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"Le Hirak continue à faire son effet sur la conscience collective"
Mohamed Hennad, politologue
Publié dans Liberté le 02 - 12 - 2021

"Pour comprendre pourquoi les citoyens continuent à bouder les urnes, il faut, plutôt, essayer de comprendre les raisons de cette abstention, notamment le niveau de confiance qu'ils peuvent avoir dans les autorités du pays", explique le politologue.
Liberté : Quelle lecture faites-vous des résultats des élections locales ?
Mohamed Hennad : Le rideau est, donc, tombé sur le dernier acte d'une tragicomédie que le pouvoir a imposée, sans scrupules et sans respect pour les citoyens, au pays depuis 2019. Mais, maintenant que la boucle est bouclée, que leur resterait-il à faire pour pouvoir continuer à détourner l'attention des citoyens sur leur mal-gouvernance et sur le refus dont ils font l'objet de la part d'une partie considérable de la population ?
Quant à ma lecture des résultats des dernières élections locales, elle reste la même que pour les rendez-vous électoraux précédents. Force est de constater que tous le processus électoral mené à la hussarde par le pouvoir depuis 2019 montre bien que ce dernier ne cherche toujours pas à résoudre les problèmes du pays mais ses propres problèmes en tant que pouvoir de fait.
Cela dit, il faut aussi signaler le fait que certains candidats à ces élections donnaient l'impression de vouloir profiter d'une aubaine qui se présentait à eux sur le plan personnel, comme l'indiquent leurs déclarations et promesses à l'emporte-pièce. Ajouter à cela les nombreux cas de désordre signalés avant et après les élections ainsi que la manière, sauvage, dont l'affichage a été fait au profit de gens auxquels les destinées locales seront bientôt confiées !
Comment expliquez-vous le fort taux d'abstention malgré la nature importante des élections locales ?
Les résultats officiels des dernières élections montrent bien que l'abstention reste la règle pour la quatrième fois de suite. Alors que tout le monde s'attendait à un taux de participation plus important vu le caractère justement local de ces élections, celui-ci n'a pu dépasser le tiers du corps électoral ! Bien évidemment, sans rentrer dans les détails, notamment la véracité des résultats officiels et la question des bulletins nuls et la distribution des voix pour les différentes APC et APW du pays.
Force est d'admettre que le faible taux de participation enregistré aux dernières élections et l'émiettement politique au niveau local mettent en évidence l'échec du "système" et la réussite du Hirak, lequel continue à faire son effet sur la conscience collective de la société, même sans les marches que les tenants du pouvoir actuels — contrairement à la "îssaba" au temps du président déchu — continuent arbitrairement d'interdire.
Peut-on parler aujourd'hui d'un comportement défaitiste des Algériens envers l'acte de vote ?
Ce serait plus qu'une erreur, une injustice d'imputer la faiblesse du taux de participation à un prétendu défaitisme des Algériens même si le pouvoir les y encourage d'une manière subliminale.
Aussi, pour comprendre pourquoi les citoyens continuent à bouder les urnes, il ne faut pas se contenter de leur imputer la responsabilité. Il faut, plutôt, essayer de comprendre les raisons de cette abstention, notamment le niveau de confiance qu'ils peuvent avoir dans les autorités du pays en termes de légitimité morale et de capacité à produire des résultats concrets au lieu de continuer à vanter un passé mythifié ! Et puis, quand vous avez le président de la République lui-même qui vous dit que le taux de participation n'est pas important, le citoyen se dit pourquoi alors aller voter puisque les dés sont pipés ! il faut rappeler tout de même que la Constitution, clef de voûte du système politique, n'a obtenu environ que 20% des voix !
C'est ainsi que l'accusation de trahison que le pouvoir clame à l'endroit de ceux qui refusent de participer à son projet unilatéral, s'est retournée contre lui dans la mesure où ce sont les citoyens, par leur abstention massive à quatre rendez-vous électoraux de suite, qui considèrent que la participation à ces élections est une forme de trahison !
La plupart des APC sont aujourd'hui sans majorité tandis qu'aucun parti n'a obtenu la majorité dans les APW. Sommes-nous aujourd'hui devant une "ingouvernabilité" des Assemblées ?
À vrai dire, il ne s'agit pas d'une "ingouvernabilité" mais plutôt d'un émiettement des forces politiques du pays. Cet émiettement est de nature à arranger le "système" qui se voit, ainsi, tel un patriarche à la tête d'une chefferie où tout le monde lui obéit volontiers. Et si on devait parler d'"ingouvernabilité", elle serait à l'image du pays où l'autorité de l'Etat se résume pratiquement aux interdits et aux tracas administratifs et aux barrages partout !
Suite aux dernières élections, les institutions locales se trouveront, donc, dans une situation inextricable et, du coup, fort fragilisées par rapport à l'administration du fait de l'absence d'une force politique d'appui (parti) suffisamment représentée à l'échelle locale à travers le pays pour avoir un "bargaining power" qui soit sérieux.
Les partis du FLN et du RND sont arrivés en tête de ces élections. Comment expliquez-vous cette domination malgré le rejet populaire de ces deux formations associées à l'ancien régime ?
La résurgence de ces deux partis obscurcit davantage l'horizon algérien ! Car au moment où les gens s'attendaient à la disparition de la soi-disant "alliance présidentielle" à la faveur du Hirak, la voilà reprendre du poil de la bête, avec le FLN et ses deux acolytes que sont le RND et le Front El-Mustakbel. C'est cette capacité à resurgir dont jouit ladite alliance qui explique pourquoi les manifestants du Hirak tenaient à être suffisamment clairs : "Yatnahaw ga3", même si c'est par allusion à la profondeur du changement politique escompté !

Propos recueillis par : Karim Benamar


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