Branle-bas de combat à la Direction de la réglementation et de l'administration générale de la wilaya de Khenchela. Pourtant, deux communes seulement sont concernées par les élections municipales partielles : Babar et Aïn Touila. Le 10 octobre 2002, au moment du dépouillement, des émeutes ont éclaté dans les deux communes. Les manifestants — on parle de partisans de candidats malheureux — ont investi de force les centres de vote et ont brûlé les urnes. Résultat : le scrutin a été déclaré non valide dans les deux localités. Le wali a alors désigné des administrateurs pour gérer les affaires courantes des deux communes orphelines d'élus. Pour éviter la réédition d'un tel épisode, les deux municipalités seront étroitement quadrillées par des agents des forces de sécurité. Hier matin, sur la route menant de Batna à Khenchela, plus d'une dizaine de fourgons blindés de la police nationale se dirigeaient vers Aïn Touila et Babar. Dans cette dernière commune, qui compte 13 397 électeurs répartis sur onze centres de vote, des candidats des cinq partis politiques (FLN, RND, MSP, PT et FNA) briguent les onze sièges de l'assemblée populaire communale. Il n'est pas exclu que leurs représentants montent au créneau s'ils soupçonnent des velléités de fraude. Il faut croire que ces élections, même si elles n'ouvrent droit qu'à un mandat de dix-huit mois, permettront aux futurs membres de l'APC (et surtout aux partis politiques auxquelles ils appartiennent) de préparer sur du velours les élections locales régulières de l'automne 2007. Il semblerait, d'ailleurs, que les notables de Aïn Touila ont bien compris les enjeux de l'heure. Selon un député FLN, ils ont décidé de regrouper les candidats consensuels dans une liste unique, parrainée par le parti majoritaire au Parlement. Leur objectif étant de mettre à profit cette phase transitoire pour mieux appréhender la prochaine échéance électorale. “Il ne peut y avoir de projet de développement en une année et demie. Autant mettre le cap dès maintenant sur les élections de 2007”, nous précise notre interlocuteur. Le RND a finalement préféré présenter ses propres candidats dans cette circonscription. La commune, qui totalise 9 807 électeurs inscrits dans onze centres de vote, vivra, aujourd'hui, une dualité parfaite entre les deux frères ennemis. Chacun des deux partis voudra rafler la majorité des neuf sièges en lice. Il donnera alors l'impression d'asseoir son hégémonie sur toute la wilaya, où les choix politiques sont dictés, plus qu'ailleurs, par les clivages des archs. D'ailleurs, les partis politiques, engagés dans la bataille électorale, se sont limités à une campagne de proximité. Uniquement deux personnalités nationales se sont déplacées pour des meetings dans la région : Boubekeur Benbouzid (ministre de l'Education nationale) est venu lundi dernier défendre les couleurs du RND. Son collègue Rachid Harraoubia a profité d'une visite d'inspection dans la ville pour faire un détour aux communes concernées par le vote. Souhila H.