Les revendications des protestataires s'articulent autour de plusieurs points, notamment l'amélioration des conditions de travail, le régime indemnitaire, le statut particulier, l'augmentation des salaires et la protection des employés contre les pressions externes. Comme ils l'avaient annoncé le 6 janvier dernier, les personnels des impôts sont entrés en grève nationale hier, pour une durée de trois jours. Selon le secrétaire général du Syndicat autonome des fonctionnaires des impôts (Safi), Abdelhamid Bouallag, ce débrayage est la réaction logique de travailleurs désillusionnés par ce qui ressemble fort à un "recul" de l'administration quant aux promesses faites il y a un peu plus d'une année. "En décembre 2020, l'administration s'était officiellement engagée à satisfaire nos revendications, mais jusqu'ici, aucune disposition allant dans ce sens n'a été prise. Et les autorités se sont murées dans un silence inquiétant", nous a confié M. Bouallag. Le responsable syndical — qui a estimé le taux de participation national à 80% — a assuré que les travailleurs des impôts mèneront la grève des trois jours à son terme avant de passer la vitesse supérieure. "Si l'administration maintient son silence, nous n'hésiterons pas à paralyser les activités fiscales pour une durée indéterminée", a menacé Abdelhamid Bouallag, pour qui la satisfaction des revendications est la seule réponse envisageable pour les fonctionnaires des impôts. Les demandes ainsi exprimées par les protestataires s'articulent autour de plusieurs points, notamment l'amélioration des conditions de travail, le régime indemnitaire, le statut particulier, l'augmentation des salaires et la protection des employés contre les pressions externes. "Je le répète, l'administration avait donné son accord pour la satisfaction de l'ensemble des points contenus dans notre plateforme de revendications", insiste le secrétaire général du Safi, pour justifier cette nouvelle montée au créneau des travailleurs des impôts. Selon les échos parvenus depuis de nombreuses wilayas du pays, cette grève de trois jours est suivie par 45 à 80% des 24 000 travailleurs du secteur. À Oran, qui compte deux Directions régionales et 22 recettes, 60% des employés ont répondu à l'appel du Safi et toutes les structures relevant des impôts étaient paralysées, selon le secrétaire général de la section locale du syndicat. Ce n'est pas la première fois que les fonctionnaires des impôts expriment ainsi leur colère face à l'attitude de la tutelle. L'année passée, ils avaient déjà suspendu leurs activités pour interpeller l'administration sur leurs conditions de travail et la nécessité de la prise en charge de leurs revendications. "L'administration fiscale fonctionne sans moyens humains et matériels, les agents du fisc sont sous-payés et ne sont pas protégés (...) Comment réformer dès lors le secteur avec des agents pas formés", s'était interrogé Abdelhamid Bouallag en décembre dernier, lors d'une émission de radio sur la réforme du système fiscal, en brossant un tableau pas très reluisant de la situation des fonctionnaires des impôts. Les agents du fisc, qui souhaitent également quitter la Fonction publique, appellent à la révision du régime indemnitaire et à l'application de la loi organique et du système compensatoire.