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Ces enfants qui battent leurs parents
La gendarmerie l'a révélé dans son dernier rapport sur la criminalité
Publié dans Liberté le 08 - 11 - 2005

La gendarmerie a traité un millier de délits et de crimes sur les ascendants depuis deux ans. Les coups et blessures volontaires, entraînant des infirmités parfois, font partie des infractions les plus répandues. La plupart des auteurs ont entre 18 et 28 ans.
Dans Vipère au poing, Hervé Bazin narre l'enfance de son principal personnage auprès d'une mère cruelle et tyrannique, qu'il avait surnommée Folcoche (le diminutif de folle et cochonne). Elle était si odieuse qu'elle lui faisait manger ainsi qu'à ses frères et sœurs du poisson avarié. Pour des pratiques autrement plus ignominieuses, la réalité dépasse de loin la fiction de Bazin. En Algérie, des statistiques effarantes dévoilent l'ampleur des violences qu'ont endurées certains enfants de leurs géniteurs, dont les abus sexuels. Des spécialistes de tous bords tentent de briser les tabous et tirent la sonnette d'alarme. Cependant, si la fragilité des mineurs, leur vulnérabilité et leur dépendance les exposent à la brutalité des adultes, comment, dans le cas contraire, des enfants osent s'attaquer à leurs parents et les violenter alors qu'ils sont les représentants de l'autorité ? Qu'est-ce qui fait que la peur change de camp ? Tout dernièrement, la presse a rapporté une affaire de matricide. Un fils ayant tué sa mère car elle l'avait chassé de la maison familiale. Le meurtre inscrit dans la case des faits divers est à la fois sordide et isolé. Certes, une progéniture de si mauvaise souche ne court pas les rues. Néanmoins, si beaucoup de fils indignes ne sont pas des assassins, ils exposent leurs ascendants à l'humiliation, aux coups et aux menaces de mort. En attestent les statistiques de la Gendarmerie nationale. Dans une rétrospection des crimes et des délits contre les ascendants établie pour les neuf premiers mois de l'année 2005, on relève 397 affaires traitées impliquant 404 individus. 396 sont de sexe masculin et 8 autres de sexe féminin. En 2004, 631 personnes dont 19 filles ont été interpellées. Les infractions vont de l'injure aux coups et blessures volontaires ayant, dans des cas, entraîné une infirmité permanente de la victime. Les violences physiques constituent l'essentiel des affaires traitées. De janvier à septembre de cette année, la gendarmerie a écroué 319 hommes et 8 femmes. Par deux fois, les coups ont entraîné des séquelles irrémédiables. L'un des auteurs a moins de 18 ans. Les restants se répertorient à proportion presque égale dans les tranches des 18-28 ans et 28-40 ans. Dans tous les types de maltraitance, les moins de 30 ans sont majoritaires. Les experts expliqueront leur agressivité par leur effloraison dans le terreau de la violence terroriste, sociale et urbaine. La criminalité ayant prospéré, elle a envahi les ménages et désagrégé la cellule familiale si bien que les parents n'ont plus l'exclusivité du châtiment corporel. Si les enfants, sous la coupe des adultes, ne les dénoncent pas par crainte de représailles. Les mères ou les pères souffrent en silence par peur du scandale. Souvent aussi, ils préfèrent endurer les “corrections” pour ne pas compromettre leurs bourreaux, fruits de leurs entrailles, devant les tribunaux. Combien de parents franchissent le seuil d'un commissariat ou d'une brigade de gendarmerie pour porter plainte ? Très peu.
À ce titre, les statistiques officielles sont partielles. L'absence d'enquêtes sociales altère davantage la réalité, rendant la prise en charge et la prévention de ce type de violences aléatoires. En Algérie, la famille comme la patrie ou le travail font les frais d'un discours creux et populiste. Personne n'est au courant de ce qui se passe à l'intérieur des foyers. En revanche, dans les pays occidentaux, les officiels ayant eu conscience des ravages des bouleversements sociaux et ethnologiques (urbanisation, chômage, vieillissement de la population…) ont mis en place des dispositifs d'assistance aux familles en difficulté. Au Canada, par exemple, il existe le Centre national d'information sur la violence dans la famille (CNIVF) qui centralise les renseignements recueillis auprès des ménages en vue de l'élaboration des politiques de prévention.
SAMIA LOKMANE


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