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Dans l'enfer de Frankivsk
Un étudiant algérien Bloqué en Ukraine après l'invasion russe témoigne
Publié dans Liberté le 28 - 02 - 2022

Livré à lui-même dans la ville universitaire d'Ivano-Frankivsk, au sud-ouest de l'Ukraine, après l'invasion russe, Imad Bouarissa, jeune Algérien de 21 ans, étudiant en médecine, raconte pour "Liberté" les moments de frayeur depuis le début des bombardements. Loin du pays et des siens, il évoque aussi les affres de la solitude.
De nombreux Algériens tentent de fuir les zones de guerre en Ukraine, d'autres ont décidé de rester par manque de moyens ou par fatalité. Les départs ne se sont pas fait attendre. Comme la population locale, les Algériens subissent de plein fouet l'attaque russe et cherchent à quitter le pays. Dès le début de l'invasion russe, le 24 février, des milliers d'Ukrainiens et d'étrangers, dont des Algériens, ont pris la route, en voiture et même à pied, pour fuir les bombardements et les combats qui se sont généralisés dans quasiment tout le pays. Leur nombre pourrait largement augmenter au cours des prochains jours. Jusqu'à cinq millions de personnes pourraient chercher à se réfugier à l'étranger, ont estimé, vendredi, les agences spécialisées des Nations unies. En cause, notamment, le fait que le carburant, les provisions, l'argent liquide et les équipements médicaux commencent déjà à manquer dans certaines régions d'Ukraine.
Pour plus d'informations sur la situation des Algériens en Ukraine et surtout de ceux qui ont choisi de quitter temporairement la zone de guerre pour se réfugier en Pologne, Liberté a recueilli le témoignage d'Imad Bouarissa, un jeune Algérien de 21 ans, étudiant en médecine à Ivano Frankivsk, une ville universitaire située à 527 kilomètres au sud-ouest de Kiev. "Je ne voulais pas quitter la ville, mais rester seul dans une cité n'est plus possible à cause de l'insécurité et du risque de manquer de ravitaillement. C'est sur insistance de mes parents et de mes amis polonais que j'ai décidé de me rendre en Pologne, en attendant la réouverture de l'université", dira, d'emblée, Imad qui rappelle que c'est sa quatrième année en Ukraine, où il est venu étudier.
"C'est avec un cœur blessé que j'ai pris cette décision de quitter la ville", dit-il. Le jeune homme nous dira que des étudiants étrangers ont quitté le pays avant même les bombardements, alors que leur université leur demandait de rester et de ne pas céder à la panique. "Les responsables de l'université pensaient que ça allait être comme en 2014... Mais jeudi 24 février, vers 4h du matin, des bombardements ont touché l'aéroport de la ville et ont réveillé toute la population d'Ivano Frankivsk. Dès le lever du jour, des habitants ont commencé à quitter la ville", raconte Imad. "Je suis allé à l'université, les quelques professeurs qui étaient sur place m'ont dit qu'il n'y avait pas cours et m'ont conseillé de ne pas rester seul", se rappelle-t-il. Imad a passé cette première journée de bombardements entre la banque pour retirer un peu d'argent (on ne peut pas retirer plus de 3 000 hryvnia) et la longue chaîne pour acheter quelques victuailles.
De peur de perdre l'année, Imad a tenté de prolonger son séjour. Même l'invitation de ses amis polonais de passer la frontière et de l'héberger ne l'ont pas convaincu de quitter la ville. Le soir, les autorités de la ville ont demandé aux habitants de rejoindre les abris. "Trop de monde ! J'ai décidé de revenir à l'appartement et de passer la nuit chez moi. En compagnie de deux étudiants égyptiens, nous avons passé la nuit en barricadant la porte de l'appartement", raconte-t-il.
Le lendemain, deuxième jour des bombardements en Ukraine, l'étudiant a passé la matinée à l'université à chercher des papiers. En vain. Même chose du côté de l'ambassade d'Algérie à Kiev où "je voulais juste leur demander de contacter l'université pour mes papiers et justifier mon absence", précise-t-il, en expliquant : "C'est stressant d'être loin de la famille, loin de tout dans cette situation de guerre. Il y a tellement de gens qui paniquent, moi j'essaye de ne pas paniquer et de prendre les choses avec calme. Sans réponse, j'ai décidé d'accepter l'invitation de mon amie Violette de la rejoindre en Pologne."
Vers 16h, en compagnie de ses deux amis égyptiens, Imad prend un taxi pour le poste-frontière Shehyni-Medykal, à 193 kilomètres. À mi-chemin, il a été obligé de descendre de voiture à cause de la longue file qui n'avançait pas et surtout à cause du risque de panne de carburant. "On nous a dit que marcher à pied est beaucoup plus rapide que de rester en voiture", dit-il.
Alors à 20h, dans le froid glacial d'une sombre nuit d'hiver, malgré tous les risques de la route, il a pris son bagage (micro-ordinateur, papiers et quelques habits) et a commencé à marcher vers la frontière polonaise.
Le chemin est long, très long. Les messages de soutien de ses proches et de son amie lui donnent le courage de poursuivre sa route. "J'ai la chance d'être attendu à mon passage de la frontière polonaise par cette généreuse famille", indique-t-il. À chaque pas, ses forces se réduisent, les batteries des téléphones s'épuisent et les heures s'allongent. Plus d'une centaine de kilomètres à pied dans ces conditions n'est pas simple. Mais la vie et la paix n'ont pas de prix. Imad a marché toute la nuit. Le froid glacial de la région montagneuse l'oblige à ne pas s'arrêter pour ne pas perdre la cadence.
Au matin, le chemin est toujours long. La fatigue, la faim, le sommeil, le froid et l'inconnu pèsent lourd sur l'organisme. Des barrages filtrants sur les routes ralentissent sa course. De longues files au niveau de ce premier barrage des forces ukrainiennes. "J'ai été bloqué de 8h à 14h à ce premier barrage", dit-il en expliquant qu'après la vérification des papiers, un deuxième barrage l'attend quelques kilomètres plus loin. Après le passage de ce deuxième barrage, il reste à Imad 13 kilomètres à parcourir pour atteindre la frontière.
Arrivé vers 19h au poste frontière 'Shehyni', l'étudiant espérait franchir la frontière sans problème. Mais il apprend que des étudiants étrangers, dont des Algériens, sont bloqués, depuis la matinée, à la frontière, côté ukrainien. "Les Polonais sont prêts à accueillir tout le monde", précise-t-on. En attendant, les parents lancent un appel aux autorités algériennes, leur demandant d'intervenir et de prendre en charge leurs enfants.

Chabane B.


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