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Quand Assia Djebar meurt pour la deuxième fois !
Souffles
Publié dans Liberté le 16 - 12 - 2021


Par : Amin zaoui
Ecrivain
Ce pays que nous aimons tant, l'Algérie, est, malheureusement, sans mémoire culturelle. Un trou. On oublie vite. On efface la mémoire comme une ardoise et on recommence de zéro. On aime le zéro. Nous sommes les héritiers du zéro. De ce fait, on est des fils doués de l'oralité.
En 2015, l'Algérie indépendante, fière du génie littéraire de ses filles et de ses fils, a créé le grand prix Assia-Djebar du roman, dont le but est la promotion de la nouvelle littérature romanesque dans les trois langues : arabe, tamazight et français. Les acteurs de la littérature et des arts, écrivains et éditeurs, ont applaudi à cette louable initiative. Un geste civilisationnel et patriotique qui, d'un côté, encourage et accompagne les jeunes plumes et, de l'autre, rend hommage à une excellente écrivaine de langue française : Assia Djebar. Une figure littéraire emblématique qui n'a cessé de représenter l'Algérie dans les tribunes universelles les plus prestigieuses.
Le grand prix Assia-Djebar du roman algérien a été politiquement, symboliquement et juridiquement initié par deux ministères de la République à savoir celui de la Communication et celui de la Culture. Le prix a été financé par deux grandes entreprises dépendant des deux secteurs, à savoir l'Anep et l'Enag. Deux entreprises fortunées ! La première, l'Anep, est le nerf de toutes les publicités, un gouffre d'argent ! La deuxième, l'Enag, est le numéro un du monde de la fabrication livresque, avec une imprimerie sophistiquée de dernière génération. Il y avait tout pour réussir un grand prix et honorer l'une des grandes écrivaines universelles, une fierté du pays : deux ministères de la République et l'argent des deux importantes entreprises.
Les intellectuels, les femmes et hommes de lettres ont accueilli cette noble initiative avec satisfaction et enthousiasme. Honorer la mémoire d'Assia Djebar par un grand prix est un acte louable et historique.
Le prix a débuté par une récompense d'un million de dinars pour chaque lauréat. Une somme honteuse, comparé à ce qui est donné à des pseudo-journaux par l'Anep sous forme de pages de publicité. Des journaux ni lus, ni diffusés, ni vus.
La fête de la remise du prix, dans ses trois premières éditions, a été célébrée en grande pompe médiatique. Dès la troisième session, un grincement s'est fait sentir entre les deux ministres, chacun cherchant à propulser un lauréat de son camp ! En coulisses, on a beaucoup critiqué le choix de quelques lauréats imposés par tel ou tel ministre. D'autres étaient bannis par tel ministre ou tel autre !
Un jury composé d'universitaires, de douktours, préfère le silence complice. Les procès-verbaux en témoignent ; quelques membres du jury, en aparté, n'ont pas hésité à chuchoter quelques mots sur les dessous des délibérations minées et télécommandées !
Le projet est menacé. Le rêve est violé. L'image d'Assia Djebar risque d'être entachée, souillée. De même que l'Algérie culturelle.
Premier signe : dans sa dernière édition, en 2019, le prix s'est vu en baisse ; 700 000 DA au lieu d'un million ! Au bout de la cinquième édition, celle de 2019, l'image pompeuse du prix s'est éteinte. Après cinq sessions, les organisateurs – deux ministères qui sont toujours là – se retirent du prix sans aucune explication. Le grand prix Assia-Djebar du roman est banni.
Le Hirak n'a jamais été un obstacle, bien au contraire, il est venu pour célébrer nos symboles historiques et littéraires, longtemps marginalisés. Le Hirak est un moment historique pour multiplier ces actions et non pour les faire taire.
Certes, vu le risque de la propagation de la Covid-19 et par mesure de sécurité sanitaire, beaucoup de festivités régionales ou internationales à caractère populaire se sont vues repousseés ou même annulées. Mais aucun prix littéraire respecté n'a été annulé. L'organisation et la remise des prix se font à distance ou avec une présence réduite. Les mesures sanitaires n'ont aucun rapport avec la suppression du prix Assia-Djebar.
Ce n'est pas sérieux ! C'est
honteux ! En toute insouciance institutionnelle le GRAND (petit) prix Assia-Djebar est banni des rendez-vous de la scène littéraire algérienne depuis 2019. Aucune explication. Silence. Oubli. Indifférence. Daz mâahoum ! L'éponge est passée par là ! La gomme du désintérêt.
Tout est hasardeux et imprévu, chez nous !
On excelle dans la culture de l'oubli, de l'ingratitude, de la banalisation et du mépris envers nos symboles. Oser éclipser le prix Assia-Djebar du roman de la scène littéraire algérienne, déjà fragilisée et marginalisée, est un acte immoral, irresponsable et condamnable.
Assia Djebar se retourne dans sa tombe, à Cherchell...
Ô belle plume et romancière exceptionnelle, Assia Djebar, pardonne-nous cette bêtise institutionnalisée, chronique, qui ronge notre culture.


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