Après l'ONEC, le CNEC et la FFC, voilà que l'Union nationale des fils de chouhada libre semble déterminée à aller de l'avant “pour défendre la mémoire de tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour la libération de la patrie”. C'est ce qu'a déclaré, hier, à Tizi Ouzou, Mohamed Lakhdar Bensaïd, le secrétaire général de cette nouvelle association d'enfants de chouhada. Au cours d'un point de presse animé, hier matin, à l'hôtel Amraoua, M. Lakhdar Bensaïd a rappelé toutes les dissidences déjà vécues auprès de la Coordination nationale des enfants de chouhada au sein de laquelle il a déjà milité pour aspirer à une nouvelle association qui ne dépend ni du pouvoir, ni des partis politiques, ni même des divers clans “affairistes”. Après avoir tiré à boulets rouges sur de nombreuses personnalités politiques telles que Ahmed Ben Bella, Larbi Belkheir, Khaled Nezzar et Yazid Zerhouni, Mohamed Lakhdar Bensaïd devait s'étaler longuement sur la situation de crise qui prévaut depuis deux ans en Kabylie. “Ce sont tous ceux qui veulent diviser le pays qui ont assassiné Matoub Lounès et le jeune Massinissa pour faire de la Kabylie une véritable poudrière”, dit-il avant de fustiger aussi le pouvoir. “Ce n'est pas normal que le pouvoir n'ait pas trouvé de solution à une crise qui dure depuis deux ans en Kabylie et qui a fait plus de cent morts. Ce n'est pas normal aussi que le pouvoir ait reconnu la plate-forme de revendications d'El-Kseur, sans pour autant accepter de dialoguer avec les véritables représentants du mouvement des “arouch” pour préférer rencontrer des délégués “taïwan”. A ce titre, dira Bensaïd, l'actuel président de la République doit assumer ses responsabilités sur tout ce qui s'est passé en Kabylie”. D'ailleurs, à propos d'une tentative de médiation qu'il aurait déjà tentée en Kabylie, pour essayer de trouver une solution à la crise, Mohamed Lakhdar Bensaïd a effectivement confirmé qu'il a rencontré tout récemment Ali Gherbi à El-Kseur pour lui proposer ses bons offices. “Nous considérons que les revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur sont légitimes et applicables à tout le pays. C'est pour cela qu'il faut leur donner une dimension nationale et expliciter cette plate-forme aux quatre coins du pays car l'Algérie est une et indivisible. Personnellement, j'étais présent en Kabylie lors des douloureux événements que l'on sait et j'ai vu de mes propres yeux la répression, les exactions, l'injustice et l'air irrespirable des gaz lacrymogènes. C'est en tant qu'Algérien amoureux de son pays que j'ai donc approché ces derniers temps Ali Gherbi pour lui proposer notre médiation. Il m'a promis de faire part de cette proposition au mouvement des “arouch” et nous attendons toujours une réponse, dira Bensaïd. Nous ne sommes mandatés ni par le pouvoir ni par un parti politique, notre vœu le plus cher est de voir rétablir la paix et la justice dans cette région qui nous est très chère au même titre que toutes les autres régions du pays”, conclut Mohamed Lakhdar Bensaïd. M. H.