Du 4 au 25 décembre, l'artiste peintre Nouredine Chegrane présente sa nouvelle collection de tableaux regroupés sous l'intitulé "Introspection". Disciple d'Issiakhem et membre du groupe Aouchem, Chegrane passe en revue sa carrière, son art et sa place en tant qu'artiste à travers une démarche philosophique qui interroge de manière subjective le rapport du peintre à lui-même et au monde. La femme, la berbérité et l'africanité restent le fil conducteur des œuvres exposées. L'artiste peintre Nouredine Chegrane présente sa dernière exposition intitulée "Introspection" jusqu'au 25 décembre à la galerie Le Paon (Oref). Fort d'une expérience de cinquante ans dans l'art pictural, disciple de M'hamed Issiakhem à l'Ecole d'architecture et des beaux-arts d'Alger et membre du mouvement Aouchem, Chegrane passe en revue sa carrière, son art et sa place en tant qu'artiste à travers une démarche philosophique qui interroge de manière subjective le rapport du peintre à lui-même et au monde. Après plus de deux années sans avoir exposé, Chegrane revient avec une soixantaine de tableaux réalisés sur une période de dix ans. L'on retrouve à cet effet des œuvres de 2011, 2016, et les plus récentes faites en 2020 et 2021. Contrairement à ce que le visiteur pourrait croire, les tableaux faits à cette période dégagent une certaine positivité, une musicalité même, comme l'explique Chegrane : "Il y a un message de paix. Etant musicien aussi, je laisse transparaître cette fraîcheur et musicalité dans mes tableaux." La femme et le signe, éléments-clés de sa démarche artistique, reviennent dans "Introspection" et affirment une fois de plus l'attachement du plasticien à la féminité, la berbérité et même à l'africanité, à travers les toiles Ambiance (2017), La vie (2018) ou encore Conditionnement : "Ces œuvres ont une identité culturelle, ça n'a rien d'occidental, même si parfois le fond est abstrait. Je l'utilise comme socle, mais j'interviens dessus. Ce sont des rappels identitaires, non seulement pour se détacher de certains artistes, mais également parce que je ne peux pas rester sous l'influence d'un maître." Imbrications de formes et de couleurs, omniprésence de silhouettes au visage souriant, de signes berbères et d'éléments de la garde-robe féminine kabyle comme "la fouta", la peinture de Chegrane est tout à la fois un hommage aux traditions et aux aïeuls, et une revendication artistique et personnelle. Quant au volet introspectif de son travail, le plasticien affirme : "Il y a des moments où je me demande si nous sommes sur la bonne voie. L'art est un choix. J'aurais pu faire autre chose, comme devenir politicien ou commerçant. Je me suis posé des questions auxquelles j'ai trouvé beaucoup de réponses." Né à Rabat en 1942, Nouredine Chegrane rejoint l'atelier de M'hammed Issiakhem en 1966 à l'Ecole d'architecture et des beaux-arts. Durant son riche parcours, il a exposé à Varsovie, Rome, Paris, La Havane, Manille, Tokyo, Le Caire et tant d'autres capitales du monde. Dans sa peinture, "il explore sans cesse et de manière constante la réappropriation du patrimoine culturel national".