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Alger face à ses alliances stratégiques
Etats-Unis, France, Chine et Russie
Publié dans Liberté le 09 - 11 - 2006

Dans l'avion qui le ramène de Shanghai vers Alger, le président Bouteflika a dû apprendre la victoire du parti démocrate américain à la Chambre des représentants et au Sénat. Une nouvelle qui ne va pas trop chahuter les relations privilégiées d'Alger avec Washington, même si la stratégie diplomatique du Président n'est pas “lisible” vue de la Maison-Blanche.
Ainsi, Bouteflika revient avec dans ses valises un pacte stratégique avec Pékin. À défaut de concrétiser le traité d'amitié avec la France, renvoyé à l'après-présidentielle française de 2007, l'Algérie vient de contracter une autre alliance avec le géant chinois dans laquelle est étrangement absente la clause militaire, alors que Pékin est en train de bousculer les grandes puissances en matière de vente d'armes. Poutine est passé avant Hu Jintao en raflant le contrat historique de plus de 7 milliards de dollars.
Depuis son déplacement à Cuba, au chevet de l'antiaméricain chronique Fidel Castro, le président Bouteflika semble poser des jalons diplomatiques qui irritent Washington. Son amitié avec le président Chavez, qui malgré le lobbying algérien à New York auprès des Africains, n'a pas eu son siège au Conseil de sécurité de l'ONU, est devenue un sujet de préoccupation des Américains qui semblent avoir de plus en plus du mal à cerner les intentions de la présidence algérienne. Chavez, qui semble vouloir intégrer Alger dans un axe à trois avec l'Iran, est soupçonné d'avoir exercé des pressions considérables sur Bouteflika pour l'inciter à faire marche arrière sur la libéralisation du secteur de l'énergie dans lequel les pétroliers US décrocheraient le jackpot.
Le Pentagone croit en l'ANP
Le président algérien se plaît, d'ailleurs, à aller, ces dernières semaines, à contre-courant des requêtes américaines. Son refus du projet du Grand Moyen-Orient (GMO), le rejet de la loi Khelil sur l'amendement de la loi sur les hydrocarbures, ainsi que certaines déclarations enflammées qui fleurent le non-alignement lors du sommet de La Havane ont écorné cette idée, ancrée dans l'esprit de certains observateurs, que le président algérien est indéniablement soutenu par l'Administration Bush contre vents et marées. Le pragmatisme américain incarné par le nouvel ambassadeur, Robert Ford, parfait connaisseur du monde arabe, devrait certainement inciter les Algériens à davantage de prudence dans les relations avec Washington, comme le laissent supposer les déclarations de Peter Rodman, l'éminence grise du faucon Donald Rumsfeld.
Les Américains ont mis une décennie pour tisser des contacts de qualité avec le partenaire algérien qui les a surpris dans la guerre contre le terrorisme. Le Pentagone, la CIA et le FBI ne tarissent pas d'éloges sur l'expertise algérienne, surtout qu'elle semble désintéressée à première vue – les Algériens n'ont même pas passé commande d'armes offensives aux Américains — et qu'elle soulage l'armée américaine dans cette partie du Maghreb et du Sahel. Alger est devenu un Etat-pivot, essentiellement antiterroriste, et ce ne sont pas les néoconservateurs de George W. Bush qui veulent mettre en berne une coopération qui fonctionne à merveille et qui concurrence même celles des services de renseignements traditionnellement “amis” comme ceux du Maroc, d'Egypte ou de Jordanie.
Reste à savoir dans quelle mesure les alliances diplomatiques algériennes, notamment avec la Russie et la Chine, et à un degré moindre avec le Venezuela, ne compromettent pas sa capacité stratégique de positionnement face à l'ogre américain. Au regard des prévisions électorales avec nos partenaires les plus proches, trois élections majeures risquent de bouleverser nos rapports d'Etat à Etat avec trois grandes puissances. Si l'on en croit le calendrier électoral, aussi bien Jacques Chirac en 2007, que Bush et Poutine en 2008, ne seront plus de la partie.
Par rapport à ses trois partenaires, l'Algérie se doit de se positionner de manière pragmatique et rationnelle pour ne pas perdre les dividendes diplomatiques engrangés par l'infatigable travail de Bouteflika lui-même.
Alger croit-elle en Sarkozy ?
Sur ce plan, les prochaines échéances sont suivies avec attention. Il en est ainsi de la France. La question qui taraude les observateurs est comment Nicolas Sarkozy sera reçu en Algérie ? En “présidentiable”, en “ministre de l'Intérieur” ou en tant que simple chef du parti UMP ? L'accueil étonnamment chaleureux réservé au leader du PS français, François Hollande, a donné des indications sur le fait qu'Alger ménage la chèvre et le chou, surtout que la relation avec la droite s'est détériorée ces derniers mois à cause de la polémique sur l'histoire coloniale française, quelques contrats ratés par les entreprises françaises et la gestion de l'islam en France par… Sarkozy. Si l'on ajoute l'impression que donne le ministre français de l'Intérieur, qui se présente comme l'homme qui a réglé la question des visas — un mérite qui revient essentiellement à l'inlassable travail de Mohamed Bedjaoui auprès de ses pairs de l'UE —, la visite de Sarkozy ne se présente pas sous des auspices réjouissants.
Du côté américain, c'est le “wait and see”. Après avoir durement encaissé l'avortement de la loi Khelil, les firmes US semblent dans l'expectative.
La dichotomie entre militaires et pétroliers américains quant à leurs intérêts en Algérie dépend également de la vision des Américains de la présidence Bouteflika.
Or, ce dernier, habile médiateur sur la question du nucléaire iranien et voix écoutée dans le dossier palestinien, en raison des liens fraternels avec Mahmoud Abbas, semble jouer une partition en solo qui n'est pas forcément celle d'un allié des Américains. Cette volonté de garder une “marge de manœuvre algérienne”, légitime d'ailleurs, affecte le département d'Etat qui, à l'inverse des agences de renseignements américaines, est le plus réticent vis-à-vis de l'Algérie. Si Rumsfeld et les autres durs de l'Administration Bush encensent l'Algérie, le report de la visite de Condoleezza Rice au Maghreb, notamment en Algérie, prévue en 2006, renseigne sur la méfiance ambiante de la part d'une faction de l'Administration Bush.
L'axe Pékin-Moscou
Toutes ces raisons donnent au président algérien la conviction que sa stratégie de “diversification des partenaires” est juste et utile. Le rapprochement spectaculaire avec un partenaire historique qu'est la Chine ne va pas laisser de marbre Français, Américains et Britanniques, notamment en Afrique, qui comptaient, depuis le sommet du G8 à Gleeneagles, sur une participation active de l'Algérie, aux côtés de l'Afrique du Sud et du Nigeria, pour faire réussir l'initiative africaine de Blair, initiative balayée en une journée par le doublement des aides financières de Pékin décidé lors du dernier sommet Afrique-Chine.
Le président Bouteflika, qui a dit sa “déception” des Occidentaux lors de ce sommet, n'a fait qu'agrandir le fossé entre eux. Une manière traditionnelle de se démarquer des ambiguïtés occidentales.
Le pacte avec Pékin, notamment économique et technologique, vient supporter celui militaire et énergétique avec Moscou.
Concrètement, c'est avec Pékin et Moscou que l'alliance stratégique avance d'une façon claire, bâtie sur le principe, non pas du “win-win” (gagnant-gagnant), mais celle du “donnant-donnant”, selon les termes mêmes de Bouteflika.
Mounir B.


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