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Oran et Tlemcen face au crime organisé
Vol, trafic de stupéfiants, contrebande, immigration clandestine
Publié dans Liberté le 18 - 12 - 2005

Gendarmes et policiers sont condamnés à unir leurs forces pour lutter contre cet ennemi commun.
Ainsi s'est exprimé le colonel Ayoub, responsable de la cellule communication de la Gendarmerie nationale, lors de l'opération combinée des deux corps de sécurité dans la ville de Tlemcen. Une wilaya peu active certes en matière de criminalité mais jouant un rôle primordial dans le crime organisé en raison de sa position frontalière avec le Maroc, principal pourvoyeur de contrebande et de trafic de stupéfiants. C'est ce que confirment les données annoncées au cours du point de presse, tenu mercredi soir au siège de la Sûreté de wilaya de Tlemcen. Le commissaire divisionnaire Salah Nouasri, nouvellement installé dans ses fonctions, est de l'avis du colonel Ayoub. À peine arrivé d'Alger où il était chef de sûreté de la daïra de Sidi M'hamed, cet homme actif ne veut surtout pas perdre de temps. Son objectif : organiser une bonne couverture sécuritaire même si les habitants de cette très charmante ville restent fidèles à leurs traditions. Pour preuve, la descente combinée de mercredi dernier n'a pas donné de grands résultats. Seulement 11 arrestations ont été opérées pour ivresse publique manifeste et port d'arme prohibée. Un chiffre insignifiant en comparaison avec la capitale de l'Ouest qu'on peut facilement multiplier par dix et dont les motifs sont beaucoup plus graves. Durant la période du 1er janvier au 30 novembre de l'année en cours, les services de police judiciaire ont eu à traiter 3 062
affaires liées à la criminalité dont 2 417 ont été résolues. 3 015 Algériens et 344 personnes de différentes nationalités
africaines y sont impliquées. Globalement, il y a eu 3 049 personnes arrêtées dont 1 343 placées sous mandat de dépôt, 1 786 citations directes et 303 laissées en liberté provisoire. Parallèlement, 4 crimes de sang ont été résolus et 300 affaires liées à l'escroquerie (émission de chèques sans provisions) ont été présentées devant la justice.
Contrebande et trafic de stupéfiants : la saignée
Logiquement, la wilaya de Tlemcen à l'instar des villes frontalières constitue un passage privilégié des contrebandiers et des trafiquants. C'est d'ailleurs ce que confirment les chiffres donnés par le commandant du groupement de la wilaya, le lieutenant-colonel Khebbachi Saci. Des chiffres assez éloquents pour tirer la sonnette d'alarme sur ce fléau qui saigne l'économie nationale. Pour la période indiquée, les gendarmes ont saisi 103 616 litres de gasoil, 3 280 d'essence, 18 105 bouteilles de boissons alcoolisées (Whisky, Ricard, Pastis, vin rouge), 69 349 canettes de bière, 1 712 téléphones portables, 219 véhicules légers et 1 camion. Dans le courant de la semaine dernière, 149 kg de kif traité ont été saisis. À noter que l'emballage de cette marchandise portait l'étoile de David. Par ailleurs, 77 791 kg d'oranges, 9 490 kg de tomates, 2 576 kg d'arachides, 5 181 kg de fraises, 25 838 boîtes de thon, 2 448 paires de chaussures pour hommes, 1 857 Jeans, 2 448 pantalons pour femmes et 222 paires de lunettes médicales ont été saisis pour une valeur globale de 1,7 milliard de centimes. En tout, ce sont quelque 627 affaires liées à la contrebande qui ont été traitées à l'issue desquelles 450 personnes ont été arrêtées. Le lieutenant-colonel Khebbachi fera savoir que les nouvelles dispositions répressives, adoptées par le gouvernement en matière de lutte contre la contrebande, sont appelées à atténuer l'ampleur de ce fléau.
Concernant le trafic illicite de stupéfiants, les mêmes services ont élucidé 28 affaires qui se sont soldées par l'arrestation de 76 personnes et la saisie de près de 847 kg de résine de cannabis dont 502 kg, en l'espace de 15 jours. Pour ce qui est du trafic de véhicules, 17 affaires traitées ont conduit à l'arrestation de 30 personnes et la saisie de 200 véhicules.
Dans le volet immigration clandestine, les frontières de l'Ouest continuent à constituer des lieux de passage pour des centaines de ressortissants africains et autres.
