“Le texte de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est le document le plus pauvre, intellectuellement, dans l'histoire de l'Algérie” a déclaré Karim Tabbou porte-parole du FFS au cours d'une conférence-débat animée, hier, à l'Université de Tizi Ouzou. “On n'impose pas la paix par le silence et le refus de s'exprimer pour les victimes du terrorisme. Elle doit reposer sur la négociation et la possibilité de contrôle de la part de la population”, a-t-il ajouté. Décortiquant la situation politique du pays, le conférencier constate que “le pouvoir a cloué les portes du débat tout en essayant de structurer ses réseaux pour créer une base sociale politiquement complètement vendue”. Selon lui, “la démocratie ne peut se réaliser qu'à plusieurs et dans la différence”. “Recréer le débat est une autre manière de construire la société”, a-t-il estimé dans le même ordre d'idées. Au plan socioéconomique, il dressera un tableau peu reluisant. “Le pays pourrit. La crise est multidimensionnelle. Le citoyen a du mal à trouver le bout du fil. Le stade le plus avancé de la dictature c'est le jour où la population ne croit en rien et se déclare vaincue pour permettre au pouvoir d'organiser la démocratie par la domination”. Parlant de la misère et de la galère de ses concitoyens, M. Tabbou ne comprends pas comment un pays dont les caisses sont pleines se débat dans d'inextricables problèmes. “L'argent du pétrole nourrit les cercles maffieux”, déclare plus loin l'orateur. Abordant le double anniversaire du Printemps berbère et des évènements de Kabylie, le porte-parole du FFS dira qu'il faudra “en retenir le sens du combat et non les acteurs et ce, pour se prémunir des fausses interprétations de l'Histoire”. “Le Printemps noir est l'aboutissement du 20 Avril 1980 qui a jeté les jalons de la construction démocratique du pays et défoncé les portes pour aller vers un état de droit”, souligne Karim Tabbou. A. Tahraoui