Le mot d'ordre lancé par le Cnes a été massivement suivi dans la majorité des universités du pays. Quant au campus de Bab Ezzouar, la grève a été reportée pour les 23 et 24 avril prochains. En ce premier jour de débrayage, les professeurs de l'Université des sciences humaines et langues de Bouzaréah ont exprimé leur adhésion à la protestation. Ils ont débrayé afin de dénoncer le mépris des pouvoirs publics quant à la satisfaction de leurs revendications, notamment la revalorisation des salaires, le statut particulier de l'enseignant universitaire ainsi que le libre exercice du droit syndical. “Le département de philosophie adhère massivement au mouvement de grève des 17 et 18 avril, lancé par le syndicat du Cnes”, peut-on lire dans une note affichée dans la salle des enseignants du département de philosophie. La même note est placardée au niveau de tous les départements de l'Université des sciences humaines. “La grève est suivie massivement, tous les professeurs sont en arrêt de cours, sauf les vacataires. Il ne sont pas concernés”, a déclaré M. Djemaï, enseignant au département de langue anglaise. Selon lui, la grève a dépassé les 80% et ce, malgré les menaces et les pressions exercées par le ministère de l'enseignement supérieur. “Afin de nous intimider, la tutelle a demandé la liste des enseignants meneurs de grève et ceux qui activent au sein du syndicat du Cnes. Mais tout cela ne nous fera pas baisser les bras”, a-t-il poursuivi. Même situation à l'Institut national d'agronomie (INA). Un enseignant nous a déclaré que la décision de reprendre le mouvement de grève est venue suite à la non-concrétisation des revendications des professeurs de l'enseignement supérieur. “Le problème ne réside pas dans l'augmentation de salaire, mais dans le statut particulier et la lutte syndicale. La tutelle a peur que les enseignants dévoilent les lacunes du système de l'enseignement supérieur”, a-t-il précisé en accusant le ministère de tutelle d'avoir laissé pourrir la situation. “Le gouvernement pousse les enseignants à quitter leur poste et à aller dans d'autres pays”, a-t-il conclu. À l'université des sciences technologiques Houari-Boumediene, la grève a été reportée pour les 23 et 24 avril. “La section syndicale Cnes-USTHB n'ayant pas pu tenir son assemblée générale à cause de la visite du président de la République à l'USTHB, le 9 avril dernier, le jour même de l'AG, et l'occupation de la salle polyvalente du rectorat ; par conséquent, l'AG n'a pas eu lieu. Il se trouve également que cette semaine a été ponctuée par deux jours fériés (Mawlid). De ce fait, le Cnes-USTHB a décidé du report de la grève aux 23 et 24 avril avec l'organisation du vote d'un débrayage ouvert à partir du 13 mai 2006”, peut-on lire dans un communiqué affiché dans tous les instituts de l'USTHB. Un professeur de l'institut de génie civil a précisé qu'un piquet de grève, sans arrêt de cours a été organisé hier, en signe de protestation en attendant le débrayage prévu pour la semaine prochaine. Par ailleurs, la grève lancée hier par le Cnes a été suivie à 80% à Boumerdès. Nabila Afroun/M. T.