On compte plus d'une vingtaine de nationalités qui traverse régulièrement nos frontières y compris des Marocains de plus en plus nombreux et qui, compte tenu de l'offre, se sont spécialisés dans le bâtiment (plâtriers). Pour l'histoire, l'on apprend que la majorité de la main-d'œuvre utilisée dans la construction de la mosquée de Sétif était constituée d'immigrés clandestins venus du Maroc. Les efforts des corps de sécurité qui sont méritoires ne semblent pas dissuader les prétendants à l'aventure. Il y a une quinzaine de jours, une opération combinée a ciblé tout un village comprenant 726 baraques. Les immigrés clandestins n'ont opposé aucune résistance jusqu'à leur transfert dans la wilaya d'Adrar. Dans le courant de la semaine écoulée, on parle déjà de quelque 200 personnes regroupées sur les lieux. Pour le chef de sûreté de wilaya, il y a forcément une nécessité de trouver une solution radicale à ce problème préjudiciable à plus d'un titre.
Vol de bébés : une filière ?
Il y a quelques semaines, la population était en émoi. Un vent de panique souffle au sein des familles ayant un bébé. On parle de vol de bébés par une bande organisée. Trois hommes et trois femmes sont derrière ce crime organisé qui aurait fait plusieurs victimes. Les trois femmes, encadrées par les hommes, agissent en étroite collaboration après une enquête sur la famille ciblée. La voleuse se fait embaucher comme femme de ménage. Le reste n'est qu'une question de patience, histoire de mettre en confiance la maman qui est loin de se douter des intentions diaboliques de la bonne à tout faire. Une fois le bébé volé, il est pris en charge par les deux autres femmes. Le premier cas a été signalé à Aïn Talout située sur la route de Sidi Bel Abbès. Le bébé sera transporté à Chtaïbo, une commune d'Oran qui se distingue par le qualificatif de capitale du recel. Selon la source policière, le bébé serait destiné à l'adoption dans un pays étranger. La femme arrêtée a, selon la même source, avoué avoir commis une trentaine de crimes de ce genre. “Officiellement, nos services n'ont enregistré que deux cas, sachant qu'en dehors de ces derniers, aucune plainte n'a été déposée par les concernés ”, précisera le commissaire de la police judiciaire Arem.
Chtaïbo : l'étoile dans la gadoue
Lundi. 20h passées d'une poignée de minutes. Les 4x4 rompent le silence d'une nuit glaciale. Il fait un temps à ne pas mettre un chien dehors. Chtaïbo ou haï Nedjma. Terminus, tout le monde descend. Le périmètre est quadrillé par un important dispositif. Sur les lieux, c'est plutôt calme.
Il faut dire que les conditions climatiques ne sont pas pour encourager une veillée assurément froide. Mais les noctambules ont plus d'une raison de ne pas prêter attention aux intempéries. Ici on “bouge” à tout moment, à plus forte raison la nuit lorsque les curieux sont moins présents. Chtaïbo est ce genre de commune née par la force des choses. Plus de 35 000 habitants logés dans des constructions illicites. C'est ici aussi que se trouve le plus grand bidonville d'Oran. Plusieurs fois détruit, il renaît en un temps record. Les 48 wilayas du pays y sont représentées. Durant la décennie rouge, c'était le fief du terrorisme. Aujourd'hui, Chtaïbo est visitée par toutes les régions de l'Ouest.
On y trouve de tout. Surtout de la pièce de rechange. La violence a aussi son mot à dire. Vols et agressions, notamment contre les automobilistes qui s'y aventurent, sont légion. Il est vrai que l'état des routes est plus que lamentable. Passer d'un quartier à un autre relève du parcours du combattant. Les dernières pluies ont transformé les cratères et autres nids-de-poule en véritables mares. Une cité lacustre sans l'avantage du décor. Accompagnés par les gendarmes, nous avons eu toutes les peines du monde à marcher dans les ruelles boueuses. Certains endroits sont complètement inondés. En somme, une commune livrée à elle-même. Un homme âgé nous a confié que les autorités locales auraient demandé 12 millions de centimes par famille pour la viabilisation. Des dizaines de milliers de personnes y vivent dans des conditions dépourvues de toute commodité. On continue à recourir aux fosses septiques avec tous les dangers que cela peut entraîner. À voir ces lieux, l'on est forcé de tourner le regard vers les autorités de cette wilaya. Oran est un gigantesque chantier que la population souhaiterait voir se terminer vite. Comme le souligne un rapport du groupement de la gendarmerie d'Oran, on peut, en effet, avancer que les incidences de la prolifération d'agglomérations nouvelles induites par l'exode de la population de plusieurs wilayas de l'Ouest vers Oran ainsi que le chômage et la détérioration du pouvoir d'achat constituent un facteur criminogène non négligeable mais il n'en demeure pas moins que le silence des élus locaux ne ferait qu'aggraver la situation.
A. F.


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