"Le secteur du bâtiment vit actuellement une situation difficile marquée par un manque de régulation du marché, une érosion du pouvoir d'achat du citoyen, une absence d'accompagnement des promoteurs par les banques, ainsi qu'une bureaucratie qui ronge l'administration." Cette déclaration résume le constat sans ambages établi par Brahim Hasnaoui, P-DG du groupe GSH (Groupe des sociétés Hasnaoui) sur le secteur du BTPH. Il estime qu'il est impératif de réviser le code des marchés publics en introduisant une disposition qui favorise les propositions des souscripteurs à des appels d'offres les "mieux-disants" et non pas les "moins-disants". Or, argue-t-il, ces derniers sont privilégiés souvent au détriment de la qualité de l'ouvrage réalisé. Cela est dû au fait que le donneur d'ordre ou le maître d'ouvrage appréhendent toujours la réaction de leur hiérarchie dans la passation de ce type de marchés. Le patron du GSH déplore aussi le diktat imposé par le marché informel qui, selon lui, accapare plus de 80% des transactions commerciales dans l'immobilier. "Une entreprise sérieuse et bien structurée ne peut évoluer dans pareil environnement, caractérisé également par une concurrence déloyale et un manque flagrant de normalisation à tous les niveaux...", souligne Brahim Hasnaoui. "Si ça continue à ce rythme, nous allons perdre toutes les grandes entreprises en Algérie. Et nous allons assister, malgré nous, au départ des sociétés étrangères", avertit-il. Pour ce promoteur, l'Etat doit se décharger de la construction des logements. Il faut plutôt accompagner le secteur privé dans ce chantier d'envergure. "L'Etat opérateur économique, c'est une aberration", commente-t-il. L'épineuse problématique du foncier, l'un des écueils principaux auxquels sont confrontés les investisseurs pour la réalisation de leurs projets d'investissement, est, d'après M. Hasnaoui, "mal posée". La solution, suggère-t-il, est toute simple : déclasser les terres agricoles qui ne sont plus rentables et les affecter à des projets d'urbanisation. Concernant le vieux bâti, il avoue que seul le patrimoine peut être réhabilité et restauré, le reste des bâtisses vétustes doit être démoli pour construire de nouvelles cités. Interrogé sur la crise du logement qui persiste toujours en Algérie, le P-DG du GSH affirme que "tant que l'on continue de donner des logements gratuitement, la demande restera sempiternellement et artificiellement gonflée. Il n'y a qu'à voir le nombre anormalement élevé des appartements inoccupés". Pour atténuer, un tant soit peu, cette pression dans le secteur de l'habitat, il faut, propose-t-il, que le demandeur participe et fournisse plus d'efforts dans le financement de son appartement. "Il faut que l'Etat choisisse entre loger un citoyen ou le caser seulement. Si l'on veut le loger en bonne et due forme, il faut doter ces ensembles d'immeubles de toutes les commodités nécessaires. Il faut créer autour et au sein de ces cités toutes les infrastructures indispensables et un environnement permettant au résident d'avoir le confort requis, d'évoluer, de s'épanouir et de se stabiliser dans ces quartiers", relève Brahim Hasnaoui, lors d'une rencontre, hier, avec les journalistes sur le stand du groupe au salon du Batimatec qui se déroule du 7 au 11 novembre en cours à la Safex. Partenaire officiel du Batimatec 2021, le groupe participe avec ses filiales Grupo Puma Algérie, Teknachem, MDM, Strugal, HPS, HTA, HGP, HTF, Tamstones et Granitam, "afin de dévoiler au public toute la diversité de ses activités et l'étendue de sa solution globale dans l'industrie de la construction et des services", expliquent les dirigeants. Toutes les sociétés du groupe interviennent dans les secteurs de la construction, la menuiserie bois et aluminium, l'exploration et la transformation du marbre et du granit, la production de matériaux de construction, la promotion immobilière et les télécommunications. Le GSH prend part au Batimatec dans le but de présenter aux visiteurs son savoir-faire et promouvoir ses solutions novatrices en matière d'efficience énergétique à travers les systèmes d'isolation thermique par l'extérieur... En effet, le groupe fonde sa stratégie, tel que le précise Brahim Hasnaoui, sur deux piliers essentiels : "L'innovation et la formation."