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Requiem pour une médina qui s'effrite
Journée nationale de la Casbah
Publié dans Liberté le 26 - 02 - 2022

Loin de nous l'idée de jouer les rabat-joie, mais, crions-le tout de go, l'acte de rebâtir n'est pas pour demain et cela exacerbe les Casbadjis. D'ailleurs, la Journée nationale de La Casbah se folklorise au lieu d'une reconstruction à l'identique.
Restaurer la médina en adoucissant l'image qu'ont voulue pour ses murs décrépis les incivilités de l'homme et les affres du temps relève maintenant de l'illusion. Loin de nous l'idée de jouer les rabat-joie, mais, crions-le tout de go, l'acte de rebâtir n'est pas pour demain et cela exacerbe les Casbadjis. S'il en est une preuve que c'est du domaine du rêve et de l'irréalisable, celle-ci (la preuve) s'offre au visiteur dès l'entame du passage-escaliers des Frères Omar-Racim (1884-1959) et Mohammed (1896-1975), où l'esthétique de l'îlot de l'ancienne rue du Chameau n'est plus ce qu'elle était. Pire ! Le silence de l'indifférence du beylik a remplacé le chahut d'espiègles gamins qui fréquentaient l'école coranique de l'imam Cheikh Tahar Meziani (1916-1957), sise à l'estuaire de l'esplanade de "houmat" (quartier) Bir-Djebah et de sa fontaine qui a désaltéré des générations de Casbadjis et de touristes. "C'est aux ouled el houma que l'on doit la maintenance de la source des fidaïn", a déclaré une dame, comme pour nous dire qu'ici les Casbadjis vivent de la débrouille et du compter sur soi.
Couvrez ces ruines que le touriste ne saurait voir
Autre absence, le tohu-bohu d'un chantier de restauration des zones de sauvegarde n'est pas perceptible dans les parages. À ce propos, tout n'est pas aussi blanc de chaux et cela prête à l'inquiétude des Casbadjis. Notamment à la vue de la toile d'étais en bois vermoulu qui ont été placés ici en 2008 puis en 2012 et qui enlaidissent beaucoup plus qu'ils ne consolident les façades de la douera sise à la deuxième impasse du palmier où a été tourné le film Les Enfants du soleil en 1987 de Mohamed Ifticène et de la biscuiterie d'où sortaient les fournées d'"oublies" (qortas) d'âami Ahmed. Et au sujet des cales de soutènement, il y en a à foison à la Ghariba et en divers lieux, telle que la galerie Ahmed-Mohamed-Mecheri (ex-rue Henri-Klein). Et de Bir-Djebah vers la mosquée de Sidi M'hamed Chérif et de sa fontaine, le chemin est ensemencé de l'amas d'éboulis provenant du pâté de douerat (bâtisses traditionnelles) qui attestent de la fragilité du site, classé pourtant au patrimoine de l'Unesco en l'an 1992. C'est le cas à la rue Boudries Père et fils où l'accès vers le lieu historique de l'attentat à la bombe du 10 août 1956 à l'ancienne rue de Thèbes est bloqué par le tas de ruines de Dar El-Afroun, la maison de la famille Hahad, et de l'ancien local des scouts.
L'artisanat, un secteur moribond
Autant d'images noires qui échappent aux visiteurs d'ici et d'ailleurs, qui préfèrent la rue Sidi-Driss-Hamidouche (ex-rue de La Casbah) au lieu du cœur palpitant de La Casbah qui est le Bir-Djebah de la résistance. Donc et à l'inverse de ce qui est attendu, il n'y a pas photo et le touriste doit passer son chemin. "Le touriste s'égaie l'œil avec le talent des métiers d'art à l'aide de la main ou d'outils qui boostent nos ventes. Or, l'artisanat à La Casbah est en chute libre au répertoire des métiers", a-t-on su de l'artisan Boulacheb Mostefa, qui tanne et transforme le cuir. De ce point de vue, La Casbah s'écrit encore par la grâce de ses artistes, qui gravitent autour du musée de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie où, à notre arrivée, des jeunettes défilaient dans wast-eddar (cour centrale) de dar Mustapha-Pacha aux couleurs des tenues de caracos, de bedroun et autres tenues vestimentaires traditionnelles de l'Algérie profonde. Certes, c'est si peu de chose comparé à ce qui est attendu pour la Journée nationale de La Casbah, mais c'est toujours bon à prendre pour l'évoquer tous les 23 février.
Une pieuse pensée pour la Mahroussa
Dans cet ordre d'idée, l'initiative de la directrice du musée de la calligraphie, Rekab Aknoun Nadjat Hadjira, est généreuse, puisqu'elle insuffle ainsi de la vie à La Casbah, même s'il reste si peu de chose dans la séculaire médina. D'ailleurs, c'est l'identique pensée pour la vieille cité qui a eu lieu au palais Khedaoudj el Âamia à travers la projection d'un film documentaire de Mourad Hamla intitulé H'kayti mâa harafati (Ma vie avec mon métier) en hommage au duo d'artisans Zoulou Driss-Boulacheb Mostefa, qui ont été gratifiés d'une attestation de reconnaissance honorifique à l'initiative de la directrice Ouferhat. Mais qu'importe qu'elle soit seule dans sa détresse, puisqu'il y avait foule dans la cour centrale du musée des arts et des traditions populaires venue y écouter la poétesse Fouzia Laradi, qui a déclamé des poèmes pour la pérennité de La Casbah avec, en sus, l'art de s'emmitoufler dans le haïk (voile) par l'artisan-brodeur Badhouche Karim.
C'en était ainsi de la Journée de La Casbah qui se folklorise au lieu d'une reconstruction à l'identique qui tarde à s'esquisser dans les faits. En attendant, le squat opéré sur les douerat vidées de leurs occupants autochtones fait rage et aboutit pour la plupart du temps à l'octroi du logement social avec des entourloupes dont seuls les "smasria" (courtiers en immobilier) ont le secret. Pour rappel, "les multiples opérations de relogement à La Casbah ont généré la distribution de 12 000 logements", a-t-on su de l'architecte-urbaniste Akli Amrouche. C'est triste pour la perle de la Méditerranée.

Louhal Nourreddine


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