Accosté, hier, à l'hôtel Marriot du Caire, en marge de la seconde journée de l'assemblée générale de la CAF, Angorin Moucharafou, président de la Fédération béninoise de football nous a fait de drôles de révélations qui en disent long sur les antécédents du joueur de la JSK, Wassiou, en matière de transferts. En effet, refusant de rejoindre la JSK après avoir joué pour ce club depuis le début du championnat, pour une prétendue affaire de non-paiement de la seconde tranche de la prime de signature au moment même où le président de la JSK soutient mordicus qu'il a été bel et bien payé, nous avons voulu avoir la version de la partie béninoise à ce sujet. Il s'avère alors, selon M. Moucharafou, que l'affaire était mal engagée dès le début, à l'instant de la discussion de son transfert du libyen vers la JSK. “Pour nous, Wassiou était parti en Algérie du Bénin pour effectuer des essais à la JSK, pour une période de trois mois, et c'est à l'issue de cette période que nous devions parler de transfert. Or, nous venons de savoir auprès de la fédération algérienne que Wassiou a été cédé par un club libyen où il aurait joué. C'est absolument ahurissant car je vous informe que pour nous Wassiou ne pouvait pas être qualifié dans ce club libyen pour la simple raison que la fédération béninoise n'a jamais délivré à son homologue libyenne le fameux certificat de transfert international (lettre de sortie) obligatoire pour tout joueur étranger”, dit-il sur un ton serein. et d'ajouter : “je défie du reste la fédération libyenne de prouver l'existence de ce document.” Seulement, quand nous avons demandé à M. Moucharafou si sa fédération avait fait opposition auprès de la fédération de Libye à l'époque de sa qualification, notre interlocuteur dira : “non.” Or, il faut savoir que les règlements de la FIFA autorisent, en fait, une fédération à qualifier un joueur étranger si elle ne reçoit pas la lettre de sortie ou une opposition écrite au bout de 30 jours à partir de la date de la demande faite de la lettre de sortie. C'est de cette manière sans doute que la fédération libyenne — ne voyant rien venir du bénin — a dû donc qualifié Wassiou. Il faut savoir aussi, et c'est très important, que la FAF n'a qualifié Wassiou à la JSK qu'après avoir eu la lettre de sortie de la part de la fédération libyenne et sur présentation par la JSK, bien sûr, du contrat du joueur en question. De ce côté donc, le club kabyle ne risque rien puisque le dossier de transfert est absolument complet. En revanche, les affirmations de M. Moucharafou laissent apparaître une certaine méconnaissance des lois régissant le mouvement des joueurs. Et puis, M. Moucharafou n'évoque pas dans notre entretien avec lui l'argument de base de Wassiou et ses avocats, à savoir le non-payement de la seconde tranche de la prime de signature, ce qui laisse entendre que les parties béninoises n'ont pas accordé leurs violons à propos de la défense de leur international. Il y a sûrement une faille quelque part et la JSK paraît dans son droit de réclamer du joueur de reprendre son poste. Cependant, M. Moucharafou nous a également confirmé qu'il déjà pris contact avec le président de la FAF pour trouver “une solution à ce problème dans l'intérêt du joueur et de la JSK”. Décodés, ses propos veulent dire que les discussions entre les deux parties algérienne et béninoise peuvent déboucher sur un arrangement à l'amiable. Attendons donc pour voir ! S. B.
