé de L'Iris (Institut interdisciplinaire sur les enjeux sociaux. Sciences sociales, politiques, santé), Ehess, Paris.
Liberté : Les familles algériennes sont de plus en plus confrontées aux maladies chroniques. Avez-vous une idée sur le nombre de personnes souffrant de diabète, de cancer et de maladies cardiovasculaires en Algérie ?
Pr Abdel-Halim Berretima : Les familles algériennes sont quotidiennement confrontées aux maladies chroniques (cancer, diabète, Alzheimer...). Malheureusement, il n'existe pas une base de données statistiques sur les maladies chroniques en Algérie.
Les statistiques sont généralement recensées localement, par secteur de santé ou par wilaya. Il est temps de se pencher sur la réalité de la transparence sur la question. Nos chercheurs et nos doctorants rencontrent des difficultés pour collecter les données sur les maladies chroniques en Algérie.
Indépendamment de ce problème de chiffres, comment réagissent les familles à l'annonce de ces maladies liées au développement ? Elles renforcent, selon vous, les liens ou, au contraire, sont-elles sources de stress et d'anxiété ?
Toute maladie chronique est considérée comme un choc émotionnel pour les membres de la famille algérienne.
Par exemple, le cancer est appréhendé au sein de la famille non seulement comme une maladie incurable, mais, du point de vue culturel et religieux, comme un "événement existentiel". Par exemple, les femmes, atteintes d'un cancer du sein, sont généralement dépendantes de leur maladie face aux dépistages et aux soins palliatifs parfois inaccessibles ou négligés du fait de la désinformation ou de l'interprétation pudique que manifeste le genre masculin à l'égard de leur corps atteint. En raison de sa triple dimension culturelle, sociologique et psychologique, le cancer traduit la rupture non seulement avec soi-même, mais il pose également la problématique de la représentation socioculturelle du corps biologiquement atteint.
Mais la maladie chronique, dans plusieurs cas, renforce les liens entre les membres de la famille. Il existe une certaine solidarité, nourrie par l'impact religieux ou culturel, autour de la personne souffrante.

Certaines maladies, je pense notamment au cancer - le sujet de votre communication -, Alzheimer et sida sont de véritables épreuves qui nécessitent la présence d'un réseau de proches, d'amis, de parents, voire de voisins. Le parent ou le conjoint ne doit donc pas être seul face à la personne souffrante. Est-ce possible avec les changements qu'a connus la société algérienne ?
Dans ma communication, j'évoque les représentations socioculturelles du cancer et de sa prise en charge par les membres de la famille algérienne dans un contexte de religiosité et d'interprétations paradoxales de la maladie. Les appréhensions méprisantes et contradictoires face au cancer sont fondées sur la perception irrationnelle approuvant le sens de la fatalité, de la souffrance et de la mort.
C'est ainsi que la prise en charge des malades est différente d'une personne à l'autre et d'une famille à une autre, cela selon le genre, les conditions financières, médicales et psychologiques du patient ou de la famille. Mais le rôle des membres de la famille ne peut pas être dissocié du rôle des institutions de santé et des soins thérapeutiques ou chimiothérapeutiques. Le rôle de ces institutions - hôpitaux, centres de soins, centres anticancer, cliniques - reste très limité - avec parfois des moyens inaccessibles ou inexistants - dans la médicalisation des personnes en souffrance psychologique et physique (corporelle).
Souvent, les praticiens rencontrent des difficultés à convaincre les membres de la famille de faire adhérer le patient à l'utilité des soins et aux traitements de chimiothérapie ou de psychothérapie.
L'isolement spatial et institutionnel du patient accentue la souffrance et fait de son corps un objet d'expérimentation religieuse et un champ de manipulation pour la médecine traditionnelle (parallèle). En définitive, la présentation et la représentation socioculturelles de la maladie chronique - par exemple le cancer - sont généralement paradoxales, mais plus marquantes chez la femme algérienne qui souffre des appréhensions à l'égard de son corps meurtri.

Propos recueillis : MOUSSA OUYOUGOUTE


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