Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du plan de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, est la 22e depuis une année. Le groupement de gendarmerie de la wilaya d'Alger a organisé, durant 48 heures (mardi et mercredi), une série de descentes au niveau de plusieurs communes de la capitale où les points noirs de la criminalité ont été notamment ciblés. Cette opération, qui s'inscrit dans le cadre du plan de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, est la 22e depuis une année. Elle a nécessité la mobilisation de 1 250 gendarmes appuyés par 20 groupes cynophiles et 250 moyens matériels (véhicules et motocycles). Baraki, Birtouta, Ouled Chebel, Birkhadem, forêt de Baïnem, El-Kerrouche et Merad (Réghaïa) sont particulièrement des endroits connus pour renfermer des noyaux de la délinquance. Sur 2 320 interpellations, 223 personnes se sont vu dresser des PV à leur encontre. 44 personnes ont été gardées à vue alors que 12 autres mis en cause dans des affaires liées à l'association de malfaiteurs, kidnapping, viol, port d'arme blanche prohibée, vols simple et qualifié, coups et blessures volontaires avec arme blanche ont été présentés devant le procureur de la République et écroués. En matière de police judiciaire, les gendarmes ont saisi 110 armes blanches dont 53 couteaux de différents calibres, 12 bombes lacrymogènes, 18,5 g de kif traité, un véhicule de marque Renault Clio, 34 faux billets de 1 000 DA et un chèque bancaire falsifié. Dans le volet police économique, un important lot de boissons alcoolisées, 285 kg de beurre impropre à la consommation chez un commerçant de Chéraga et un lot de cosmétiques d'une valeur de 20 millions de centimes ont été saisis. En matière de sécurité routière, les chiffres sont plus convaincants : 1 108 délits, 407 contraventions, 2 733 amendes forfaitaires, 826 véhicules identifiés dont 102 mis en fourrière et 589 retraits de permis de conduire ont été enregistrés. “En 48 heures, c'est un record”, dira le commandant de groupement, le colonel Mostefa Taïbi. Parallèlement, cette opération a permis d'élucider trois affaires. La première concerne l'enlèvement d'une jeune fille de 25 ans originaire de Tizi Ouzou par deux malfaiteurs alors qu'elle se trouvait à la sortie de la ville de Réghaïa. Cette jeune fille, une prostituée, a été emmenée de force vers une plage déserte où elle a été violée par 12 personnes selon ses déclarations. À la vue des gendarmes, les malfaiteurs ont pris la fuite. Les deux ravisseurs ont toutefois été arrêtés et écroués. La deuxième affaire est relative à de faux billets de banque que les gendarmes ont trouvé chez quatre personnes dans des boîtes de nuit de Zéralda et Aïn Taya. Les mis en cause étaient en train de distribuer les biffetons en guise de “rechka”. 34 faux billets de 1 000 DA (portant le même numéro) ont été récupérés et les quatre fêtards arrêtés et écroués. Quant à la troisième affaire, elle concerne un jeune délinquant, H. K. (26 ans) dit “caniche” en raison de sa petite taille et de sa chevelure abondante lui tombant sur les yeux. Les gendarmes ont mis la main sur lui au quartier El-Kerrouche (Réghaïa), réputé pour son bidonville où vivent 1 700 familles. Il était activement recherché depuis près de deux mois pour avoir agressé et ligoté un vieux couple (81 et 78 ans) à l'intérieur de leur domicile avant de les délester de 4 millions de centimes et de leurs bijoux. Le procureur général durcit le ton “Le plan de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes depuis une année s'inscrit dans la même ligne d'instructions du parquet d'Alger”, dira le colonel Taïbi lors du point de presse donné au niveau de la compagnie de Rouiba que dirige le capitaine Zerred. Le commandant de groupement ajoutera que la loi sera appliquée sans la moindre intransigeance pour la petite criminalité (vols, vol de portable, vol qualifié, port d'arme prohibée). Concernant ce dernier délit, il expliquera que l'article 39 de l'ordonnance 97/06 du 21 janvier 97 prévoit une peine de 6 mois à 2 ans d'emprisonnement, assortie d'une amande de 5 000 à 20 000 DA. Tout comme pour le vol de portable dont la peine d'emprisonnement va de 3 à 5 ans. Des peines qui seront désormais appliquées au maximum de ce que prévoit la loi. “Le procureur de la République a instruit les juges d'être sévères quant à l'application de la loi”, confie le colonel Taïbi. Mieux, on préconise même d'éloigner le contrevenant prisonnier de son milieu et de procéder à son transfert de la capitale vers une prison de l'intérieur du pays. En somme, l'on s'attend à des peines d'emprisonnement dissuasives. Cependant, rien ne peut se faire de manière efficiente sans le concours inestimable des citoyens car la sécurité est l'affaire de tous. Plus le geste civique se manifeste, mieux elle est assurée. Le groupement d'Alger met à la disposition des citoyens un numéro vert : 021 72 75 75. Ali Fares